Comment soigner les hémorroïdes ?

Soigner Hémorroïdes
Un Français sur trois souffre d’hémorroïdes, mais combien osent en parler et les traiter ? Pourtant, des solutions efficaces existent. Elles ont beaucoup évolué ces dernières années. Pourquoi s’en priver ?

La maladie hémorroïdaire ? Cela n'arrive qu'aux autres. Et puis, un jour, vous en êtes "victimes". Le plus souvent, c'est autour de la quarantaine que les symptômes se font sentir. La grossesse peut être un facteur déclenchant, ou encore des prédispositions familiales. Vous souffrez de constipation, d'une alternance de diarrhée-constipation ou de diarrhée chronique ?

Vous êtes le candidat "idéal" aux hémorroïdes. Elles peuvent aussi survenir à la suite d'irritations locales provoquées par des médicaments à usage externe ou par des suppositoires. Attention à votre alimentation, car l'alcool ou les épices pourraient jouer un rôle aggravant !

Prenez-les au sérieux

Nous avons tous des veines hémorroïdaires situées dans la paroi rectale et qui jouent le rôle de joint élastique dans la continence anale. Elles ont aussi un rôle de régulation des pressions et des débits sanguins entre les veines des membres inférieurs, uro-génitales ou rachidiennes.

Mais si ces veines hémorroïdaires viennent à se dilater avec formation d'une varice, tout comme au niveau d'une veine de jambe, cela constitue un état d'hémorroïdes. Les hémorroïdes externes, petits bourrelets de peau brunâtre saillant de l'anus, sont visibles à l'œil nu. Les internes, plus hautement situées au-dessus de l'anus, exigent un examen médical.

Les principaux symptômes sont des douleurs avec une sensation de gêne et de pesanteur, des saignements (en général, peu abondants), une tuméfaction pouvant être due à une descente des hémorroïdes ou à la formation d'un caillot.

Les examens

N'hésitez pas à consulter le plus rapidement possible un médecin. Plus tôt les hémorroïdes sont traitées, plus simples seront les traitements. D'autre part, l'examen proctologique est parfois l'occasion de découvrir une autre affection que celle recherchée, comme un polype ou un cancer colo-rectal.

C'est surtout indispensable lors de saignements par l'anus à partir de la quarantaine. Parmi les examens les plus courants :

Le toucher : Anal, puis rectal, il permet d'étudier la souplesse de l'anus et la tonicité du sphincter, et de dépister une éventuelle lésion tumorale.

L'anuscopie : Peu agréable, mais non douloureuse, l'anuscopie permet l'observation directe du bas-rectum et du canal anal à la recherche de paquets hémorroïdaires internes, d'une inflammation du pourtour de l'anus, d'une lésion tumorale, des stigmates d'une maladie sexuellement transmissible...

La coloscopie : Effectuée sous anesthésie locale, elle permet, au moyen d'un tube flexible pourvu d'un appareillage optique introduit par l'anus, de voir - bien au-delà de ce dernier - l'intérieur du côlon. L'examen n'est pas systématique quand on consulte pour des hémorroïdes, mais il est prescrit à partir de 45 ans pour vérifier l'origine des saignements. Une biopsie (opération consistant à soumettre à un examen microscopique un fragment d'organe ou une tumeur) est réalisée devant toute lésion suspecte.

Des polypes peuvent être retirés grâce à la coloscopie.

Hémorroides
© istock

Les traitements

Ils sont nombreux mais dépendent de l'avancée de la maladie et de la gêne. La première tentation est de se soigner seul. Mais vous risquez de ne pas opter pour le traitement adéquat et de voir vos hémorroïdes se développer.

Les règles hygiéno-diététiques : Elles suffisent en général, lors du stade initial. Il s'agit de réguler le transit et de prévenir la constipation grâce à des laxatifs doux, tels les mucilages ou la paraffine. Il faut éviter la sédentarité et limiter l'abus d'épices, d'alcool et de café qui ne peuvent qu'aggraver les symptômes.

Les médicaments Les antalgiques (aspirine) et les anti-inflammatoires sont souvent très efficaces lors des poussées douloureuses.

Les phlébotoniques agissent sur la circulation sanguine et réduisent rapidement saignements et douleurs. Car les hémorroïdes correspondent à une dégénérescence du tissu de soutien, mais aussi à des désordres vasculaires.

Les pommades : Vendues librement en pharmacie, ces pommades associent la vitamine P et l'hydrocortisone. Elles soulagent, certes, mais ne traitent pas l'origine du trouble. Elles peuvent même quelquefois cacher une cause importante ou être à l'origine d'un phénomène de sensibilisation.

L'incision Si le mot est traumatisant, l'intervention ne l'est pas. Elle concerne les hémorroïdes externes qui provoquent des douleurs intenses et des tuméfactions plus ou moins volumineuses. Il faut donc évacuer le caillot en l'incisant.

Cette évacuation est précédée d'un traitement médical antiœdémateux, par voie générale ou locale pendant 24 à 48 heures. Lorsque le ou les caillots sont très volumineux, une anesthésie locale est proposée. L'incision apporte un soulagement immédiat. Dans les douze heures qui suivent, une hémorragie peut survenir, c'est pourquoi une surveillance attentive est recommandée.

Les injections sclérosantes Bien tolérées lorsqu'elles sont réalisées sous la peau, elles arrêtent les hémorragies en quelques jours, mais ne doivent pas être multipliées. Elles sont faites dans la zone inflammatoire en trois séances successives.

La ligature élastique Lorsque les hémorroïdes sortent, la ligature élastique consiste à placer un élastique à la base d'un paquet hémorroïdaire. Ainsi ligaturé, il se nécrose. Ce geste, rapide, se pratique au cabinet du spécialiste. Les douleurs secondaires à la ligature cèdent en général en 24 à 48 heures.

La cryothérapie Les hémorroïdes sont congelées grâce à de l'azote liquide. La cryothérapie peut être associée à la ligature élastique. D'autres techniques comme la photo coagulation (infrarouges, laser Yag), l'utilisation de sondes chauffantes sont testées.

La chirurgie Lorsque les hémorroïdes sortent ou saignent en permanence ou que les autres méthodes ont échoué, la petite chirurgie, sous anesthésie locale, peut être pratiquée pour une hémorroïde qui s'extériorise ou l'apparition d'un caillot. L'hémorroïdectomie est une intervention plus importante réalisée sous anesthésie générale (4 à 6 jours d'hospitalisation).

Elle permet d'enlever définitivement toutes les hémorroïdes. Un suivi médical est indispensable durant trois semaines à un mois afin que le transit intestinal reprenne normalement et qu'il n'y ait pas de rétrécissement anal. Rappelez-vous que si les hémorroïdes sont traitées tôt, les nouvelles techniques permettent, le plus souvent, d'éviter la chirurgie.

Êtes-vous sujets "à risques" ?

Certains y sont plus sujets que d'autres. Ce sont :

  • Ceux qui possèdent une lourde hérédité dans ce domaine.
  • Les femmes enceintes.
  • Les personnes âgées.
  • Les obèses.
  • Les sédentaires.
  • Les utilisateurs abusifs de laxatifs.
  • Les nerveux souffrant de constipation.
  • Ceux qui alternent diarrhée et constipation ou qui souffrent de diarrhée chronique.
  • Les gros consommateurs d'épices, d'alcool, de café.

À retenir sur les hémorroïdes

  • Ne négligez pas ce problème : en consultant vite, le traitement sera d'autant plus facile.
  • Un saignement peut aussi révéler une fissure ou une autre lésion, qu'un examen détectera.

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