J’ai des troubles intestinaux : c'est mon antibiotique ?
Gaëlle souffre d'une bronchite. Le médecin lui a prescrit des antibiotiques. Les symptômes se sont rapidement atténués. Mais, dans le même temps Gaëlle a ressenti quelques nausées, quelques vomissements, et une diarrhée persistante qui a achevé de l'inquiéter. Alerté, le médecin l'a immédiatement rassuré. Il s'agissait probablement d'une réaction à l'antibiotique, de la famille des macrolides. Les troubles digestifs sont parmi les effets indésirables les plus fréquents. La diarrhée résulte soit d'une irritation de l'intestin, soit de la destruction de la flore bactérienne normale de l'intestin.
Après avoir dédramatisé la situation et évalué l'ampleur de ses troubles, il lui a dit de patienter : cela n'allait pas durer plus de quelques jours, Effectivement, en cinq jours, tout était oublié.
Faut-il arrêter le médicament ?
Il faut toujours contacter le médecin, au moins par téléphone, et ne pas interrompre un traitement antibiotique de son propre chef. Tout dépend de l'ampleur de la diarrhée. À partir de six selles par jour, c'est une diarrhée sévère. Chez les nourrissons et les personnes âgées, la diarrhée risque d'être plus grave. Dans tous ces cas, fini l'antibiotique. Le médecin changera la prescription.
Que faire d'autre ?
- Absorber le médicament au cours des repas permet de mieux le tolérer.
- Nombre de médecins conseillent de manger un ou deux yaourts par jour, un quart d'heure au moins avant le repas, pour compenser les effets néfastes de l'antibiotique sur la flore de l'intestin. Pour les mêmes raisons, certains prescrivent également de l'Ultralevure.
- Eviter certains aliments qui minimisent la diarrhée : les fruits, les légumes crus, le lait... Et préférez le riz, les carottes bouillies, les bananes ou les pommes.
- Faut-il éviter désormais ce médicament ? Non, les réactions digestives ne sont pas systématiques.
- La présence de sang dans les selles doit être signalée au médecin, mais il faut savoir que de banales hémorroïdes peuvent saigner à l'occasion d'une diarrhée.
J'ai des brûlures d'estomac : c'est mon anti-inflammatoire ?
Paul fait du sport. Inlassablement et intensivement. Au point de mettre à mal ses articulations... Particulièrement un genou, qui le fait souffrir avec régularité. Après un match acharné, une inflammation du genou lui vaut une prescription d'anti-inflammatoires non stéroïdiens (Ains). Et, quelques jours après, il ressent des brûlures et des douleurs à l'estomac.
Alarmé, il contacte son médecin et accuse le médicament d'être la cause de ses maux. Le médecin lui prescrit des protecteurs et tout s'arrange, ses problèmes de genou comme d’estomac.
Faut-il arrêter le médicament ?
Là encore, tout dépend de l'importance des symptômes. Une petite brûlure, et on peut poursuivre le traitement sous couvert de la prescription d'un médicament protecteur de l'estomac.
À l'inverse, si le trouble gastrique provoque des vomissements mêlés de sang, l'appel du Samu (15), l'hospitalisation et l'arrêt du médicament s'imposent. Heureusement, cette situation est extrêmement rare. Une certitude : dans tous les cas, c'est au médecin de juger.
Que faire d'autre ?
- Prendre les comprimés au milieu des repas.
- Prêter attention à la prise d'autres médicaments, pour éviter les risques de surdosage.
Exemple : en cas de céphalée, il ne faut pas prendre de médicaments anti-inflammatoires, comme l'aspirine, si l'on suit déjà un traitement anti-inflammatoire pour des rhumatismes.
Attention aussi aux corticoïdes et à certaines spécialités en vente libre qui contiennent des anti-inflammatoires. Un antalgique à base de paracétamol est préférable en cas de douleur.
- Prévenir le médecin d'une éventuelle fragilité gastrique lui permet de prescrire un traitement, préventif protecteur. Signaler l'existence d'un ulcère de l'estomac s'impose aussi.
- Un saignement léger de l'estomac peut se traduire par des selles noires. A signaler impérativement au médecin pour qu'il protège la muqueuse gastrique agressée... Et vérifie qu'il n'y a pas d'anémie.
J’ai des étourdissements : c'est mon hypertenseur ?
Victor souffre d'hypertension pour laquelle le médecin lui a prescrit un traitement. Depuis, il ressent de légères sensations vertigineuses. Inquiet, il consulte son médecin, qui vérifie sa tension et l'examine sans rien trouver. Seul constat : le début des troubles coïncide bien avec la mise en route de son traitement.
