La pelade : qu’est-ce que c’est ?
Tête d'œuf, c'est le surnom de Baptiste à l'école ! À cinq ans, ce petit garçon a failli passer sous une voiture. Les jours suivants, il perd tous ses cheveux, mais aussi ses sourcils, ses cils et l'ensemble de ses poils. Baptiste a aujourd'hui dix ans, et ses parents l'ont changé trois fois d'école car il supporte mal les réflexions des autres enfants ; du coup, il a des difficultés scolaires et se renferme sur lui-même.
Baptiste souffre d'une pelade universelle foudroyante, forme la plus brutale et la plus étendue de cette maladie. La pelade se caractérise par une chute de cheveux partielle ou totale, s'accompagnant ou non d'une atteinte du système pileux et des ongles. Les pelades partielles, par plaques ou diffuses (diminution uniforme de la densité des cheveux), sont les plus fréquentes. Dans la majorité des cas, la repousse est rapide et spontanée (50 % des cheveux repoussent en moins d'un an).
Cette maladie touche surtout les enfants et les adolescents (60 % des patients ont moins de 20 ans), mais peut survenir à tout âge. Il s'avère cependant qu'un adulte atteint a souvent eu des antécédents de plaques dans l'enfance.
Un grand choc : souvent à l’origine de la pelade
La pelade est une association de différents facteurs biologiques et psychologique. Les causes sont diverses : une origine génétique, des infections virales ou bactériennes, la prise de médicaments puissants, des variations hormonales, une carence en fer, une anémie pernicieuse, un problème de thyroïde, des traumatismes chimiques ou physiques, une anesthésie générale, un accouchement.
Mais un stress intense peut aussi déclencher ou aggraver la maladie : un choc psychologique comme celui que Baptiste a vécu, une séparation, un déménagement...
L'organisme réagirait alors contre ces agressions en attaquant ses propres structures (mécanisme auto-immun) ; ici, les racines des cheveux et des poils dont le développement serait ainsi bloqué, provoquant une perte localisée sans pour autant détruire le follicule pileux.
Se remonter le moral
La pelade atteint l'image de soi, c'est une blessure narcissique. De plus, elle est souvent prise pour une maladie grave, comme un cancer traité par chimiothérapie. D'où des conduites d'évitement, des difficultés dans ses relations sociales, affectives ou amoureuses.
Les traitements dépendent de l'étendue de la pelade et donnent des résultats variables selon les cas. On utilise soit des traitements locaux au niveau des plaques comme la corticothérapie (crèmes ou injections), le minoxidil ou des substances irritantes (allergènes, phénol, benzoate de benzyle...) ; soit la puvathérapie, en cas de pelade totale, qui associe des rayons U.V.A. à des médicaments (psoralène) augmentant leur effet.
Actuellement, des thérapies sont à l'étude : la cryothérapie à l'azote liquide ou des traitements avec des substances qui interviennent dans la défense de l'organisme (cytokines, immunotoxines). Dans l'avenir, la thérapie génique pour les pelades d'origine génétique est envisagée.
Cette maladie pouvant conduire à un état dépressif, la prise d'anxiolytiques ou d'antidépresseurs, accompagnée d'une psychothérapie, peut aider à mieux vivre la perte de cheveux et diminuer le risque de récidive. Enfin, soigner son apparence, porter des foulards ou une perruque remonte le moral en attendant la repousse.
Que peuvent faire les médecines douces contre la pelade ?
Si les traitements médicamenteux ne vous conviennent pas, votre dermatologue peut vous orienter vers des solutions alternatives, en complément ou en relais des traitements usuels comme des cures (six mois minimum), à base de vitamines H, B5, B6, d'acides aminés soufrés ou de zinc, des frictions d'aromathérapie, de la mésothérapie (petites injections sous-cutanées de produits actifs), l'acupuncture, l'homéopathie ou encore l'hypnose.
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