À quel âge commencer l’équitation ?
Certains clubs proposent des stages d'initiation dès l'âge de 4 ans, mais ce ne sera pas de l'équitation à proprement parler, plutôt de la sensibilisation au poney. En général, un enfant peut commencer dès 6-7 ans. Et beaucoup d'adultes s'y mettent, parfois tard. Souvent, ce sont des parents qui accompagnent leur enfant à son cours d'équitation : à force de le voir monter, ils ont envie de faire la même chose et se mettent en selle à 40-50 ans. Il suffit d'avoir une bonne condition physique et de la motivation !
Et, quand on est en bonne forme physique, il n'y a pas de limite d'âge : on voit même des cavaliers monter jusqu'à 80 ans.
Pourtant, malgré cet aspect très accessible, l'équitation véhicule aussi beaucoup d'idées reçues en ce qui concerne la santé : c'est un sport dangereux, c'est mauvais pour le dos. Qu'en est-il vraiment ?
"Monsieur Muscles" s'abstenir
Plutôt que des qualités physiques, il faut surtout des qualités sensorielles. Les gens qui réussissent bien en équitation sont très sensitifs.
La capacité à faire du cheval ne se mesure donc pas à la masse musculaire, qui peut paradoxalement être une gêne : ceux qui ont un gainage musculaire très important peuvent avoir du mal à trouver leur place à cheval.
En effet, ils ont l'habitude de se contracter dans les actions . ils sentiront moins bien le cheval, n'arriveront pas à s'accorder avec lui et l'animal le sentira.
L'idéal ? Un bon équilibre entre le tonus et l'équilibre. Être à la fois tonique pour garder un certain maintien, mais aussi savoir se relâcher et être souple pour s'adapter aux modifications qu'entraînent les mouvements du cheval.
Ces qualités d'adaptation, on les retrouve dans des sports de glisse comme le surf, la planche à voile, le ski, etc., où le contact avec l'environnement se modifie sans arrêt. Il est cependant nécessaire d'avoir un minimum d'abdominaux, toujours pour garder de la tenue et du tonus.
Travailler les étirements
Les parties du corps qui travaillent le plus ? Tout dépend du cavalier. S'il est débutant, il fera essentiellement travailler les muscles des jambes, pour corriger des déséquilibres ou donner des indications au cheval. Ces contractions vont se multiplier au rythme des erreurs du cavalier et du cheval. En clair, ce n'est pas bon signe !
Dans l'idéal, le cavalier doit se contenter de petites contractions pour corriger les mini-déséquilibres ou donner des indications au cheval.
Pour s'échauffer avant de monter, le mieux est d'avoir un peu couru avant, même si dans la pratique peu de cavaliers le font. Pourtant l'échauffement est important, surtout pour le débutant. Des exercices simples et qui prendront quelques minutes suffisent. Voici quelques exemples :
- Travailler les muscles des jambes : amener la jambe vers l'intérieur puis vers l'extérieur, dans des amplitudes maximales, mais sans mouvements violents. Bien étirer l'intérieur des cuisses.
- Travailler aussi toute la région lombaire par des mouvement du bassin. Faire "rouler" le bassin d'avant en arrière, tout doucement, surtout sans forcer et sans mouvements lancés. Etirer les chaînes lombaires, l'arrière du dos.
- Pour les bras, échauffer les muscles au niveau de l'omoplate qui ont tendance à se contracter davantage chez le débutant. une fois à cheval, penser à se relâcher, à respirer.
Est-ce mauvais pour le dos ?
La grande rengaine quand on parle d'équitation : c'est mauvais pour le dos ! Et il est vrai que certaines pathologies empêchent formellement la pratique de ce sport. C'est le cas pour l'adolescent qui souffre d'une dystrophie rachidienne de croissance (dont une des formes spécifiques est la maladie de Scheuermann) : les structures des corps vertébraux ne se développent pas correctement, restent trop malléables, et toutes les contraintes et les chocs doivent alors être évités.
Débuter l'équitation est aussi contre-indiquée pour ceux qui souffrent de pathologies lombaires type hernie discale. Dans les autres cas, l'interdiction n'est pas forcément de mise. Un exemple, les pathologies "légères" au niveau lombaire. Il y a deux possibilités :
- Il s'agit d'un débutant : on lui déconseillera la pratique de l'équitation, au moins pour un temps, car il prendrait d'entrée de jeu de mauvaises attitudes à cheval qu'il aurait du mal à corriger par la suite, et qui seraient néfastes pour son dos.
- En revanche, chez le cavalier confirmé, une fois passé l'épisode aigu et après une bonne rééducation, l'équitation peut arriver en complément pour se remuscler.
Dans les autres cas de pathologies qui ne sont plus évolutives (petite scoliose, dos un peu cambré). l'équitation (à condition d'être bien enseignée ! ) peut au contraire avoir une action bénéfique et intervenir en complément de la rééducation, par le contrôle permanent du dos qu'elle exige si l'on veut bien se tenir à cheval.
De toute façon, en cas de problème au dos, il est prudent de consulter un médecin qui vous dira si vous pouvez pratiquer l'équitation ou si c'est à éviter.
Allergiques, attention !
Pour la femme enceinte, il y a une contre-indication de principe. Mais cette contre-indication est valable aussi pour la jeune maman. On conseille d'abord de suivre une bonne rééducation périnéale puis abdominale avant de reprendre l'équitation.
Deuxième cas bien particulier : les personnes allergiques aux poils d'animaux. Ce n'est pas une contre-indication absolue puisque des cavaliers de très haut niveau peuvent être allergiques. Mais ils apprennent à 'Taire avec" et prennent certaines précautions : éviter les environnements poussiéreux, ne pas faire de pansage, ne pas brosser l'animal.
Dernière mise en garde : quand on pratique l'équitation, on évolue dans un environnement très septique. La vaccination anti-tétanos doit être impérativement à jour !
Enfants, ils apprennent à se fixer des limites
Quand on inscrit son enfant à un cours d'équitation, c'est d'abord pour qu'il fasse du sport. C'est aussi pour qu'il s'enrichisse sur le plan personnel, à travers le contact avec l'animal. Pour les plus petits, il est vrai que c'est un sport magique : ils sont sur un "nounours vivant" !
Cela ne veut pas dire que, pour autant, ils vont faire n'importe quoi sur le poney. D'abord car le moniteur est là pour les suivre. Ensuite parce que ce contact avec l'animal leur apprend une chose essentielle : se fixer des limites. En effet, si l'enfant ou l'adolescent va trop loin, la réponse de la monture ne se fera pas attendre : il sera par terre ! un sport qui apprend beaucoup puisque il faut avoir du courage et, en même temps, ne pas aller trop loin, par respect pour l'animal.
Dans la pratique, cette éducation dépend beaucoup des talents pédagogiques des moniteurs : apprendre à un enfant à surmonter ses peurs sans le "traumatiser", c'est surtout travailler avec chaque enfant différemment.
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