Le mystère du sous-vêtement féminin dans un monde ultra-médiatisé
Le plus grand mystère du monde n’en est plus vraiment un pour personne car en ce monde ultra-médiatisé, la représentation féminine laisse généralement peu de place à l’imagination. Les images de femmes en petite tenue prolifèrent au point de tomber dans le domaine du banal.
Notre cerveau conscient ne les remarque même plus. Mais cette médiatisation omniprésente et démocratisée grâce à internet a tout de même du bon car elle permet à tout un chacun un accès illimité au savoir. De ce fait, chacun d’entre nous étant libre de créer sa propre imagerie de références et d’influences, nous comprenons la multitude de courants vestimentaires qui se suivent, s’enchainent, se superposent, s’oublient puis reviennent de nos jours.
L'évolution de la lingerie féminine au fil de l'histoire
Pour en revenir à nos moutons – c’est-à-dire le sous-vêtement féminin – et au vu des grandes révolutions qui ont bouleversées les modes et mœurs, surtout depuis le 20ème siècle, il me semble important de connaitre et comprendre l’histoire de cette « chose » pourtant anodine que nous portons toutes. Cet élément vestimentaire voué à être dissimulé au regard, mais fait pour séduire: la lingerie féminine.
Aux prémices de la mode, dans l’Antiquité, les sous-vêtements féminins ressemblaient à ce que l’on appelle aujourd’hui le bikini. Nommé apodesme chez les Grecs, puis strophium chez les Romains, ces quelques bandes de tissus servaient à masquer l’intimité féminine. Plus tard à l’époque médiévale arrivent les premiers corsets, modelant ainsi (façon pâte à modeler) le corps de la femme. Tantôt plate, ou tantôt élancée, discrète ou pulpeuse, la silhouette féminine est façonnée selon le diktat des fantasmes masculins.
C’est à partir de la renaissance que la lingerie féminine se rigidifie. Le corset sculpte en profondeur tandis que la nouvelle crinoline crée le volume. Le charme de la silhouette féminine repose alors sur le contraste de volumes et de matières ; sans oublier de mettre en avant les atouts naturels de la femme. Plus tard la lingerie féminine devient un véritable art et s’accommode de dentelles, de rubans, de perles, de franges… le tout dans un soucis évidemment esthétique. La silhouette en forme de S est de rigueur. Tout dans la silhouette féminine devra donner l’impression d’être maîtrisé.
Avec la Belle Époque, fait irruption la mode des premières jupe-culottes (large pantalon de satin plus pratique pour les nouvelles activités telles que la bicyclette). Pour la première fois le sous-vêtement féminin est pensé pour être pratique et non pas seulement esthétique.
Les changements apportés par les guerres mondiales et l'évolution de la lingerie
Cette tendance s’amplifiera avec les guerres mondiales car désormais les femmes devront être mobile. Le rôle érotique des sous-vêtements est alors quelque peu écarté, et la lingerie trop étroite laisse place à des modèles plus amples, courts et confortables.
Les développements récents et la révolution des années 60
Après la guerre, les culottes deviennent moins bouffantes, les gambettes se dévoilent sous le couvert des bas, et le porte-jarretelles règne en maître. À cela s’ajoutent une révolution vestimentaire qui perdure de nos jours: la gaine. Cette dernière su séduire bon nombre de femmes en raison de son confort et de sa discrétion qui la rend invisible sous des habits de plus en plus courts.
Mais c’est à partir des années 60 que s’opère la plus importante et moderne des révolutions vestimentaires et sociales. Désormais, les femmes veulent être propriétaires de leur corps et de l’image qui en découle. Les femmes privilégient alors les sous-vêtements confortables et peu contraignants.
Apparaît enfin le soutien-gorge et les culottes en coton ou dentelle que l’on porte encore de nos jours. Dans cet élan de libération du corps, le sous-vêtement se rétrécit de plus en plus jusqu’à n’être plus que de simples bouts de tissus – voire de ficelle -, mais cette mode devenue dominante dans les années 2000 s’estompe de nos jours au profit de la confortabilité.
La lingerie actuelle et la liberté de choix
Ainsi, on remarque depuis déjà quelques années le retour des bonnes vieilles culottes qui se faisaient autrefois, amples et gainantes.
La femme moderne ne veut plus être victime des diktats de beauté imposés, et bien que la tendance soit à la silhouette fuselée, toutes sortes de lingerie sont aujourd’hui portées. Strings, corsets, culottes, gaines, portes-jarretelles etc… Toutes les époques et tendances se mêlent.
Ainsi, probablement la femme active et sensuelle de 2014 ne se laissera pas de dicter le mode de vie de son intimité ? La femme moderne prend en main son corps et l’image qu’elle veut en donner. Ici, vous l’aurez bien compris, pas question de moraliser ce sujet ou d’émettre un avis subjectif sur ce qu’il faut ou ne faut pas porter, sur ce qui parait vulgaire, désuet, asexuel ou que-sais-je... Ces avis vous appartiennent. Car ne perdons pas de vue l’essentiel : un bon sous-vêtement doit être un habit dans lequel on se sent bien. Votre corps vous appartient, faites-en ce que bon vous semble. Point.
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