Différents facteurs selon la couleur et types de peaux
Certains facteurs peuvent prédisposer à la mauvaise évolution d'une cicatrice. Ainsi, la couleur de la peau. Les personnes blondes à peau très claire, les personnes asiatiques ou à peau noire sont plus à risque. Tout comme celles qui ont déjà souffert de troubles de la cicatrisation lors d'une plaie ou d'une varicelle.
La localisation compte aussi : visage, décolleté, épaules, oreilles... le risque de cicatrices est augmenté. Parfois, la cicatrice s'étend au-delà des limites de la plaie, reste rouge et en relief, s'hypertrophie et s'épaissit au cours des mois.
Après une opération
En principe, les cicatrices chirurgicales ont tous les atouts pour bien évoluer. Mais il y a des exceptions.
Dans tous les cas
Risque ou pas, les premiers soins sont toujours les mêmes, et restent incontournables.
- Masser : avec régularité. Tous les jours, pendant cinq minutes à deux ou trois reprises. En utilisant des crèmes hydratantes, enrichies ou non en substances actives sur la cicatrisation : acide hyaluronique.
- Protéger : la protection de la cicatrice vis-à-vis du soleil est impérative. Le tissu en pleine reconstruction n'a pas de mélanine. Les crèmes solaires sont donc obligatoires si l'on veut éviter que la cicatrice ne se transforme en une ligne brune définitive. Il faut choisir une crème à très haute protection, d'un indice d'au moins 60. Sans oublier d'en remettre toutes les deux heures. On en trouve sous plusieurs marques en pharmacie.
- Calmer : des crèmes à action antiprurigineuse - souvent des dermocorticoïdes faibles - apaiseront les picotements.
En cas de risques particuliers
Si la peau est fragile ou si la plaie se situe en zone vulnérable, il faut prendre des mesures plus importantes.
- La kinéplastie de cicatrice : le médecin peut prescrire des séances à faire chez un masseur kinésithérapeute. Celui-ci va utiliser la technique du palper-rouler pour casser la fibrose qui s'installe dans le tissu. Aujourd'hui, le palper-rouler peut aussi être réalisé par une machine programmable, dans le cabinet du chirurgien ou dans celui du kinésithérapeute.
Lorsque l'évolution se fait mal
Quand la cicatrice déborde de ses limites, reste rouge et durcit, il peut être conseillé de la comprimer. La pression exercée sur elle va alors limiter son expansion.
Il existe pour cela des vêtements compressifs : gilet, manchon, soutien-gorge, bandes compressives adaptées à l'ovale du visage, plaques de gel de silicone que l'on glisse sous le vêtement compressif pour accentuer encore la pression.
Pour les zones irrégulières comme le visage, les spécialistes proposent des masques en gel de silicone thermo-formés, moulés directement sur la peau. Attention, ces vêtements compressifs doivent être portés 23 heures sur 24, jusqu'au sixième mois et parfois plus... dix- huit ou même vingt-quatre mois. Vers le sixième mois, le médecin peut conseiller une infiltration aux corticoïdes toutes les cinq semaines (et pas plus de trois infiltrations).
Après un accident
Pour les brûlures ou plaies accidentelles, la situation est différente et plus grave. « Car il peut y avoir une perte d'épiderme sur une zone étendue », précise le Dr Rives. La cicatrisation se fait de façon plus anarchique, des bords vers le centre. Avec un risque de mauvaise cicatrisation qui nécessite des précautions.
- Consulter un médecin : urgentiste, dermatologue, chirurgien plasticien, médecin rééducateur ou spécialiste des brûlés. Les plaies doivent être nettoyées, bien examinées par le médecin et éventuellement suturées.
- Surveiller : dans les mois qui suivent, la cicatrisation doit être bien surveillée.
- Masser et protéger : accident ou chirurgie, dès que la cicatrice est recouverte d'épiderme, il faut la masser avec une crème hydratante et la protéger du soleil. Des gestes à effectuer rigoureusement pendant douze à vingt-quatre mois.
- Lutter contre l'inflammation : vers le troisième et le sixième mois, quand cela ne se passe pas aussi bien qu'espéré, on peut utiliser les dermocorticoïdes (crème ou pommade). Ils limitent les démangeaisons et l'inflammation, et diminuent l'épaisseur de la cicatrice.
- Faire une cure : à ce moment, une cure thermale peut être nécessaire pour améliorer encore les chances de bien cicatriser. Les cures de trois semaines peuvent être prises en charge en partie par la Sécurité sociale.
En dernier recours, la chirurgie
En dernier recours reste la chirurgie. Mais il faut attendre la maturité de la cicatrice, au douzième mois, pour intervenir. Sauf si elle est localisée près de la bouche, sur les mains, sous les aisselles, ce qui peut avoir des conséquences sur la mobilité.
- Enlever la cicatrice chéloïde : il existe plusieurs techniques. Le chirurgien peut "casser" la cicatrice chéloïde et interposer des zones de peaux saines, ou simplement l'enlever et rapprocher les berges de peaux saines. En conseillant au patient de redoubler de précautions pour éviter une nouvelle chéloïde.
- Remplacer la peau : dans le cas d'une brûlure ou d'une abrasion, une greffe permet de "réparer en surface" la cicatrice trop fibreuse et étendue. Dans ce cas, on peut greffer de la peau dans son intégralité ou encore des lambeaux de peau voisine. Dans des cas exceptionnels, le chirurgien peut faire appel à un autre procédé, une technique qui permet de greffer des couches très fines d'épiderme. L'intervention nécessite chaque fois cinq jours d'hospitalisation et coûte cher. Mais elle permet de couvrir de grandes surfaces de peau et donne d'excellents résultats dans des cas qui semblaient désespérés autrefois. Pour les brûlures graves des mains, du visage, du décolleté, des zones articulaires ou les nævi congénitaux.
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