Vous êtes une jeune fille
Assez fréquent : Une ovulation de mauvaise qualité
Le plus souvent, dans 70 % des cas environ, les hémorragies de la jeune fille résultent d'un mauvais fonctionnement hormonal et non d'une lésion ou d'une maladie organique.
Les très jeunes filles, entre 10 et 13 ans, souffrent d'hémorragies espacées, douloureuses et parfois très abondantes. Ces saignements sont, à tort, étiquetés "règles hémorragiques". Et trop souvent, on réagit avec résignation. "Ça passera avec le temps", dit-on, quand on ne prescrit pas la pilule "à l'aveuglette" pour régulariser ces cycles longs et hémorragiques.
Impossible pourtant de se passer d'une consultation chez le gynécologue et d'un bilan. Certes, ces ménorragies peuvent quelquefois rentrer dans l'ordre spontanément, mais elles peuvent aussi continuent d'évoluer "en douce", avec une anémie, des malaises et des vertiges à la clé. Alors qu'un bilan et un traitement, tous deux très simples, vont remédier rapidement à la situation...
En fait, ces hémorragies témoignent d'une mauvaise ovulation, qui entraîne un déséquilibre des hormones sexuelles. Le mécanisme est simple : dans la première partie du cycle, les œstrogènes sont sécrétés normalement, mais l'ovulation est de mauvaise qualité, d'où une sécrétion de progestérone soit nulle, soit insuffisante. Ce déséquilibre induit une prolifération de la muqueuse de l'utérus, qui déclenche, lors de sa desquamation, tous les 30 à 60 jours, une hémorragie abondante.
Un bilan très simple – une courbe de température et prise de sang (pour doser les hormones et rechercher une anémie) - renseigne tout de suite avec précision sur l'existence et la qualité de l'ovulation.
La solution : un traitement par la progestérone, 10 jours par mois, va rétablir les cycles et diminuer l'abondance des règles.
A noter : que la prescription de pilule n'est pas la solution miracle. Elle rétablit, en apparence, des cycles normaux, mais risque surtout de masquer des troubles, en particulier une anomalie hormonale, l'hyperprolactinémie.
Plutôt rare...
Toujours chez les très jeunes filles, mais beaucoup plus rarement, certaines règles très hémorragiques témoignent d'une maladie de la coagula n du sang, par exemple un trouble s plaquettes ou un déficit de certains facteurs de la coagulation.
Là, les exercices s'enchaînent régulièrement, mais les règles sont beaucoup trop abondantes. Ces jeunes filles ont, par ailleurs, tendance à saigner abondamment quand elles se blessent. Dans de tels cas, le traitement ne relève pas du domaine hormonal mais avant tout sanguin.
Enfin, chez les filles plus âgées ; de 14 à 18 ans, les hémorragies témoignent souvent d'une dystrophie ovarienne. Ce trouble de fonctionnement des ovaires provoque des règles hémorragiques et espacées associées à une hyperpilosité et est dû à des anomalies hormonales.
Là encore le bilan s'impose avec, à la clé, un traitement par la progestérone une dizaine de jours par mois, voire, après 16 ans, un traitement par anti-androgènes si la pilosité est excessive,
Vous êtes une jeune femme
Chez la jeune femme, le bilan d'une hémorragie génitale est plus complexe. Col, vagin, utérus : tout, dans l'appareil génital, peut être cause de lésions hémorragiques, sans parler des troubles hormonaux, toujours présents.
Encore et toujours : il faut consulter !
Les examens prescrits par le médecin - dosages hormonaux pour rechercher une grossesse ou un déséquilibre hormonal, échographie - vont permettre d'y voir plus clair. Il est important de vérifier le taux de globules rouges. Les saignements trop abondants ou trop répétés risquent d'entraîner une anémie. Avec, à la clé, fatigue, essoufflements, moindre résistance aux infections, autant de signes qui doivent attirer l'attention.
On voit encore trop souvent des femmes qui ont des règles trop abondantes - plus d'un change toutes les 4 ou 6 heures - épuisées par une anémie qui s'est constituée petit à petit.
Assez fréquent : les troubles hormonaux
Des hémorragies importantes peuvent être provoquées par un trouble de la régulation hormonale. Elle est sous la dépendance de l'hypophyse et de l'hypothalamus, dans le cerveau, et si subtile qu'un rien peut la perturber un choc psychologique, une angoisse et même un voyage.
La solution : le calme. la patience... après avoir éliminé une cause plus grave par un bilan approfondi. Les hémorragies minimes au moment de l'ovulation sont très banales et tout à fait anodines, Elles ne font que traduire la réaction de l'utérus aux modifications hormonales qui surviennent ce jour-là.
La solution : Se rassurer et recourir éventuellement un traitement progestatif ou à une pilule.
