Le diagnostic du psoriasis est difficile étant donné les différents aspects que revêt la maladie. Si une ou plusieurs personnes de la famille sont atteintes, il sera renforcé. En cas de doute, une analyse histologique (prélèvement de la peau sous anesthésie locale et examen au microscope) le confirmera.
La maladie apparaît le plus souvent, à partir de l'adolescence, sous la forme d'une tache rouge, grand on la presse d'un doigt.
Une maladie bénigne
Ces taches ont leurs lieux de prédilection : coudes, genoux, bas du dos, cuir chevelu, ainsi que la face antérieure des cuisses et des jambes et la face externe des bras et avant-bras.
Mais le psoriasis peut apparaître sur tout le corps : le malade devient alors rouge des pieds à la tête. On parle scientifiquement d'érythrodermie psoriasis.
Parfois, les plaques rouges se recouvrent de petites cloques grosses comme des têtes d'épingle et contenant une substance jaunâtre. Ces pustules restent localisées ou s'étendent sur toute la peau (hospitalisation requise).
Si, dans sa forme gravissime, la maladie peut parfois mettre la vie en danger (surtout chez les nourrissons et les personnes âgées), il faut savoir qu'elle est le plus souvent bénigne. Les poussées se font selon un rythme propre à chaque personne. Il arrive aussi que des porteurs de la maladie ne fassent aucune poussée. Ils sont psoriasiques sans le savoir, sauf s'ils souffrent de rhumatisme psoriasique (la maladie peut en effet se compliquer d'atteintes articulaires).
La maladie s'attaque parfois aussi aux ongles (15 à 25 % des cas). Ceux-ci se criblent alors de minuscules trous et deviennent friables à leurs extrémités ou s'épaississent de façon importante et, dans les cas extrêmes, tombent.
On parle parfois, à propos du psoriasis, comme de certaines dermatoses (l'eczéma, par exemple), de maladie psychosomatique. C'est faux dans la mesure où la maladie est inscrite dans les gènes. En revanche, il est vrai qu'il existe des facteurs favorisant les poussées : stress, soucis, inquiétude, chocs émotionnels, anxiété, fatigue...
Peut-on guérir du psoriasis ? Hélas non. Mais l'on peut toutefois traiter efficacement les poussées lorsqu'elles se présentent.
Comment traiter ?
De façon locale :
- Des bains quotidiens (savonneux, alcalins, cadiques, adoucissants ou désinfectants, selon le cas).
- Des applications d'acide salicylique ou de différents goudrons (houille ou coaltar, bois de genévrier ou huile de cade) feront tomber les croûtes.
- Enfin, chrisarobine, dioxyanthranol, corticoïde et caryolysine... réduiront les taches.
Par voie générale :
- L'acide 13 cisrétinoïque ou étretinate, nouveau médicament dérivé de la vitamine A, est très actif sur les plaques recouvrant 80 % du corps, les érythrodermies et les formes pustuleuses. Bons résultats dans 80 % des cas. Contre-indication absolue en cas de grossesse.
- La puvathérapie : des séances d'exposition aux ultraviolets durant quelques minutes, après avoir absorbé du psoralène (substances favorisant la montée de la mélanine), donnent de très bons résultats à la première cure, dans 71 à 93 % des cas.
La puvathérapie peut être associée à la prise d'acide 13 cisrétinoïque. Rechute dans 25 % des cas, malgré un traitement d'entretien. Contre-indications : grossesse, insuffisance rénale ou hépatique, cataracte, maladies de la peau déclenchées ou aggravées par le soleil.
- La ciclosporine : ce médicament "anti-rejet", utilisé dans les greffes d'organes, donne de très bons résultats sur les psoriasis graves.
Seul inconvénient : sa toxicité et les rechutes.
- Les cures à la mer Morte, près de 90 % des malades qui pratiquent ces cures (3-4 semaines) retrouvent une peau normale.
Les raisons ? La personne peut rester au soleil pendant des heures sans risques de coup de soleil, les rayons solaires UVB étant filtrés du fait que la mer Morte est située à 400 m en dessous du niveau de la mer (il ne reste donc que les UVA).
Et le brome contenu dans l'eau de mer passe à travers la peau et apporte un effet sédatif. Rechutes moins fréquentes et plus espacées. Traitement coûteux.
Le psoriasis du cuir chevelu
Attention !
II ne faut pas le confondre avec un état pelliculaire. Dans le cas de pellicules, si vous tirez un cheveu, il en viendra deux ou trois à la fois accompagnés d'une petite croûte. Dans le cas d'un psoriasis, le cheveu viendra seul, sans croûte, et ne provoquera pas de démangeaison.
Il apparaît le plus souvent sous forme de plaques arrondies ou ovales, rouges, recouvertes de squames blanchâtres, délimitées. Les cheveux poussent normalement et ne sont pas englués à leur base comme ils peuvent l'être dans certains états pelliculaires Les plaques peuvent avoir toutes les dimensions, débordant parfois sur le front. Il peut rester localisé au cuir chevelu avec des poussées plus ou moins espacées, ou être associé à des lésions sur le corps ou à des rhumatismes psoriasiques. Le traitement ? II consiste en des lavages avec un shampooing à l'huile de cade ou au goudron contenant de l'acide salicylique. Et en l'application quotidienne d'une lotion à base de cortisone associée à de l'acide salicylique pour décaper les croûtes. A éviter à tout prix : les crèmes et pommades grasses peu commodes et à l'odeur désagréable.
Ce qu’il faut retenir sur le psoriasis
- Dans la plupart des cas, un traitement local, à base de goudron, est le plus efficace.
- Profitez des rayons du soleil : les ultraviolets sont fortement recommandés.
- Le psoriasis se complique de rhumatisme dans environ 5 % des cas.
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