1. La migraine est une maladie féminine
Vrai. Bien que les hommes souffrent aussi de migraines, aucun doute : cette maladie touche davantage les femmes. Pour preuve, les statistiques. S'il y a autant de petits garçons que de petites filles atteints, on compte trois femmes migraineuses pour un homme. Plus souvent celles qui ont entre 18 et 50 ans.
2. La migraine commence à la puberté
Vrai et faux. On peut malheureusement en souffrir avant la puberté. Mais chez la petite fille, les douleurs de ventre, les vomissements sont parfois les seuls symptômes.
Pour autant, la puberté joue bel et bien le rôle de déclencheur pour un grand nombre de migraineuses. En effet, l'apparition des règles provoquerait ces maux de tête chez 10 à 20 % des femmes. Ce sont surtout les migraines avec aura (c'est-à-dire accompagnées de troubles oculaires, sensitifs...) qui sont les plus sensibles à l'influence des hormones.
3. Il y a souvent une amélioration durant la grossesse
Vrai. La grossesse constitue une parenthèse bien agréable dans l'histoire de leur maladie. Dans 55 à 90 % des cas, il y a un mieux, en particulier au cours des deux derniers trimestres. Et dans 10 à 20 % des cas, les femmes voient même leur migraine disparaître à cette période.
Point d'ombre, les migraines avec aura peuvent s'aggraver chez 3 à 7 % des femmes concernées. De toute façon, en cas d'aggravation, la prudence s'impose, car elle peut témoigner d'un trouble de la grossesse.
Des examens complémentaires seront parfois nécessaires : échographie, voire IRM.
4. Elle est due à des déséquilibres hormonaux
Faux. Les études n'ont jamais mis en évidence d'anomalies dans le taux des hormones sexuelles chez les migraineuses.
Néanmoins, les hormones sexuelles semblent bien jouer un rôle. Ce sont les variations brutales de la concentration en estradiol au moment des règles qui feraient office de déclencheur des douleurs.
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5. Elle peut être influencée par le cycle menstruel
Vrai et faux. La période menstruelle apparaît comme un facteur déclenchant chez une majorité de migraineuses (70 à 75 %). Mais seules 10 % d'entre elles souffrent d'une migraine dite cataméniale, c'est-à-dire péri-menstruelle : les douleurs surviennent exclusivement pendant une période qui commence deux jours avant le début des règles et s'achève trois jours après.
Pour être tout à fait sûr du diagnostic, on conseille de tenir, durant quelques mois, un carnet quotidien recensant tout à la fois les crises et les cycles.
6. Les migraines cataméniales résistent aux médicaments habituels
Faux. Pas de préjugés. Toute la panoplie des antimigraineux peut être appelée à la rescousse pour traiter ces crises.
En effet, rien ne prouve qu'elles soient plus résistantes aux traitements.
Exemple : les triptans sont des médicaments qui peuvent être efficaces.
7. La migraine est incompatible avec la pilule
Faux. Certes, la migraine comme la contraception orale sont des facteurs de risque d'accident vasculaire cérébral. Mais le risque se révèle très faible, tant pour la migraine - 19/100 000 contre 6/100 000 chez les non migraineuses - que pour les pilules actuelles, faiblement dosées en hormone. Alors il n'est pas question de se priver d'une pilule, dès lors que l'on n'a' pas d'autres facteurs de risque vasculaire et à condition d'être suivie régulièrement par un médecin.
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8. Les migraineuses sous pilule ne doivent pas fumer
Vrai. Pilule, migraine et tabac ne font pas bon ménage. Pourquoi multiplier les facteurs de risque ? Quand on est sujet à ces maux de tête, et que l'on prend une contraception orale, il faut arrêter la cigarette !
9. La pilule peut déclencher des maux de tête
Vrai. Mais cela varie selon les femmes et la pilule utilisée. Chez 15 à 50 % des migraineuses, les crises s'aggravent ou sont plus fréquentes, surtout pendant la semaine d'arrêt du contraceptif, qui correspond à une privation hormonale brutale.
La situation se règle au cas par cas et impose souvent une modification du contraceptif oral. Chacune doit trouver la pilule qui lui convient, au prix d'un peu de patience et parfois de plusieurs consultations. En évitant toutefois des changements précipités et trop répétés de pilules.
Dernière précision : en général, la prise d'un contraceptif ne nécessite pas de changement pour le traitement de la migraine.
10. Les migraines disparaissent après la ménopause
Vrai et faux. Une toute récente étude du GEM (Groupe d'expertise de la migraine) l'a confirmé. Chez deux femmes sur trois, on constate une amélioration après la ménopause. Malheureusement, pour d'autres, le cauchemar ne s'arrête pas avec l'âge. On observe l'apparition ou l'aggravation de migraines de stress, liées au changement de rythme que la femme subit.
11. Le traitement hormonal substitutif joue un rôle sur l'évolution des douleurs
Faux. A ce jour, rien ne met nettement en évidence une influence du THS dès lors que celui-ci est prescrit une fois la ménopause bien "installée". Mais des enquêtes sont en cours pour évaluer plus précisément le rôle du TSH. Affaire à suivre...
12. Certains médicaments utilisés pour traiter la migraine peuvent diminuer l'effet du stérilet
Vrai. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent réduire l'effet contraceptif du stérilet.
13. Il faut être prudent pour traiter ces maux de tête pendant la grossesse
Vrai. De la prudence, de la douceur... tels sont les deux principes à respecter impérativement pour traiter une migraine pendant une grossesse. Le paracétamol reste le médicament qui apporte un maximum de sécurité.
Mais pour éviter tout risque pour le bébé, la consultation chez le médecin est obligatoire. Pas d'automédication anarchique...
Autre conseil : la relaxation, en traitement de fond, a tous les avantages.
14. Ne soyez pas fataliste
La migraine est une vraie maladie, pas une invention des femmes pour traduire leur malaise. Il faut en parler. Il faut consulter. Il y a toujours, ou presque, une solution pour améliorer la migraine.
15. Il existe des traitements spécifiques de la migraine péri-menstruelle
Vrai et faux. Pour ce type de migraine, il est parfois proposé des traitements hormonaux, gel ou patch, pris deux jours avant la date présumée des douleurs. Les résultats sont malheureusement mitigés, probablement parce que les hormones de synthèse ne peuvent compenser les modifications du taux des hormones naturelles.
En revanche, les anti-inflammatoires, également prescrits de façon préventive, ont démontré leur efficacité.
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