Obésité : quelles sont les causes et comment la prévenir ?

Obésité
Ce qui conduit à devenir gros ? Un concours de circonstances. Et mieux comprendre le processus, c’est déjà faire un grand pas pour la prévention.

Quelques chiffres sur l'obésité en France

En France, selon une enquête récente, plus de 35 millions d'adultes (47,3 %) ont un surpoids et près de 17% de la population est obèse. Des chiffres alarmants ! Et selon l'INSEE, les obèses sont plus nombreux dans les milieux défavorisés. Un constat d'autant plus préoccupant que l'obésité infantile a, elle aussi, considérablement augmenté : 30 % en dix ans !

L’obésité : c'est génétique...

L'obésité, c'est la rencontre entre une certaine manière de vivre et de manger et un terrain génétique.

On n'est pas obèse par hasard. Aux prédispositions génétiques s'ajoutent les accidents de la vie (deuils, chômage...), les stress quotidiens, l'environnement...

On commence par prendre 5, 10 kilos et progressivement, en une vingtaine d'années, on peut peser jusqu'à 120 kilos.

En fait, l'obésité est beaucoup plus à composante génétique qu'on pourrait le croire. Cette prédisposition est liée à une insuffisance réactionnelle des gènes aux changements d'alimentation et lors d'une activité physique. Ce qui explique que certains mangent beaucoup, ne font pas de sport, mangent beaucoup - mais restent minces. Car leur corps réagit, par exemple, en brûlant les graisses sans les stocker.

Certains gènes peuvent, en effet, s'exprimer différemment et être à l'origine d'une obésité. Ce peut être :

  • Des gènes du comportement alimentaire, qui interviennent dans la façon de manger avec une préférence pour les lipides ou l'alcool.
  • Des gènes de la satiété qui font que nous sommes rassasiés plus ou moins vite.
  • Des gènes de la transformation des aliments ; ceux-ci étant rapidement brûlés ou stockés sous forme de graisses.
  • Des gènes de mobilisation des graisses, l'organisme stocke les graisses sans jamais les libérer.
  • Des gènes qui influencent le comportement. Des études ont montré qu'ils peuvent favoriser ou inhiber l'aptitude à l'activité physique.

L’obésité : liée au mode de vie

L'organisme régule le poids via un système complexe de mécanismes physiologiques. Ce système peut être influencé par différents facteurs favorisant l'installation et la pérennisation de l'obésité, tels que :

  • La sédentarité : Elle est en grande partie responsable de l'augmentation du nombre de personnes obèses. L'utilité d'une activité physique régulière est reconnue pour favoriser la perte de poids tout en préservant la masse musculaire.
  • L'alimentation : Il a été démontré qu'une alimentation réduite en graisses, avec un apport suffisant en sucres lents (lentilles, riz, pommes de terre), est la première mesure pour perdre du poids et éviter le syndrome du "yo-yo" (fluctuations de poids).

Or, depuis un demi-siècle, nous mangeons plus sucré et plus de glucides rapides (friandises, sodas...) mais moins de sucres lents plus rassasiants. Et nous mangeons plus gras (fritures, chips...).

Le manque de temps, le travail de nuit... incitent aux repas déstructurés (type fastfood) et au grignotage (fromage, pain, saucisson...). Dans ce contexte, nos mécanismes de régulation du poids sont facilement submergés.

Certains médicaments : Un traitement au long cours à base de cortisone (contre l'arthrose), des bêtabloquants (contre l'hypertension), et certains antidépresseurs peuvent induire des perturbations métaboliques (stockage calorique accentué), des changements de comportement alimentaire.

Les obèses ne sont donc pas seulement victimes de leur hérédité, ni coupables de leur gloutonnerie. Il n'y a pas de réponse unique mais des situations toutes complexes et différentes. Ainsi, lorsque les kilos se multiplient et "s'incrustent' de façon chronique, il faut consulter sans tarder un médecin nutritionniste ou un endocrinologue.

