Quelle est la définition exacte de la mésothérapie ?
La mésothérapie est un traitement par piqûres intradermiques locales. En clair, il s'agit de micro-injections à l'endroit même de la lésion. Les aiguilles n'ont pas plus de quatre millimètres de long et les doses de médicaments ainsi administrés et adaptés à chaque cas sont très faibles.
Depuis quand existe-t-elle ?
Elle est relativement récente puisqu'elle a à peine une trentaine d'années. On la doit à Michel Pistor, un médecin français, qui découvre qu'en injectant une substance médicamenteuse en très faible quantité sous la peau, à l'endroit même de la lésion, on obtient d'excellents résultats de guérison.
Peut-on la comparer à une médecine parallèle ?
Il ne faut surtout pas confondre la mésothérapie avec une médecine douce ou parallèle. La mésothérapie n'est pas une médecine mais une technique. Au même titre que le scanner ou l'échographie sont des techniques d'investigation utilisées par des médecins et qu'il n'existe pas à ce jour de "scannerologue" ! Elle fait donc partie des quatre façons de soigner dans l'arsenal thérapeutique des médecins : la prise de médicaments, les injections intraveineuses, intramusculaires ou intradermiques.
Bien sûr, la mésothérapie n'exclut pas les autres techniques qui restent indispensables dans certains cas. Ainsi un médecin peut utiliser dans son plan de traitement plusieurs types de thérapie dont la mésothérapie, forme de traitement direct.
A noter que la mésothérapie est une technique de médecine classique, en ce sens qu'elle utilise des médicaments traditionnels, comme les antibiotiques, anti-inflammatoires, antalgiques, vitamines, oligo-éléments, etc.
Quels sont ses avantages ?
Lorsque l'on prend un médicament par voie orale ou sous intraveineuse, la ou les substances médicamenteuses vont automatiquement être diffusées partout dans l'organisme en dispersant les actifs. Mais la quantité parvenant à l'organe atteint est minime. Alors qu'avec la mésothérapie, on agit en douceur par des doses médicamenteuses bien plus faibles, donc moins agressives pour l'organisme mais aussi en direct sur l'organe malade ou affaibli avec la certitude d'avoir un résultat plus rapide.
C'est avant tout un mode d'administration plus rationnel des médicaments, qui permet d'en potentialiser l'action. A titre d'exemple, une infection cutanée localisée peut être guérie en trois jours seulement alors qu'avec une autre méthode cela aurait pris dix jours.
Combien de temps dure un traitement ?
Tout dépend de la pathologie... et du médecin ! Mais, en règle générale, plusieurs séances sont nécessaires. Les premières assez rapprochées, puis plus espacées pour des séances d'entretien. Pour traiter un problème capillaire, par exemple la chute des cheveux, on commence le traitement par trois à quatre séances espacées tous les deux jours. Au troisième jour déjà, la chute se stabilise puis les cheveux deviennent plus souples, plus toniques, comme s'ils étaient "dopés". Quatre mois après, on passe à l'entretien à raison de quelques séances. Puis, il faut compter une consultation tous les six mois.
Pour les charges pondérales localisées, dont la culotte de cheval, les premières séances sont également rapprochées mais pas quotidiennes comme on l'a laissé croire. Malgré tout, c'est un traitement long car il faut compter dix séances rapprochées, puis plus espacées, et c'est seulement après quelques mois qu'on voit véritablement la différence sur la peau qui perd son aspect "peau d'orange".
Comment se déroule une séance de mésothérapie ?
C'est beaucoup moins traumatisant qu'on peut le penser. La séance en elle- même est de courte durée, pas plus de cinq minutes pour les piqûres. Le premier rendez-vous est évidemment plus long pour le bilan médical.
Puis, après les examens de routine, le praticien fait son plan de traitement avec les substances adaptées. Ensuite, c'est très simple et rapide. Le praticien injecte sous la peau un mélange, selon le protocole de traitement, des médicaments, des vitamines et/ou des oligo-éléments, en petites quantités, à l'aide d'une seringue ou d'un pistolet à aiguille. Ce n'est pas douloureux, à peine perceptible. Dans certains cas, notamment lorsqu'on utilise un vasodilatateur, le patient peut ressentir une sensation de bouffée de chaleur, avec le "rose" aux joues comme un coup de blush, ou apercevoir des rougeurs diffuses sur certaines parties du corps (mains, genoux, coudes).
