Vous avez un problème cardiovasculaire
On connaît bien les facteurs de risques. D'abord, une pression sanguine dans les vaisseaux anormalement élevée (hypertension artérielle), révélée par un verdict confirmé du tensiomètre qui affiche plus de 16 pour la valeur maximale et 9 pour la minimale, ainsi que par d'autres symptômes plus généralisés comme des maux de tête (surtout au réveil), des nausées, troubles du sommeil, etc.
Un taux de cholestérol à la hausse, ensuite : S'il dépasse les 2,8 g/litre, méfiance ! Vous faites partie des groupes à risques coronariens et avez besoin d'un traitement adapté, surtout si vous présentez d'autres facteurs de risques (hypertension, par exemple), si vous fumez (le tabagisme agit sur la sexualité en bouchant les petites artères de la verge et en gênant le bon fonctionnement des veines) et avez un faible pour l'alcool qui, de son côté, entraîne la détérioration des nerfs.
Les personnes menacées par des problèmes cardiovasculaires sont en majorité des hommes - du moins jusqu'à ce que leurs partenaires atteignent la ménopause et soient, à leur tour, des candidates "à risques cardiovasculaires", n'étant plus protégées par leurs sécrétions hormonales.
Toujours est-il que la sexualité masculine est intimement liée à la santé des artères. Afin de mieux comprendre pourquoi, rappelons qu'une érection est bien plus complexe qu'une simple contraction musculaire.
Bien sûr, tout émane du cerveau, mais surtout, pour obtenir une érection, les artères de la verge doivent se dilater et le sang affluer dans les corps caverneux ; pour ce faire, les mécanismes circulatoires doivent bien fonctionner. Et si la personne souffre d'une sténose artérielle, l'apport sanguin dans la verge ne se fera pas ou se fera mal, entraînant une panne d'érection.
L'érection sera soit impossible, soit incomplète (c'est-à-dire de trop courte durée pour permettre un rapport sexuel, ou encore la verge sera trop "molle"). On parle alors d'impuissance d'origine artérielle.
Le traitement consistera d'abord, bien sûr, à réguler le problème de santé, avec des conseils d'hygiène de vie (surveillance de l'alimentation, arrêt du tabac et de l'alcool au besoin, pratique régulière d'une activité physique adaptée, diminution du stress...), mais aussi un traitement médicamenteux approprié (antihypertenseurs, diurétiques, bêta-bloquants pour les hypertendus ; médicaments à base de fibrates ou d'inhibiteurs enzymatiques permettant de synthétiser le cholestérol), ainsi que des visites régulières chez le médecin pour faire des bilans cardiaque et hépatique.
Vous êtes diabétique
Le diabète joue aussi un rôle important dans les troubles de la sexualité masculine. Ce dérèglement métabolique caractérisé par un taux de sucre trop important dans le sang (hyperglycémie) est, comme l'hypertension ou l'hypercholestérolémie, susceptible de créer des problèmes cardiovasculaires, surtout s'il est ignoré (c'est le cas, parfois pendant des années, de la moitié des diabétiques non-insulinodépendants) ou si le traitement est mal équilibré.
S'il agit au niveau vasculaire, se caractérisant là aussi par des troubles de l'érection, le diabète peut aussi, après de longues années, avoir des répercussions sur le plan neurologique et, si les nerfs de la verge sont atteints, la victime risque alors de souffrir d'une éjaculation rétrograde. Ce problème n'est pas une éjaculation prématurée mais un trouble où le sperme n'est pas évacué au moment de l'orgasme mais reflue vers la vessie.
Le traitement du diabète passera par un strict régime équilibré et exempt de sucres dits rapides ; éventuellement par la prescription d'un traitement médicamenteux hypoglycémiant à suivre scrupuleusement et aussi par des bilans cardiaque, rénal et ophtalmologique réguliers.
Vous souffrez d'une anomalie hormonale
Ce peut être un adénome à prolactine, dérèglement hormonal qui touche les hommes comme les femmes à tous les âges.
C'est une tumeur (bénigne) de l'hypophyse ayant pour conséquence d'augmenter la sécrétion hormonale de cette glande. Or, la prolactine (l'hormone sécrétée) a pour effet de diminuer, voire de supprimer le désir chez l'homme.
Cette baisse de désir se caractérisera donc par un rejet de la sexualité ("Je n'ai pas envie", se plaignent les malades), une absence de lubrification vaginale chez la femme rendant les rapports inconfortables ou carrément désagréables, et surtout par un symptôme plus révélateur : l'absence de règles. Et c'est cette aménorrhée qui alarmera et amènera généralement la personne à consulter.
Chez l'homme, cet adénome à prolactine peut passer plus facilement inaperçu, car seule la perte de libido est un signal révélateur. Cela dit, cette baisse de désir se manifestant souvent par une impuissance, c'est cette dernière qui, l'inquiétant, l'incitera à demander un avis médical.