Dans le ventre maternel

Des études ont montré que les bébés de petite taille ont plus de risque de devenir obèses plus tard, que les gros bébés. Plusieurs hypothèses sont avancées. Mal nourri dans l'utérus (bébé mal placé, mauvaise vascularisation du placenta, manque de protéines dans l'alimentation de la maman...), le fœtus développerait certains gènes de "stockage" lui permettant de s'adapter et de survivre.

À l'âge adulte, ces gènes trop actifs pourraient être une des causes de l'obésité. Malgré une réduction des apports énergétiques, on constate dans les pays industrialisés, une augmentation de l'obésité de l'enfant avec une proportion importante d'obésité massive. Pourquoi ?

  • Les enfants bougent moins qu'autrefois. Il y a la voiture, la télé, les jeux vidéos... Or, la sédentarité fait le lit de l'obésité. 4 heures de télé par jour, c'est 4 fois plus de risque de surpoids !
  • Ils dorment moins. Une étude lyonnaise a montré une corrélation entre temps de sommeil et poids de l'enfant. Quand il dort, il se produit une régulation des hormones de croissance. Moins il dort et plus il aurait tendance à avoir une surcharge pondérale.
  • L'équilibre alimentaire, dès le début de la vie, jouerait aussi un rôle. Le suivi d'enfants de 10 mois à 8 ans suggère qu'un excès de protéines pourrait entraîner une modification du statut hormonal.

L’explication ? Une alimentation faible en lipides et riche en protéines (due à un excès de laitages souvent partiellement écrémés et à l'introduction précoce et en trop grandes quantités de viande) pourrait augmenter trop tôt les facteurs de croissance.

Ce type d'alimentation favoriserait le développement excessif de tous les tissus corporels, en particulier osseux et adipeux.

Les protéines en accusation contre l'obésité

Ainsi, une alimentation riche en graisse et sans excès de protéines (comme le lait maternel qui contient 50 % de graisses et seulement 7 % de protéines) diminuerait-elle le risque d'obésité de l'enfant, et plus tard de l'adulte.

À éviter donc, dans les premières années, le lait écrémé et les yaourts à 0 % (la graisse étant indispensable au développement, notamment du système nerveux) et l'introduction trop précoce d'une alimentation diversifiée.

Après 6 ans, en revanche, une alimentation trop riche en graisses et en produits sucrés est déconseillée si l'enfant a tendance à trop grossir.

À privilégier : Les légumes, riches en vitamines et en fibres qui le protégeront contre l'excès de poids et plus tard, contre les maladies cardiovasculaires mais également les féculents qui calent bien.

Les facteurs psychologiques. Certains enfants ont des comportements alimentaires (repas importants, grignotages) qui favorisent la prise de poids. Ces attitudes peuvent être la conséquence d'événements qui peuvent avoir perturbé l'équilibre psychologique de l'enfant (déménagement, changement d'école, divorce des parents...).

Pourquoi l'obésité est une maladie grave ?

L'obésité favorise la survenue de nombreuses maladies :

  • Elle multiplie par cinq le risque de diabète (excès de sucre dans le sang). 80 % des diabétiques souffrent de surpoids.
  • Le risque de faire une insuffisance cardiaque ou une maladie coronarienne, avant 50 ans, est trois fois plus élevé.
  • Elle augmente aussi les cas d'hypertension artérielle.
  • Elle est à l'origine de maladies veineuses (le risque de phlébites postopératoires multiplié par deux).
  • Elle engendre un risque accru de développer certains cancers (sein, utérus chez la femme, prostate chez l'homme).
  • Un IMC supérieur à 35 (soit 101 kg pour 1 m) multiplie par 3 les risques de troubles respiratoires et les apnées du sommeil qui, dans le pire des cas, risquent d'être fatales.
  • Tout surpoids est néfaste pour les articulations. Il augmente les cas d'entorses et favorise l'arthrose.
  • Sur le plan psychologique, c'est une cause importante de dépression due au mal-être et au regard des autres.

L'obésité est un problème de santé publique. Malheureusement, on ne se préoccupe pas assez des aspects médicaux, pourtant nombreux.

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