Comme son nom complet l'indique, la mononucléose infectieuse est une infection d'origine virale, dont le responsable, le virus d'Epstein-Barr (EBV), fait partie de la famille des virus herpès.
Transmis par la salive (lors de l'échange d'un baiser, de jouets sucés par des petits ou de postillons), le virus vient infecter certains globules blancs, les lymphocytes B mononucléaires - on appelle ainsi les cellules n'ayant qu'un seul noyau. D'où le nom de mononucléose.
La fièvre peut monter jusqu'à 40°C
La maladie se déclare après une période d'incubation d'environ un mois. Le signe le plus évident est une extrême fatigue (les médecins parlent d'asthénie), accompagnée d'une légère fièvre qui a une fâcheuse tendance à persister pendant des jours, voire des semaines, avec des pics de température le soir.
Lors de certaines formes sévères, ces poussées fébriles peuvent s'élever jusqu'à 40° C. De plus, le malade souffre simultanément d'une angine blanche aiguë (mal de gorge et difficultés à avaler).
De part et d'autre de son cou, il ressent, dès la première semaine, la survenue de ganglions sensibles qui vont diminuer ensuite progressivement.
L'examen clinique (palpation) confirme l'existence des ganglions et met surtout en évidence l'augmentation de la rate (splénomégalie).
Les autres signes de la maladie (fatigue, pâleur, fièvre...) confirment également le diagnostic de mononucléose infectieuse, a fortiori si l'on a affaire à un adolescent ou à un jeune adulte, car la cible privilégiée du virus d'Epstein-Barr est la tranche d'âge 15-20 ans, autrement dit... celle des flirts.
Reste à confirmer ce diagnostic par des examens sérologiques. En cas de mononucléose, une prise de sang montre une élévation importante du nombre de globules blancs mononucléaires : il va jusqu'à 25 000/mm3, alors que la norme se situe entre 1 500 et 4000/mm3. Au besoin, on a recours à une série de tests complémentaires en laboratoire.
On traite la fatigue, pas la maladie
Force est de constater que face à une mononucléose infectieuse déclarée, le corps médical reste assez désemparé. "Il n'y a rien à faire qu'à patienter et attendre ! " s'entendent dire les patients, qui, épuisés, ne demandent qu'à en finir avec cette fatigue persistante !
En effet, cette maladie parfaitement bénigne ne nécessite aucun traitement puisque la guérison est spontanée en un mois environ. Le seul traitement efficace est symptomatique, et l'initiative du traitement "défatiguant" est à laisser au médecin de famille (ou au pédiatre s'il s'agit d'un plus petit).
Reste que l'on peut au moins prescrire des antalgiques et des antipyrétiques pour faire tomber la fièvre. Pour ce faire, on a recours à du paracétamol, de l'aspirine ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens.
Si votre médecin redoute une surinfection microbienne au niveau de la gorge, il peut décider de mettre en route un traitement antibiotique (à l'exclusion de l'ampicilline et de ses dérivés, susceptibles de déclencher une éruption cutanée aussi intense que brutale).
Quant à la cortisone, on réserve son emploi à des cas plus sévères (avec complications) de mononucléose ou quand l'asthénie est telle et durable qu'elle gêne l'activité pendant des semaines (par exemple, pour un étudiant qui est en période d'examens).
« Dans ces formes plus invalidantes, on conseille une corticothérapie à petites doses. Et on limitera le traitement médicamenteux à 10 jours en décroissant les doses de façon très progressive afin d'éviter le phénomène de rebond » explique le Docteur Sitar.
Si une mononucléose guérit spontanément en un mois en moyenne, la durée de la convalescence est, elle, très variable d'une personne à une autre, selon l'intensité de la maladie et l'état général du patient. Cela dit, n'hésitez pas à consulter votre médecin traitant pour trouver la meilleure manière de récupérer...
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