Pourquoi poser un plâtre ?
Il est une sorte de tuteur externe qui a pour but de protéger et d'immobiliser la région osseuse, ostéoarticulaire ou ligamentaire lésée. Il permet au processus de réparation et de consolidation de s'effectuer de façon naturelle. Le plâtre est indiqué pour une majorité de fractures (non déplacées), pour des entorses... mais aussi parfois pour des problèmes non traumatiques comme de graves douleurs du dos (tassement vertébral), etc.
Comment le poser ?
D'un point de vue technique, la pose d'un plâtre doit s'effectuer selon certaines règles :
- La première est de mettre au repos le segment du membre lésé, en bloquant les articulations d'amont et d'aval.
- Une autre règle est de s'assurer une bonne tolérance du plâtre (il ne doit pas irriter).
En raison de ses avantages (en particulier sa légèreté), les bandes de résine synthétique sont utilisées dans presque tous les cas maintenant. Pourtant, il arrive que le médecin préfère employer du plâtre qui lui permet un meilleur modelage (comme après une réduction de fracture faite sous anesthésie).
Le plâtre met 48 heures pour sécher, les bandes de résine synthétique, quant à elles, sont solides au bout d'une heure.
En fonction de la localisation de la lésion initiale, de son importance... de l'état de santé du patient, cette contention est gardée de 3 semaines à 3 mois.
Que faut-il surveiller après la pose d'un plâtre ?
Quel que soit le matériau utilisé (plâtre ou résine synthétique), pendant les premières 48 heures, une surveillance particulière est recommandée. Il faut en effet s'assurer que cette "coque" ne comprime aucun nerf, ni aucun vaisseau.
Certains signes doivent alerter :
- une douleur intense à n'importe quel niveau du plâtre ;
- un engourdissement progressif ;
- une perte de la force des muscles de la main (ou du pied) ;
- un changement de la coloration ou de la température cutanée (un aspect blanc et froid de la peau doit inquiéter).
Par la suite, quelles précautions prendre ?
Pour respecter la solidité de cette "coque", il faut éviter les chocs. Il est préférable aussi de laisser le plâtre au sec. C'est-à-dire de prendre une douche en protégeant le plâtre dans un sac plastique bien ficelé.
La résine synthétique n'a pas cet inconvénient car elle résiste à l'eau. Cependant, après un éventuel bain, il faut utiliser un sèche-cheveux (pendant près d'une demi-heure) pour enlever toute trace d'humidité. Si ce contact avec l'eau est possible, il demeure cependant très théorique. En pratique, il est préférable de l'éviter, la peau risquant de macérer au-dessous, de s'irriter... Le risque est la survenue d'une petite blessure ou d'une infection cutanée. Il est aussi recommandé de ne pas glisser sous le plâtre un quelconque rembourrage et de ne pas utiliser d'aiguille à tricoter ou autres ustensiles pour se gratter la peau. Enfin, si le patient a la sensation de trop "flotter" dans son plâtre, l'avis d'un médecin est souhaitable.
Quand préfère-t-on l'intervention chirurgicale ?
Quand on ne peut compter sur cette réparation "naturelle" conditionnée par le plâtre :
- Pour des raisons mécaniques : En cas de fracture déplacée, par exemple, il est indispensable d'assurer et de maintenir une continuité entre les deux fragments osseux.
- Pour des raisons médicales : La lésion initiale risquant d'entraîner localement une forte tuméfaction, la pose d'un plâtre n'est alors pas recommandée.
- Pour des raisons générales : Certaines fractures (comme celle du col du fémur) peuvent se réparer par la pose d'un plâtre ; mais cette solution a l'inconvénient majeur de laisser la personne alitée plusieurs semaines (avec des risques de phlébite, de décalcification, d'escarres, d'infections...).
L'opération chirurgicale (clou ou prothèse de hanche) permettra au patient de se lever très vite.
Quand une lésion traumatique est immobilisée sace au plâtre, la douleur s'estompe rapidement. Si la souffrance se réveille ou s'accentue, l'avis d'un médecin est indispensable.
Chez un adulte, un plâtre posé sur la jambe peut nécessiter de prendre des anticoagulants.
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