Le centre, le centre vital de notre corps
« Perdre mon ventre m'a fait rajeunir et mon entourage s'en est aperçu », s'exclame Anne, 45 ans. « Après quatre enfants, et surtout deux opérations pour hernie et descente d'organes, je me sentais condamnée à avoir du ventre. Je n'ai pas maigri, un kilo ou deux tout au plus, mais j'ai compris comment m'occuper de moi : d'abord en respirant profondément, ensuite en mangeant plus lentement, enfin en osant me masser moi-même. Sans avoir l'obsession du ventre plat, j'ai retrouvé une jolie ligne et surtout je suis transformée : je me sens détendue, gaie et bien dans ma peau. »
Ce n'est en effet pas un hasard si, pour les Asiatiques, le ventre est le centre du corps ! En effet, il est vital pour notre croissance et notre nutrition, notre vie hormonale et sexuelle et notre équilibre psycho-émotionnel, etc. Or c'est souvent une zone du corps dont on se préoccupe trop peu.
Le ventre est le centre de tensions
Pendant l'enfance, nous avons appris, le plus souvent sans en prendre conscience, qu'en serrant le ventre on pouvait bloquer les émotions et se conformer ainsi aux attentes des adultes : ne plus pleurer, faire face. La timidité, la peur, le stress ont progressivement fait le reste, et nous avons oublié comment respirer par le ventre.
Il est étonnant de voir que, lorsqu'on aide une personne à détendre son ventre, elle se confie souvent et abandonne des tensions, des chagrins, enfouis parfois profondément.
La médecine chinoise, soucieuse de refaire circuler les énergies bloquées, nous apprend, par exemple, les parallélismes entre le haut et le bas du corps. Ainsi, un bassin bloqué entraîne des épaules nouées. Et une chute sur le coccyx ou un accouchement difficile font courir le risque d'installer, petit à petit, des douleurs de la nuque, des maux de tête... Les ostéopathes ont, grâce à leurs résultats, rendu plus accessibles ces concepts énergétiques ancestraux.
Il sécrète des molécules anti-stress
Pour les rationnels que nous sommes, un pas en avant a été franchi avec les découvertes neurologiques montrant les liens entre cerveau et ventre. Le ventre serait un "second cerveau", complémentaire du cerveau de l'encéphale. Grâce aux travaux de Michael D. Gershon, chercheur américain spécialiste de biologie cellulaire, auteur de The Second Brain (le second cerveau), on sait maintenant que la tête et le ventre communiquent entre eux par l'intermédiaire de neurotransmetteurs.
Cette communication est incessante. Et l'un comme l'autre sécrètent des molécules telles que la dopamine, moteur de nos activités, ou la sérotonine, pilier de la "bonne humeur". L'intestin fonctionnerait, en partie, indépendamment du cerveau et sécréterait ses propres neurohormones en fonction de son environnement local, du stress, de l'alimentation, des infections.
Nos deux cerveaux, celui de notre tête et celui de notre intestin, doivent coopérer. Si ce n'est pas le cas, il y a chaos dans le ventre et misère dans notre tête. Mais par où commencer ?
Respirez avant de travailler vos abdominaux
Pour nous débarrasser de proéminence et de bourrelets disgracieux, nous agissons souvent à contresens, obligeant un ventre douloureux à se muscler avec force abdominaux et autres pédalages répétés. Commencez par vous soigner. La respiration abdominale lente et profonde est essentielle. Sans ce massage, obtenu par une véritable amplitude dans la montée et la descente du diaphragme ; on risque d'avoir des troubles du système nerveux végétatif - colites, spasmes, constipation - ainsi que des problèmes d'assimilation-élimination, avec leur inévitable cortège de symptômes : fatigue, insomnies, nervosité, prise de poids, problèmes sexuels, allergies... Si vous voulez lutter contre ces problèmes chroniques, respirez profondément, et n'oubliez pas de respirer par le ventre.
La respiration permet de recharger le sang en oxygène. Or l'oxygénation des organes est essentielle à leur bon fonctionnement, notamment en ce qui concerne l'intestin et le cerveau.
En effet, elle renforce nos défenses immunitaires. Par ailleurs, en assurant un meilleur relais entre le cerveau et le ventre, la respiration soulage de l'anxiété et redonne confiance en soi. Elle peut également améliorer des troubles de la libido ainsi que des problèmes d'ordre digestif. Si l'on a besoin de maigrir, on peut éliminer quelques kilos en trop, par accélération du métabolisme de base.
Massez-vous pour détendre le ventre
Se masser, c'est se faire du bien. Voici des manœuvres simples et sans danger pour détendre le ventre, à faire si possible matin et soir.
Effleurez
Hors de la digestion (sous la douche, par exemple), faites des massages très doux, presque des caresses, sur toute la surface du ventre dans le sens des aiguilles d'une montre. Environ une minute.
Pressez
Mains à plat sur le ventre, inspirez, gonflez le ventre et créez une opposition comme si vous vouliez l'empêcher de gonfler. À l'expiration, enfoncez vos mains en rentrant le ventre. Environ deux minutes.
Malaxez
Sur le rythme de la respiration abdominale, saisissez à deux mains vos bourrelets, "malaxez" et "pétrissez" peau et tissu conjonctif comme de la pâte. Faites des manœuvres lentes et en profondeur.
Vous pouvez aussi faire rouler la peau entre le pouce et les doigts, ce qui permet de détecter les endroits douloureux. Massez alors plus vigoureusement pour déclencher leur capacité "d'auto-guérison".
À lire également : Faire un massage du ventre : conseils et techniques
Comment s’y prendre
Premier exercice
- En phase de ré-apprentissage de la respiration profonde, allongez-vous sur le dos, genoux pliés, conseille. Par la suite, la respiration deviendra automatique. Pratiquez cet exercice d'inspiration-expiration profonde cinq fois par heure, si possible. Dans un premier temps, pour vous faciliter la tâche, placez un livre sur le ventre, un autre sur la poitrine.
- Inspirez lentement par le nez de sept à dix secondes, en dirigeant l'air inspiré d'abord vers le ventre. Vous verrez alors le livre placé sur votre bassin et celui sur la poitrine remonter : votre inspiration est redevenue global
- Observez un palier, gardez l'air pendant une à deux secondes.
- Soufflez par le nez en vidant d'abord le ventre (abaissement du premier livre) puis les poumons. Pensez que vous chassez vos soucis, votre anxiété, vos problèmes de santé.
- Lorsque vous aurez expiré tout l'air, environ sept secondes, creusez votre ventre au maximum (environ 3 secondes). Nouvel affaissement des livres.
- Plus tard, lorsque vous ferez ces exercices assis ou debout, gardez l'idée que vous devez repousser ou attirer un poids avec le ventre.
Second exercice
- Assise, les mains sur le ventre, inspirez lentement par le nez sept à dix secondes en dirigeant l'air vers le ventre et en le gonflant. Gardez l'air une à deux secondes.
- Expirez pendant sept à dix secondes. En enfonçant vos poings dans le ventre pour le rentrer au maximum.
À lire aussi :