Le médecin effectuera alors un dosage de la prolactine qui mettra en évidence la présence de l'adénome.
Généralement, un traitement antiprolactique suffira à résoudre le problème en faisant disparaître la tumeur et, si celle-ci est plus importante, on pourra avoir recours à la neurochirurgie.
Vous êtes dépressif
Une dépression nerveuse est caractérisée par une inhibition générale. "Envie de rien" et donc "pas envie de sexe" !
Sur le plan purement sexuel, cette baisse de l’élan se traduira par une absence de désir, d'excitation, de plaisir, mais aussi par des troubles de l'érection et de l'éjaculation chez l'homme, et chez sa partenaire, par une impossibilité à atteindre le plaisir, encore moins l'orgasme...
De plus, on sait que l'un des symptômes accompagnateurs de la dépression est une fatigue chronique, importante, persistante et s'aggravant d'autant plus que le sommeil sera perturbé. Et quand on est fatigué, on préfère dormir plutôt que faire des câlins !
Hommes et femmes sont, là encore, concernés et il est vrai que si le problème perdure, c'est l'équilibre conjugal autant que psychologique qui est en jeu. Heureusement, le corps médical est aujourd'hui mieux averti et armé contre ce type de maladie. Et le premier pas vers la guérison est... de décider de guérir. N'hésitez donc pas à consulter un médecin si vous sentez que vous déprimez.
Outre une prise en charge psychothérapeutique, des médicaments peuvent vous aider. Car on sait que, sur le plan neuro-hormonal, la dépression se manifeste par une modification des sécrétions de la dopamine et de la sérotonine, qui se traduisent par une baisse du désir.
Le traitement consistera en l'administration de dopaminergiques et sérotoninergiques, qui sont des antidépresseurs psychostimulants plutôt "qu'abrutissants".
Vous souffrez de douleurs chroniques (à la tête, au ventre)
Quand on a mal à la tête, on a davantage envie de se détendre que de se contracter. Or, l'acte sexuel exige un effort de contraction au niveau des cervicales, ce qui ne fait qu'accentuer la sensation douloureuse. Et puis, ne manquons pas de rappeler que la fameuse migraine a toujours été prétexte à se refuser à son partenaire. De là à dire que cela ne relève que de la pure invention pour dissimuler une panne de désir...
Quant aux douleurs pelviennes (dans le bas-ventre), si elles se manifestent sous la forme de spasmes ou de douleurs aiguës, il est logique qu'elles coupent court tout élan ! Cela dit, si l'origine des douleurs est due au stress (spasmes intestinaux), les rapports sexuels peuvent avoir l'effet positif d'effacer cette douleur. En revanche, si la douleur est due à la présence de kystes ou de fibromes de taille importante, il faudra les supprimer. De même, les douleurs vulvaires dues à des infections chroniques ou à des irritations récidivantes ne permettent pas des rapports sexuels agréables.
Un traitement local sera prescrit jusqu'à ce que la flore vaginale redevienne normale.
Vous suivez un traitement médicamenteux
Certains médicaments, s'ils sont efficaces pour soulager une douleur ou guérir un problème de santé, ont des effets secondaires non négligeables, notamment sur le plan de la sexualité. Toutefois, il n'est pas question pour autant de cesser de prendre ses médicaments sans en parler au préalable à son médecin sous prétexte qu'ils empêchent d'avoir une vie sexuelle agréable !
Parmi eux :
- Des antihypertenseurs (bêtabloquants), ainsi que des hypocholestérolémiants ont des répercussions sur l'érection.
- On a aussi accusé certains psychotropes (sédatifs, tranquillisants) de mettre le désir en berne.
- De même, certains traitements hormonaux mettent au repos les glandes sexuelles et, par là même, agissent en négatif sur la sexualité.
Les maladies graves ou chroniques ont donc malheureusement presque toutes un effet négatif sur les relations sexuelles ; que ce soit en agissant directement sur les organes concernés ou de façon plus sournoise.
En effet, quand on est malade, on est souvent inquiet, voire angoissé et monopolisé par son problème de santé. Et on a moins le cœur à faire l'amour quand on n'a pas carrément peur que des rapports sexuels soient dangereux ou néfastes. Par exemple, quelqu'un qui a subi une crise cardiaque peut redouter de mettre son "cœur en danger" s'il se laisse aller à des parties de plaisir endiablées !
C'est cette appréhension plus que la maladie en elle-même qui va compromettre l'harmonie sexuelle.
À retenir sur les problèmes de santé sur la sexualité
- La baisse de la libido peut être liée à des facteurs purement "santé" ou plus "psychologiques".
- Avant de vous inquiéter, pensez que ce manque de désir peut être transitoire et lié à votre actuel problème de santé.
- De plus en plus d'études confirment par ailleurs les effets bénéfiques d'une sexualité épanouie sur la santé.
- Le physique, le mental, le psychologique et l'affectif sont donc vraiment intimement liés.
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