S'il a l'estomac sensible ou s'il souffre d'une gastrite, une petite douleur d'une minute à peine peut être ressentie. De même qu'après la séance, de petites boursouflures à l'endroit des piqûres sont perceptibles aux doigts. Mais elles s'estompent très rapidement. Bon à savoir, lorsqu'on est détendu et en bonne forme physique, la séance paraît insignifiante. A l'inverse, une personne stressée, avec peu d'heures de sommeil à son compte et ayant bu trop de café, vivra moins bien la séance.
Certaines personnes en ont peur...
Effectivement. Par méconnaissance principalement ! La première crainte vient de la peur des aiguilles. Une crainte injustifiée aujourd'hui car l'aiguille est ultrafine, très courte et la dose de médicament injecté est minime. Bref, tout se passe si vite qu'on n'a pas le temps de ressentir une quelconque douleur.
La seconde crainte vient des possibles infections. Aujourd'hui, avec les méthodes de travail actuelles, c'est impossible. Le matériel (aiguille, seringue et/ou embout) est entièrement stérile, livré dans des sacs stériles que le praticien découpe sous les yeux du patient. Chaque flaconnette de médicament l'est également et ne sert qu'une seule fois. L'excédent est jeté.
Cette peur est donc totalement injustifiée dans la mesure où toutes les manipulations doivent se faire de cette manière-là. Dans le cas contraire, il faut vite changer de praticien !
Le matériel a-t-il évolué ?
Comme on l'a dit plus haut, tout est aujourd'hui stérile. A cela s'ajoute une nouvelle génération de seringue. Le pistolet injecteur Pistor DHN3 a sur sa crosse un micro-ordinateur qui permet au praticien de choisir de façon précise la dose de produit à injecter. Cette injection peut être répétitive, minime et surtout indolore car elle ne dilacère pas les tissus.
La même injection faite à la main avec une seringue en plastique sera mal contrôlée, car avec l'injection manuelle, l'effort musculaire exercé sur le piston de la seringue est imprécis, parfois trop fort, parfois trop faible, mais jamais constant comme il peut l'être avec la machine, et donc souvent un peu plus douloureux.
Le méso-kit stérile et jetable utilisé sur ce pistolet est à usage unique et permet une mésothérapie à 100 % propre.
Quelles sont les limites de la mésothérapie ?
La mésothérapie n'a aucune action devant les cas graves et les pathologies plus profondes comme le cancer, le sida, les maladies héréditaires ou les grandes maladies systémiques ne réagissent pas à cette méthode. De même qu'elle n'agit pas sur de gros hématomes ou des claquages graves.
Y a-t-il des contre-indications ?
Les personnes allergiques à certaines substances, à certains médicaments doivent impérativement en avertir le praticien qui modifiera les composants du traitement et les remplacera par d'autres produits.
Dans le cas d'un traitement pour la chute des cheveux, par exemple, l'une des substances de base est un vasodilatateur qui risque de ne pas convenir aux personnes souffrant d'une gastrite ou d'un ulcère à l'estomac.
De même que l'usage d'iode dans le traitement peut être dangereux sur une personne allergique à l'iode.
C'est dire l'importance du premier entretien : le patient doit tout dire sur son passé médical et le praticien doit poser les bonnes questions.
La nature des produits utilisés reste souvent mystérieuse...
Là encore, tout dépend du praticien. Mais il faut savoir que si les substances médicamenteuses sont souvent les mêmes, chaque médecin a sa petite "cuisine" personnelle avec ses dosages propres qu'il adapte au mieux.
En fait, c'est un traitement "à la carte" selon la pathologie à traiter mais surtout en fonction du patient. D'où le rôle important du praticien et de ses compétences.
En effet, il doit parfaitement connaître les produits, bien les utiliser, et cela au bon moment. Surtout, il doit être capable de faire le bon choix sur le type de traitement.
Certaines pathologies seront mieux adaptées à la mésothérapie alors que d'autres n'ont pas besoin d'un traitement de ce genre.
Ainsi, pour traiter les problèmes liés à la ménopause, la mésothérapie n'est pas inactive mais elle est aujourd'hui nettement moins performante qu'un traitement hormonal par voie orale ou sous forme de gel.
Quelle sera la mésothérapie de demain ?
