Somnambulisme, un ensemble d’automatismes inconscients
Chacun a en tête l'image du somnambule se déplaçant dans la maison, bras tendus, yeux ouverts et regard absent. Qu'il amuse ou qu'il fasse peur, le somnambulisme frappe les esprits depuis toujours, mais certaines idées reçues relèvent parfois de la pure fantaisie.
Néanmoins, le somnambulisme, cet ensemble d’automatismes inconscients, doit être considéré avec sérieux chez l'adulte s'il est d'apparition récente. En outre, être somnambule ou vivre avec une personne qui l'est nécessite de prendre quelques précautions de bon sens.
En souffrez-vous ?
Si une personne de votre entourage vous dit que vous vous êtes promené durant la nuit et que vous n'en avez aucun souvenir, alors vous êtes probablement somnambule. Le diagnostic est d'abord fait par l'entourage.
Mais attention aux confusions ! Les cauchemars, la somniloquie (parler pendant la nuit), les sursauts musculaires ou le bruxisme (grincement des dents) pendant le sommeil ne sont pas à mettre au compte du somnambulisme.
Cette affection est fréquente chez les enfants : 15 à 30 % d'entre eux ont présenté au moins un épisode de somnambulisme, parfois dès l'âge de quatre ou cinq ans. En revanche, il est beaucoup plus rare chez l'adulte, puisqu'environ 1 % à 2 % en souffriraient.
Un enfant somnambule le reste-t-il une fois devenu adulte ?
En général, le somnambulisme disparaît spontanément vers l’âge de 15 ans. Seuls 5 à 10 % des enfants somnambules le restent à l'âge adulte. Il est donc peu fréquent de rencontrer des adultes somnambules qui ne l'aient pas été enfants.
En revanche, il existe chez l’adulte une manifestation plus rare qui se produit pendant les rêves et qu’il est parfois difficile de distinguer du somnambulisme, car les symptômes peuvent s'en rapprocher. La personne "vit" son rêve : on peut la voir ainsi mimer les gestes de défense contre un agresseur.
Si ce comportement nocturne est d'apparition récente, il faut absolument consulter pour éliminer certaines formes rares, mais très particulières, d'épilepsie.
Quelle est l’origine de ce trouble ?
Elle demeure assez mystérieuse. Il pourrait y avoir une origine génétique, mais ce n'est pas complètement démontré. On sait, par exemple, que chez les vrais jumeaux, si l'un des deux est atteint, l'autre a six fois plus de risques de l'être aussi. Par ailleurs, dans certains cas où le somnambulisme est familial, un gène spécifique a été identifié par une équipe de l'université de Zurich.
Des facteurs favorisent-ils les crises ?
Sans que l’on sache encore pourquoi, on retrouve souvent à l'origine des épisodes de somnambulisme des changements : divorce, déménagement, stress particulier, effort physique inhabituel... Tout ce qui modifie la vie peut constituer un facteur favorisant, sinon déclenchant.
Est-ce dangereux ?
Le somnambule est quelqu'un qui « erre » la nuit sans activité mentale, donc sans agressivité particulière. Il n'y a pas de danger pour le conjoint. Les vrais risques sont liés aux traumatismes de la déambulation, à l'environnement, surtout quand il n'est pas familier.
Dans son cadre habituel, les yeux ouverts mais le regard fixe, le somnambule peut descendre les escaliers, ouvrir une porte, et même se servir à manger… les automatismes restant néanmoins assez simples. Mais mieux vaut être prévoyant : sécuriser les fenêtres et les portes extérieures, vérifier l'absence d'objets contondants pouvant traîner dans la maison et qui risquent de blesser, éliminer les obstacles inhabituels pouvant se trouver sur sa route.
Attention surtout quand la personne somnambule ne dort pas chez elle ! Descendre des escaliers peut notamment s’avérer périlleux et le risque de chute est alors réel.
Existe-t-il un traitement ?
Il n'y a pas de véritable traitement, mais si les crises sont fréquentes et risquent de perturber, par exemple, la vie de couple, un traitement par anxiolytiques (benzodiazépines) les réduira. Toutefois, pour être efficace, il ne doit être utilisé que de manière épisodique.
Au quotidien, le somnambule devrait s'efforcer d'éviter les événements stressants et de mener une vie calme et régulière. Les séances de sophrologie ou de relaxation, et tout ce qui favorise la détente, sont indiquées.
De bons résultats sont obtenus avec quelques séances d'hypnose, mais cette technique en cas de somnambulisme reste peu utilisée en France.
Ce qu’il faut faire :
- Dédramatiser la situation.
- Sécuriser l'environnement.
- Pratiquer la relaxation ou la sophrologie.
- Prendre, dans certains cas, des anxiolytiques (benzodiazépines) prescrits par le médecin.
À lire aussi : Chez soi : les astuces pour ne pas tomber