Les saignements brunâtres qui précèdent les règles constituent un des signes d'un déséquilibre hormonal fréquent : le syndrome prémenstruel. Ce syndrome est provoqué par une hyperestrogénie, qui résulte elle-même d'une insuffisance de production de progestérone.
La solution : un traitement de progestérone, qui va permettre de restaurer un équilibre hormonal.
Plutôt banal : les problèmes contraceptifs
Toujours d'origine hormonale, les saignements sous pilule sont souvent la rançon de ce traitement contraceptif. Au début, en effet, on peut souffrir de très légères perles sanguines, qui témoignent de l'adaptation de l'organisme. Ces saignements surviennent surtout avec deux types de pilules les pilules œstroprogestatives très peu dosées et les progestatifs purs. Après plusieurs années de prise, la muqueuse qui tapisse l'intérieur de l'utérus devient trop fine et saigne facilement.
La solution : consulter votre médecin, bien sûr, qui prescrira une nouvelle pilule mieux adaptée. Cela arrêtera les saignements.
Un cas particulier et très fréquent : le stérilet. Ces dispositifs sont en contact permanent avec l'utérus. Pas étonnant qu'ils puissent facilement créer des hémorragies, en particulier des règles très abondantes. Attention, cependant, à la grossesse extra-utérine sous stérilet,
Les plus connus : les fibromes
Une femme sur cinq à un fibrome. C'est dire la fréquence de ces excroissances bénignes de la paroi utérine, faites de fibres musculaires.
Très souvent, ils sont découverts par hasard, par le gynécologue lors de l'examen annuel Obligatoire. Aujourd'hui, tous les experts sont d'accord. Tant que ces masses ne font pas parler d'elles, on se contente de les surveiller bilan, frottis, échographie, et examen gynécologique régulier.
Mais parfois, ils sont sources d'hémorragies. Et là, il faut agir.
Comment suspecter une hémorragie génitale d'être liée à un fibrome ?
Il s'agit toujours de ménorragie, les règles sont trop abondantes, trop prolongées et mêlées de caillots. En précisant : le saignement s'arrête toujours entre les règles. Il s'agit alors souvent de fibromes sous-muqueux, situés immédiatement sous le revêtement interne de l'utérus
La solution : si le traitement médical s'avère inefficace, un traitement chirurgical s'impose souvent, On propose une intervention qui permet d'éviter l'ablation de l’utérus, dans la mesure du possible. Le choix de la stratégie se fait en accord avec la patiente, en fonction de son âge et de ses désirs.
Les polypes
Les polypes, autres lésions bénignes de l'utérus, sont souvent responsables de saignements Là, on rencontre tous les types d'hémorragies, des ménorragies aux métrorragies (voir plus bas notre paragraphe « Comment s'y retrouver »). L'échographie les suspecte, l'hystéroscopie les confirme.
La solution : enlever le polype, Car il risque de dégénérer en tumeur maligne, parfois associé à un cancer de l'utérus.
Il existe encore d'autres saignements, avec d'autres causes, Ainsi, les atteintes globales de l'utérus, comme l'endométrite et l'adénomyose.
Vous êtes enceinte
Les hémorragies du premier trimestre
1. La plus fréquente : les fausses-couches spontanées
Au début de la grossesse, il arrive que l'on souffre de saignements. Les trois quarts des hémorragies génitales sont liées une fausse couche spontanée. Et parmi ces fausses, couches spontanées, les trois quarts sont provoquées par une anomalie de l'embryon. La nature s'est embrouillée avec les chromosomes, et l'œuf se décolle avant d'être expulsé. Pour autant, il existe d'autres raisons de saigner pendant les 10 premières semaines de la grossesse.
Certaines relativement bénignes, d'autres qui peuvent se révéler graves. C’est pourquoi le premier réflexe du médecin est l'échographie, faite en urgence pour y voir plus clair et savoir s'il s'agit d'une fausse-couche. Avec, à la clé, plusieurs questions la grossesse est-elle intra-utérine ou extra-utérine Le cœur de l'embryon bat-il ? Si la vitalité de l'embryon se confirme, 9 fois sur 10, la grossesse va se poursuivre normalement.
À l'inverse, certains arguments plaident en faveur d'une fausse-couche. Tout d'abord l'importance du saignement.
Une hémorragie abondante, semblable à des règles, témoigne en général d'une fausse-couche en cours. La trop petite taille de l'embryon par rapport à la date de la grossesse est aussi évocatrice, sans parler de découverte d'un embryon dont le cœur ne bat plus, ce qui ne prête pas à confusion.
La solution : le repos et des anti-spasmodiques. II faut attendre. Inutile de prescrire des traitements désordonnés : si une fausse-couche naturelle doit se produire, elle se produira de toute façon et se passera en douceur. Parfois l'Œuf est déjà mort, il ne servirait à rien de le retenir...