Tout d'abord, la mésothérapie sera de plus en plus reconnue comme une indication thérapeutique. D'autre part, elle poursuivra son essor comme elle le fait depuis quelques années, c'est-à-dire en liaison avec la médecine.
La mésothérapie est directement liée à l'évolution de la médecine et aux découvertes médicales. Les deux sont intimement liées. On évoluera certainement vers la réduction de médicaments avec une durée de traitement plus courte. Et on travaillera en symbiose totale avec les traitements traditionnels.
Qui est habilité à pratiquer cette technique ?
Seul un médecin est habilité à utiliser cette technique. Mais tous les médecins n'y sont pas formés. A l'heure actuelle, on compte en 10 000 et 20 000 médecins qui pratiquent la mésothérapie mais tous n'ont pas un niveau de formation suffisant, sans compter les "mésothérapeutes sauvages" qui se prétendent "mésothérapeutes" alors que ce n'est pas une spécialité mais une technique !
C'est pourquoi la meilleure garantie pour le patient est d'abord de s'assurer de la compétence de son praticien formé à cette technique en se renseignant. D'autre part, pour savoir si l'on est entre les mains d'un médecin qui pratique bien la mésothérapie, le bouche à oreille est évidemment la meilleure "publicité" pour un praticien. D'autre part, il y a des détails qui ne trompent pas sur le sérieux du médecin.
Tout d'abord, avant d'entamer un traitement, un bilan de santé est indispensable pour connaître la cause exacte des troubles. Selon les résultats, il faudra d'abord traiter la cause et ensuite s'attaquer aux symptômes qui en résultent. Mais avant d'entamer le traitement sous mésothérapie, il faudra s'assurer s'il y a ou non un terrain allergique à certains médicaments.
Enfin, tout praticien sérieux doit utiliser un matériel jetable et stérile, faire ses manipulations de produits devant vous, car un matériel non stérile est vecteur d'infection. Bien entendu, le cabinet doit être irréprochable sur le plan de l'hygiène.
Les meilleures indications de la mésothérapie
Les problèmes de circulation artérielle et veineuse
La majorité des troubles circulatoires entraînant des lourdeurs des iambes répond bien. Ici, la mésothérapie s'attaque essentiellement à relancer la circulation sanguine dans les capillaires.
Les douleurs rhumatismales
Elles viennent en tête de liste ; grâce à cette technique, on calme la douleur 'des arthroses, sciatiques ou lumbagos. Sans oublier les torticolis.
La cellulite
Cette technique vise à « aérer » le tissu conjonctif asphyxié par les déchets, rétablir une meilleure circulation sanguine dans les capillaires, donc les échanges, dynamiser la circulation lymphatique, lutter contre les cloisonnements de l'eau et de la graisse qui forment la cellulite et faire mincir là où il faut. On obtient de très bons résultats pour atténuer tes petits amas de cellulite au niveau des cuisses et des genoux.
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Les allergies
En particulier l'eczéma et l’asthme, où elle remporte de gros succès.
Le stress
La technique a égaiement beaucoup de succès pour restaurer le sommeil, minimiser sa nervosité et stimuler l'état général.
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Les problèmes O.R.L. :
Comme les rhinopharyngites, les rhumes à répétition, les sinusites ou les otites chroniques répondent bien aux micro injections, On peut même injecter un vaccin en deux points, sur chaque côté du nez et, en deux ou trois séances, la sinusite est guérie.
Les pathologies sportives :
Tous les problèmes musculaires, articulaires, les tendinites, tennis-elbows, les contractures et les petites élongations sont soignés et calmés plus rapidement et on obtient presque toujours une meilleure cicatrisation. Dans certains cas, tes infiltrations ne sont plus indispensables.
Certains problèmes ophtalmologiques :
Comme presbytie et certaines formes de myopie, peuvent être traités par cette technique.
Les douleurs
Cicatricielles et migraineuses sont également sensibles et répondent bien à la mésothérapie,
La chute des cheveux :
En quelques séances seulement on parvient à stabiliser le problème, s'il n'est pas d'ordre héréditaire, Mais la mésothérapie prend aussi en charge tous tes autres problèmes capillaires comme les cheveux trop gras et les pellicules.
La préparation à une intervention chirurgicale
Notamment en ce qui concerne les opérations de chirurgie esthétique.
La mésothérapie peut agir sur le tissu des futures cicatrices et préparer le terrain pour une cicatrisation optimale en évitant tes chéloïdes.
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