Le ventre : un essentiel santé des cultures orientales
La culture occidentale l'a longtemps mis de côté. Pour nos cousins britanniques, parler de son ventre était shocking ! L'homme ne devait s'exprimer que par son cerveau, son intelligence. Seul un visionnaire comme Victor Hugo pouvait affirmer que "l'homme a pour sa mission terrestre trois centres en lui, le cerveau, le cœur et le ventre". Et, aujourd'hui, nous découvrons la vision orientale du ventre.
En Chine, l'idéogramme du Qi - désignant l'énergie - se dessine sous la forme d'un grain de riz éclatant dans la vapeur. C’est dire l'importance du processus de digestion. Au Japon, le hara est le centre du corps, le centre de gravité corporel situé à l'intérieur de l'abdomen, devant le sacrum et la première vertèbre lombaire.
C'est ce hara que tous les arts martiaux apprennent à replacer patiemment. Avant une séance de tai chi ou de qi qong par exemple, on reste pendant une bonne demi-heure, debout, pieds parallèles, à la recherche de cette position juste où la respiration est déliée, la colonne vertébrale étirée sans cambrure (le coccyx s'enroule le plus possible vers l'intérieur) et les organes détendus, parfaitement à leur place.
Car de cette bonne position dépend autant l'équilibre émotionnel de l'élève que son énergie et son bien-être. Retrouver ce placement résout souvent des blocages énergétiques et bien des petits soucis de santé (comme ceux liés à la digestion ou même aux rhumes).
Le hara est également un lieu de résonances. On dit de certaines personnes qu'elles sont magnétiques. Leur énergie, parfaitement équilibrée, rayonne et les autres sont sensibles à ces vibrations positives qui donnent envie de s'approcher.
Le "second cerveau" : une bonne raison de prendre soin de son ventre
Certains assimilent le tube digestif à un second cerveau. Le système digestif serait soumis à nos émotions profondes. Très souvent, c'est notre système digestif qui parle. Il exprime ce que nous n'arrivons pas à dire avec les mots, il dit nos angoisses, nos peurs paniques ou notre sentiment de trahison. Si on se sent par exemple trahi, on peut réagir en se recroquevillant sur soi-même, en resserrant très longtemps les intestins.
Mais les messages passent aussi, dans la majorité des cas, de l'intestin au cerveau. Ils se transmettent par l'intermédiaire de substances libérées par les neuro-terminaisons nerveuses transmetteurs.
« Le système nerveux intestinal comprend 100 millions de neurones et fabrique 20 neurotransmetteurs, dont la fameuse sérotonine, objet de convoitise des antidépresseurs modernes, explique le docteur Didier Chos, de I'I.E.D.M. (Institut européen de diététique et micronutrition). Il est de plus en plus admis que les colopathies, les brûlures gastriques et les digestions difficiles perturbent gravement notre humeur, notre comportement, nos pensées ».
Soignez vos intestins
Comment, dès lors, protéger et équilibrer au mieux le "second cerveau" ? Le bon état de la muqueuse intestinale est la meilleure défense contre les agressions microbiennes extérieures. Car le système de défense immunitaire intestinal est situé dans l'épaisseur du tube digestif.
Vous êtes enrhumée ? Vous toussez sans trouver remède ?
- Soignez vos intestins. Des homéopathes l'ont bien compris qui prescrivent parfois un petit lavement pour venir à bout de toux résistantes, ou de l'Ultra-Levure à forte dose (dix gélules par jour pendant cinq à six jours) pour soigner un rhume qui n'en finit pas.
- Plus simplement, consommez deux fois par jour cette soupe de grand-mère, souveraine pour les rhumes et les gastro-entérites. Pour une personne, faites cuire un quart de verre de riz pour un grand bol d'eau. Salez au sel de Guérande et ajoutez une feuille de laurier pour le goût. Jetez le riz une fois cuit, ne consommez que l'eau de cuisson, une sorte de gel, qui va agir comme un pansement sur la muqueuse intestinale fragilisée.
- Enfin, au quotidien n'oubliez pas le rôle des probiotiques (type Bacilor, Lactibiane). En favorisant le développement d'une flore intestinale équilibrée, ils font de la muqueuse intestinale une véritable barrière contre les infections et permettent une meilleure assimilation des micronutriments, vitamines et oligo-éléments.