Dans le cas où la grossesse serait arrêtée, avec un embryon dont le cœur ne bat plus. Hormis si l'hémorragie est intense, on refait une échographie à une semaine de distance en utilisant ce délai pour soulager la détresse psychologique de la jeune femme face à cet évènement douloureux, traumatisant et vécu comme un échec. Cette démarche est également nécessaire pour faire un bilan de la coagulation et une consultation d'anesthésiste, Peut-être faudra-t-il pratiquer une aspiration.
2. La plus bénigne
L'échographie montre un embryon en pleine forme dans l'utérus. Et un petit décollement du placenta, qui explique à lui seul le saignement et va s'arranger tout seul. Avec un peu de patience et du repos.
Enfin, une petite lésion du col fragilisé par la grossesse peut aussi être source d'hémorragie. L'examen clinique suffit, là, pour affirmer la cause du saignement, même si l'échographie reste nécessaire.
3. La plus urgente : la grossesse extra-utérine
Normalement, l'embryon s'installe bien confortablement dans l'utérus. Malheureusement, parfois, l'œuf fécondé se développe au niveau de la trompe (98 % des cas) et, beaucoup plus rarement, dans la cavité abdominale (2 % des cas), voire, exceptionnellement, sur l'ovaire.
Les grossesses qui se développent à côté de l'utérus ne sont pas fréquentes (1 à 2 % des cas), mais elles peuvent mettre en péril la jeune femme. La cause de ces nidations anormales est souvent une infection, ou une cicatrice...
Mais quelle qu'en soit la raison, ce sont des saignements qui vont donner l'alerte Il s'agit de petites hémorragies sépia qui surviennent au début de la grossesse, parfois même alors que la femme ne sait pas encore qu'elle est enceinte.
Le bilan, vite mis en route, consiste là encore en une échographie, assortie d'un dosage d'hormone bêta HCG. Destiné à affirmer ou éliminer le diagnostic d'une grossesse en cours. S'il s'agit des tout premiers jours d'une grossesse, l'embryon n'est pas encore visible. Il faut un peu de patience et de la vigilance.
Par la suite, si l'échographie ne montre pas d'embryon dans l'utérus et que le test de grossesse est positif, c'est sûr, il s'agit d'une grossesse extra-utérine (GEU). Et là, la surveillance est obligatoire.
La solution : surseoir aux vacances et aux grands déplacements pendant un temps et refaire des échographies jusqu’à visualisation de l'embryon, A ce moment, on opte pour un traitement médical ou chirurgical.
Aujourd'hui, on peut détecter les GEU beaucoup plus précocement qu'autrefois. On intervient ainsi plus tranquillement et on parvient mieux à éviter de dramatiques situations abdominales,
4. Les hémorragies du 2e et 3e trimestre
Passé le cap des trois premiers mois de grossesse, les hémorragies sont moins fréquentes. À ce moment, les hémorragies peuvent être dues à deux types de troubles.
En premier lieu, il peut s'agir de troubles "mécaniques", c'est-à-dire liées un problème de l'utérus. un gros fibrome, par exemple, peut gêner le fœtus et induire des hémorragies.
Même chose pour un col trop ouvert qui a du mal à retenir le fœtus.
En second lieu, il y a les maladies de la maman, en particulier l'hypertension artérielle et des mécanismes immunologiques (une mère rhésus - qui fabriques des anticorps contre son bébé rhésus +)
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Vous êtes ménopausée
Les règles une fois disparues, les saignements sont ressentis de façon plus inquiétante.
En fait, les THS en sont souvent la cause. Les 6 premiers mois, certains protocoles provoquent des hémorragies, soit parce que le traitement n'est pas adapté. Soit tout simplement par oubli d'un comprimé,
Les saignements peuvent aussi signaler le réveil d'un polype ou d'un fibrome, voire une atteinte de l'utérus ou encore une affection maligne de l'utérus. Les cancers du col, grâce au frottis de dépistage, sont détectés bien avant leur développement réel.
Reste le cancer du corps de l'utérus.
Son évolution - très lente - et les progrès thérapeutiques lui confèrent aujourd’hui un bon pronostic.
Saignement entre les règles : Pour s'y retrouver
Certaines hémorragies génitales surviennent avant, pendant, ou après les règles... toutes ne se ressemblent pas.
- Ménorragie : les règles trop abondantes, en durée (plus de 6 jours) et en volume (changement de protection plus de toutes 4 6 heures, modification du volume...
- Métrorragie : Ces hémorragies surviennent en dehors de la période des règles.
- Spotting : on parte de spotting quand il y a des petits saignements entre les règles.
Difficile parfois de s'y retrouver dans toutes ces causes, il faut procéder par ordre, et d'abord, bien décrire l'hémorragie à votre médecin, en sachant que les pertes de sang les plus spectaculaires ne signifient pas forcément « gravité ».
Certaines pertes de sang très abondantes résultent parfois d'un discret déséquilibre hormonal alors que certains les petits saignements doivent être pris en charge avec énergie.
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