Les plantes en chimiothérapie
Plusieurs plantes sont déjà utilisées pour les chimiothérapies, principalement l'if et la pervenche. Un espoir : la génistéine, un phyto-œstrogène extrait du soja, aurait des effets toxiques sur des cellules cancéreuses mammaires mises en culture. Idem pour la colchicine (extraite de la colchique).
Des études menées chez des femmes atteintes d'un cancer du sein montrent qu'une supplémentation alimentaire en isoflavones, tirée du soja, pourrait avoir un effet favorable sur l'évolution de la tumeur. On pense que les tumeurs hormono-dépendantes pourraient donc voir leur évolution ralentie par ces substances. Même si de nombreuses recherches doivent être encore menées, on peut raisonnablement penser, qu'à terme, de nouveaux traitements verront le jour.
On sait qu'un déficit en acide folique (une vitamine) augmente le risque de cancer du côlon, et pourrait jouer un rôle dans la survenue de la leucémie aiguë lymphoblastique de l'adulte. Dans les deux cas, il s'agit de tissus qui se renouvellent rapidement. Faute d'acide folique, la réplication de l'ADN des cellules qui se multiplient subirait des mutations qui seraient à l'origine de la cancérisation.
Une équipe américaine considère même que l'effet d'un déficit en acide folique serait équivalent à celui du tabac, en particulier pour les cancers du poumon, du larynx, de l’œsophage, de l'estomac, du côlon, de l'utérus et de l'ovaire. D'où une éventuelle action préventive de cet acide folique.
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Un menu préventif ?
D'autres vitamines possèderaient ainsi des propriétés préventives : la vitamine A dans les cancers de la bouche, les vitamines B1 et B6 dans les cancers digestifs.
Or, de nombreux végétaux - légumes, fruits ou céréales - présentent de notables teneurs en de telles vitamines. Une étude aux Pays-Bas, chez des milliers de personnes, a montré que la consommation journalière d'un demi-oignon pouvait limiter le risque de cancer gastrique.
L'ail et le poireau qui font partie de la même famille pourraient avoir également un rôle protecteur. La consommation régulière de gélules d'extraits secs d'ail n'a pas l'effet escompté.
En fait, ce serait la vitamine C qui, présente dans les légumes frais, empêcherait la transformation des nitrates en nitrites (cancérigènes). Elle jouerait donc un rôle protecteur contre le cancer de l'estomac.
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Cancer : la tomate à l'honneur
Les œstrogènes d'origine végétale auraient, eux aussi, un intérêt. C'est ce que semble démontrer la faible fréquence du cancer du sein et de la prostate dans les populations consommatrices de soja riche en phyto-œstrogènes.
L'avantage de ces molécules, c'est qu'elles sont moins fragiles que les vitamines, surtout lors de la cuisson. Cela permet de les utiliser sous forme de nébulisats ou d'extraits fluides. Elles sont présentes dans nombre de plantes : carvi-fenouil, houblon, olivier, pommier, serpolet, éleuthérocoque, luzerne...
Lors des derniers entretiens de Bichat, la tomate a été à l'honneur. Elle contient du lycopène qui aurait un double effet, préventif et curatif sur le cancer de la prostate.
Selon une étude américaine du Cancer Institute de Detroit, l'administration quotidienne et pendant un mois de 30 milligrammes de lycopène (l'équivalent de 500 grammes de tomates fraîches) diminuerait les marqueurs tumoraux chez 20 % de malades atteints de ce cancer ; le traitement chirurgical serait ainsi facilité. une étude française devrait permettre de confirmer ces premiers résultats et, peut-être, de mettre au point un nouveau protocole thérapeutique.
Mais toutes ces recherches ne relèvent encore que du stade expérimental et ne permettent pas de conclure à de réelles mesures préventives. Une sage patience, s'éclairant, toutefois, d'un peu d'espoir, doit demeurer de règle.
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