La méditation a des bienfaits pour la santé...
Cela pourrait être la conclusion des spécialistes du cerveau du MIT (Massachusetts Institute of Technology), un des hauts lieux de la recherche américaine Au départ des travaux sur la méditation, un constat : les moines bouddhistes, entre autres, ont souvent une bonne santé et une meilleure résistance au stress. Ne pourrions-nous pas bénéficier de leur expérience ?
Sous la houlette du Pr Richard Davidson, chercheur en neurosciences, des moines tibétains et des adeptes de la méditation se sont soumis à des expériences, réalisées notamment avec des appareils de pointe pour l'observation du cerveau. On savait déjà qu'à court terme la méditation atténue les effets du stress, comme l'accélération du rythme cardiaque et la transpiration. De nouveaux résultats surprenants ont été révélés au cours de ce symposium. Ils permettraient d'expliquer, par exemple, pourquoi des patients atteints de psoriasis seraient soulagés quatre fois plus vite grâce à la méditation.
Méditer laisserait des empreintes biologiques durables dans la partie gauche du cortex préfrontal, celle qui est associée à des émotions positives. L'activation du cortex préfrontal gauche par la méditation améliorerait l'immunité. En somme, non seulement la méditation diminue le stress et augmente les capacités au bonheur, mais elle aiderait aussi à combattre les maladies. En effet, elle améliorerait les fonctions neurologiques, endocriniennes, immunologiques et cardiovasculaires.
"Je me sens exister"
Catherine, 56 ans, professeur de philosophie, médite avec son mari depuis 25 ans : « Au début, lorsque je méditais, je m'endormais systématiquement, mais je sortais de ce sommeil profond complètement régénérée. Aujourd'hui, après quelques respirations profondes, je plonge dans un espace très tranquille, comme séparé du monde par une fine membrane. Dans cet espace, j'ai une conscience très vive de ce qui est autour de moi, je me sens tout simplement existante, d’une manière intense et évidente. »
Catherine a commencé à méditer parce qu'elle avait besoin de "faire le point" après la naissance de sa fille : « Au début, pendant que je méditais, j'étais envahie par une myriade de pensées. Il m'arrivait même de trouver des solutions à des problèmes pratiques, par exemple la réorganisation d'une pièce ou l'aménagement d'un placard. Puis j'ai appris à devenir simplement témoin de mes pensées. Elles passent, mais n'entament pas l'espace dans lequel je me trouve. »
Après des années de pratique, elle est convaincue que la méditation a changé sa vie. « J'ai un contact plus chaleureux avec les gens. Je suis tellement bien en moi que j'ai la sensation de n'être étrangère nulle part. Malgré une maladie invalidante et un grave accident de voiture, je n'ai perdu ni ma joie de vivre ni mon énergie. »
Pourquoi ce succès ?
La méditation est à la portée de tous, comme le montre Sharon Janis, qui a passé dix ans dans un monastère du nord de l'Inde, pour étudier la spiritualité orientale.
Son regard sur le monde a changé. Elle pense que dans la société d'autrefois, avant qu'elle ne devienne aussi technologique et agitée qu'aujourd'hui, la réflexion et la méditation accompagnaient naturellement les nombreuses tâches quotidiennes.
La vie moderne a multiplié les préoccupations, constate-t-elle : « Les réunions professionnelles, la crainte de perdre son travail, l'emploi du temps des enfants, les soucis financiers, le désir de reconnaissance, les problèmes de poids... notre énergie est employée pour résoudre ces problèmes matériels, nous laissant démunis lorsque nous essayons de nous concentrer sur notre monde intérieur. »
Trop souvent, nous recherchons de nouvelles sensations et de nouvelles satisfactions matérielles, dépensant tant d'énergie que cela peut aller parfois jusqu'à l'épuisement. La méditation peut nous aider à changer cela, en réorientant cette énergie à l'intérieur de nous-mêmes.
Ceux qui pratiquent une forme ou une autre de méditation le constatent : cela les rend plus calmes et plus forts.
La concentration devient meilleure, le stress et l'agressivité diminuent. Les idées noires et l'anxiété se dissipent. Le mental est renforcé. Tout ce qu'ils font, ils le font mieux, et leur créativité est plus développée. L'existence devient plus harmonieuse et la santé s'améliore.
L'énergie est en soi
Pour méditer, mettez-vous à l'aise. Asseyez-vous en tailleur sur un coussin ou bien sur une chaise, en gardant le dos bien droit, les pieds à plat sur le sol. Laissez vos épaules se détendre. Vous pouvez fermer les yeux.
Commencez à vous relaxer en écoutant votre respiration. Comptez, par exemple, mentalement vos mouvements respiratoires d'un à dix, puis recommencez. Inévitablement des pensées vont venir vous distraire, surtout ne les chassez pas. Laissez-les simplement passer. Sans lutte, sans effort, soyez-en simplement le témoin. C'est là le point important. Acceptez de ne rien faire du tout. Laissez votre esprit s'échapper de vos préoccupations, pour trouver le silence de la méditation.
Au début, commencez par méditer cinq minutes. Avec la pratique, vous pourrez en faire plus. Certaines méthodes utilisent des images, des symboles... Dans tous les cas, l'objectif est le même : occuper le mental pour qu'il n'interfère pas avec des pensées parasites.
Où et quand méditer
Il n'y a pas d'endroit particulier pour méditer. On peut le faire en groupe tout seul. Choisissez plutôt un lieu paisible, avec un éclairage naturel. L’idéal est d'avoir un espace, même petit, qui ne soit consacré qu'à cela. De préférence tôt le matin. Lorsque vous vous éveillez, votre esprit est au repos l'environnement est en général plus calme. Mais quel que soit le moment de la journée, et que vous méditez tous les jours ou toutes les semaines, soyez régulier : l’esprit est sensible aux habitudes.
Ne pas confondre avec la prière
La méditation est souvent associée au bouddhisme, où elle est très largement enseignée. Mais on peut être chrétien, musulman, juif ou agnostique et s’adonner à des exercices de méditation pour le plus grand bien du corps et de l’esprit. Car la méditation, à la différence de la prière, peut être pratiquée dans une perspective tout à fait profane.
La prière est tout autre chose. Pour le croyant, c’est l’activité la plus haute dans l’échelle de l’humain. Elle n’est ni un exercice ni une technique, mais une rencontre revivifiante entre l’homme et son Créateur. C’est un mouvement de l’âme tendant vers une communication spirituelle avec Dieu, par l’élévation vers lui des sentiments d’amour et de reconnaissance. Mère Teresa évoquait souvent la nécessité, pour mener à bien son action, de passer chaque matin une heure en oraison. Et un sage indien affirmait : « Sans la prière, un croyant s’asphyxie. »
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