Qu’est-ce que la sécheresse vaginale ?
La sécheresse vaginale n'est pas si rare. Mais elle fait partie de ces affections que l'on tait, par honte ou par méconnaissance. Encore 16 % des femmes jugent le problème trop intime pour l'évoquer.
Si la fatigue, le stress, une maladie, la prise de médicaments... peuvent expliquer sa survenue, elle est plus fréquente au moment de la grossesse et à la ménopause. Le problème doit être traité s'il persiste, car il peut avoir des répercussions sur la sexualité, rendant la pénétration douloureuse, ainsi que sur l'équilibre vulvo-vaginal (risque d'infection).
« C'est une affection banale mais qui est très "chargée" symboliquement, explique le Dr Folet, gynécologue psychosomaticienne. Elle est l'équivalent de la panne érectile chez l'homme ! Souvent, la sécheresse vaginale est liée à la baisse du désir. Ce peut être une façon de dire que les rapports sexuels ne sont pas satisfaisants : préliminaires absents ou trop courts, absence de caresses... Il est important d'en parler pour dédramatiser la situation. »
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En parler sans fausse pudeur
Au moment de la grossesse, elle peut signifier également une baisse du désir. Emilie, 36 ans, a attendu cinq ans avant d'oser en parler pour la première fois. « 3 mois après la naissance de notre fils, j'ai senti que c'était différent. Faire l'amour me faisait mal presque à chaque fois. Mais je n'ai rien dit, rien fait non plus. Je le vivais très mal et je sentais bien que mon mari aussi... Aujourd'hui, nous en parlons plus facilement et les choses se passent mieux. »
« Pendant cette période, les femmes sont fatiguées, leur corps subit une transformation importante, elles ne se reconnaissent plus ou ne se sentent pas très désirables, précise le Dr Jacquemin. Il est normal de ne pas nécessairement avoir envie de faire l'amour. Et c'est encore plus vrai après l'accouchement. »
La sécheresse vaginale : un phénomène très après un accouchement
Mais le phénomène est généralement bref. Jusqu'à trois à quatre mois, sauf en cas d'allaitement ou de prise de pilule progestative. Chez les grandes fumeuses (plus d'un paquet par jour), la consommation de tabac aurait également tendance à réduire les fonctions ovariennes et les sécrétions vaginales.
Si elle persiste trop longtemps, il faut rechercher la cause ailleurs. « Il se peut que l'homme et la femme aient du mal à trouver leurs marques, à s'adapter à leur nouveau statut de parents. Cela peut entraîner une remise en question de la relation à l'autre ou encore révéler des difficultés qui existaient auparavant dans le couple. Dans tous les cas, il faut arriver à en parler ensemble. On peut éventuellement, par la suite, consulter un médecin, un sexologue ou encore un psychothérapeute quand l'origine est plus profonde. »
Pour retrouver l'harmonie sexuelle
Au moment de la ménopause, la sécheresse vaginale, associée à la baisse de la libido, touche toutes les femmes. Mais selon la sensibilité personnelle et l'environnement affectif et psychologique, elle est vécue différemment par chacune. Pour beaucoup, le problème n'existe pas. Pour une femme sur cinq, c'est une souffrance : irritation, prurit ou douleurs lors des rapports sexuels.
Par ailleurs, la sécheresse vaginale augmente le risque infectieux, en particulier des mycoses. Si elle devient gênante, mieux vaut consulter un gynécologue qui prescrira soit un traitement hormonal de la ménopause (THS ou autres molécules), soit des soins locaux (crèmes, ovules, lubrifiants).
THS et ses alternatives
Le THS figure en tête des prescriptions médicales. Son action sur les symptômes de la ménopause est significative après quelques mois de traitement. Quant aux phytoestrogènes, maintes fois décrits comme l'alternative naturelle du THS, leur efficacité sur la sécheresse vaginale n'est pas démontrée. La tibolone, un stéroïde de synthèse, serait aussi efficace que le THS sur les symptômes de la ménopause. Il aurait en outre un effet stimulant sur la libido.
Néanmoins, il entraînerait également certains effets secondaires indésirables (perte de cheveux notamment).
Traitements locaux hormonaux
En complément du THS ou pour les femmes chez qui existe une contre-indication (antécédent de cancer du sein, thrombose veineuse...), un traitement local hormonal à base d'œstrogènes sera prescrit : sous forme de crème ou d'ovule, il s'applique deux à trois fois par semaine, en continu.
Lubrifiants
Vendus en pharmacie sans ordonnance, ils s'appliquent sur la vulve et à l'entrée du vagin juste avant le rapport sexuel. En restaurant une lubrification vaginale correcte, ils peuvent contribuer à redonner confiance en soi et aider à retrouver l'harmonie sexuelle. Si, au bout de quelque temps, les rapports sont toujours aussi sensibles, n'hésitez pas à consulter votre médecin.
Et si c'était une infection ?
« Beaucoup de femmes arrivent en consultation pensant souffrir de sécheresse vaginale alors qu'il s'agit d'une irritation provoquée par une infection à champignon. ». Pour le Dr Roland Gaspard, pas de doute, certains produits utilisés pour la toilette sont en cause : « Trop agressifs pour la muqueuse vaginale et souvent mal rincés, ils peuvent à la longue déséquilibrer la flore vulvo-vaginale. »
Pour éviter les récidives : Pas d'hygiène excessive, et il faut supprimer les douches vaginales. Éviter les produits de toilette trop parfumés. Utiliser de préférence des produits "basiques" (savon de Marseille glycériné, savon sans savon...). Bien rincer le produit, surtout si l'on utilise des gels ou des crèmes de douche.
Prudence avec les produits d'hygiène intime : ils sont uniquement recommandés lors d'épisodes infectieux et sur une courte période. Ils sont en revanche déconseillés au quotidien, car ils peuvent entraîner un nouveau déséquilibre de la flore vulvo-vaginale.
Porter des culottes en coton et éviter les protège-slips au quotidien.
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