La respiration : notre alliée pour prendre soin de notre ventre
"Elle nous rééquilibre mentalement et donne à nos organes digestifs la mobilité dont ils ont besoin", explique le Dr Bernadette de Gasquet. Le ventre, c'est comme une boîte aux parois et au contenu très élastiques. Il y a le diaphragme en haut, le périnée en bas et les abdominaux autour. Les organes ne sont pas fixés. Reliés les uns aux autres, ils sont quasiment suspendus au diaphragme et en mouvement perpétuel quand le diaphragme remonte, tout remonte, quand il s'abaisse, les viscères suivent le mouvement.
Cela explique que la respiration est essentielle pour la santé du ventre. Une bonne respiration s'effectue à partir du ventre. Expirez en rentrant le ventre de bas en haut, et inspirez par le nez en laissant le ventre se gonfler sans pousser. Chez vous, optimisez cette respiration en la pratiquant étendue par terre, les jambes repliées et le bassin le plus étiré possible.
À la fin de l'expiration, quand le ventre est encore rentré, remontez le coccyx et "aspirez" encore le ventre vers l'intérieur en enfonçant le dos au sol, colonne très étirée, sans reprendre d'air. Un massage-essorage garanti, excellent pour les intestins paresseux et les digestions difficiles.
Pensez aussi à adopter régulièrement la posture magique : étendue sur le sol, jambes sur une chaise, fesses le plus possible sous la chaise. Tout se détend, haut et bas du dos, ventre, ça respire tout seul. Dans la journée, n'oubliez pas de vous redresser régulièrement pour respirer et permettre la mobilisation du diaphragme, notamment si vous passez des heures devant un ordinateur.
C'est la position cambrée ou tassée qui coince tout, respiration et mouvements intestinaux. Pensez à ne pas faire la "bêtise de cambrer" : le diaphragme ne peut pas descendre et quand il descend, il pousse le ventre en avant.
Un petit ventre rond
Là commence le problème du ventre en avant, du "petit ventre de cinq mois" que redoutent les femmes. Toutes les pressions qui se font par le bas, toux, poussée défécatoire, effort de portage poussent le ventre vers le bas.
Ainsi, il est important de pratiquer des abdominaux de façon équilibrée avec travail sur les muscles transverses et pas seulement sur le grand droit et les obliques. Demandez conseil à un professionnel car, déséquilibrés ou mal faits, les abdominaux poussent vraiment le ventre en avant. Pensez aussi à serrer le périnée au moment de l'effort, c'est-à-dire sur l'expiration. Vous musclerez et protégerez ainsi ce "plancher" sur lequel reposent nos organes.
Les bons réflexes pour un bon transit et un ventre bien soigné
- Beaucoup boire, pendant et en dehors des repas.
- Consommer à jeun des fruits secs (abricots, pruneaux), au moins deux fruits frais par jour et si possible une crudité et un légume cuit à chaque repas.
- Marcher, nager, faire de l'escalade ou du vélo est excellent pour le transit. Vous pouvez aussi pratiquer à jeun des exercices efficaces pour le transit.
N'oubliez pas la respiration : tous les temps où l’on fait un effort se font sur l'expiration, laquelle débute toujours par une contraction du périnée. L'inspiration se fait sur le temps où l'on ne bouge pas, le périnée se détend passivement et le ventre se gonfle un peu.
Pas question de se retenir
C'est généralement après un repas, le petit déjeuner, que l'on a un réflexe d'expulsion. Si on laisse passer ce réflexe, l'expulsion peut toujours attendre, mais au fil des heures, le rectum va se distendre. C'est comme cela que les femmes se "retiennent". Elles perdent ce réflexe naturel, sans doute par manque de temps. Obligées de pousser, elles sont confrontées petit à petit à une évacuation incomplète. Contrairement à la vessie qui ne peut pas se remplir indéfiniment, le rectum est très extensible. Il devient de plus en plus grand et de moins en moins tonique.
Or, c'est sa tonicité qui permet une bonne expulsion. Sauf problèmes neurologiques ou tumeurs, les hommes n'ont pas ce souci de constipation "terminale". Ils peuvent être bloqués dans leur transit mais ils évacuent tout.
Mode d’emploi :
- S'organiser au petit déjeuner. Un café qui est très laxatif suffit à déclencher le réflexe. Mais un thé, pas forcément.
- Consommer au moins un fruit. Il faut environ 10 minutes entre l'ingestion et le signal.
- Prendre sa douche après le petit déjeuner de manière à se donner assez de temps pour déclencher le réflexe avant de partir travailler.
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