Le médecin se montre rassurant : le fait de ressentir des vertiges est souvent la conséquence d'un traitement par antihypertenseurs, durant la première semaine. Mais il ne faut pas s'inquiéter, car les étourdissements devraient s'estomper rapidement.
Faut-il arrêter le médicament ?
Il n'est pas nécessaire de changer la prescription : les vertiges devraient vite disparaître. Néanmoins, l'avis du médecin s'avère indispensable. Ne serait-ce que pour vérifier la tension artérielle.
Des étourdissements plus importants ou tout simplement persistants obligent le médecin à changer la classe thérapeutique ou, tout simplement, à réduire les doses.
Que faire d'autre ?
- Une consultation médicale s'impose. Le médecin doit s'assurer qu'il ne s'agit pas d'une autre cause : maladie de Ménière (vertiges) due à l'oreille interne, ou anémie, par exemple.
- Attention, ces sensations d'instabilité augmentent les risques de chutes et sont dangereuses quand on conduit. La prudence est de rigueur.
J'ai des allergies de peau : c'est la pénicilline ?
Une sinusite, une consultation, une prescription d'un antibiotique contenant de la pénicilline... jusque-là, le scénario n'a rien d'exceptionnel. Mais c'est différent lorsque des plaques roses, voire rouges, apparaissent sur les bras et le buste du petit Dorian. D'autant que ça le gratte.
« Il s'agit d'une allergie qui impose l'arrêt du médicament », explique le médecin, alerté. En inscrivant immédiatement la mention "allergie à la pénicilline" sur le carnet de santé de l'enfant pour éviter désormais toute prise de ce médicament. La réaction est si intense qu'il prescrit un antihistaminique. En quelques jours, l'urticaire de Dorien a disparu.
Faut-il arrêter le médicament ?
En cas d'allergie, quel que soit le symptôme, l'arrêt du médicament est systématique.
Côté traitement, le médecin fait appel aux antihistaminiques, voire à un traitement à base de cortisone.
Que faire d'autre ?
- L'allergie peut se manifester par des symptômes très variés. De l'œdème à l'urticaire, symptôme le plus fréquent et le plus variable. De quelques boutons à des plaques recouvrant une bonne partie du corps.
- L'œdème atteint les lèvres, les paupières... et la gorge. C'est l'œdème de Quincke, qui risque alors de provoquer des difficultés pour respirer. Cette situation est beaucoup plus grave et nécessite de faire appel au Samu.
- L'allergie peut se déclencher immédiatement après la prise du médicament, ou bien quelques jours plus tard, parfois 15 jours après le premier comprimé.
A signaler impérativement au médecin, quel que soit le moment.
- Ce n'est pas parce qu'on est allergique à un antibiotique que l'on devient allergique à tous. Il existe heureusement plusieurs familles d'antibiotiques, bien différents les unes des autres.
- Toujours signaler au médecin une allergie à un médicament, car une réaction allergique aura lieu à toute nouvelle prescription de ce médicament.
J’ai des bouffées d'angoisse : c'est mon anxiolytique ?
Le stress du boulot, quelques problèmes familiaux... Un patient s'est senti si angoissé qu'il a consulté son médecin. Après examen de la situation, celui-ci lui a prescrit un traitement anxiolytique.
D'une certaine façon, il se sent mieux. Néanmoins, il ressent encore de grandes bouffées d'angoisses malgré son traitement. Ne supporterait-il pas ses médicaments ?
Après un tour d'horizon, le médecin apprend que Maxime a fait quelques repas arrosés et en déduit que ses bouffées d'angoisse viennent du mélange médicament-alcool. L'anxiolytique majore les effets de l'alcool, mais l'angoisse revient plus fortement dès que l'effet de l'alcool ne se fait plus sentir. Alcool et anxiolytiques ne font pas bon ménage.
Faut-il arrêter le médicament ?
Là encore, il ne faut jamais modifier son traitement sans l'avis du médecin. Mais il est impératif de limiter au maximum sa consommation d'alcool.
Le médecin doit s'assurer que la patient ne souffre pas de dépression. En effet, les benzodiazépines prescrits seuls pour traiter une dépression ou une anxiété associée à la dépression risquent de provoquer de graves états d'angoisse, voire des idées suicidaires.
Que faire d'autre ?
- Il y a d'autres moyens de maîtriser son stress qu'un petit apéritif : relaxation, respiration abdominale...
- Eviter de conduire après un mélange alcool-anxiolytique : les réflexes risquent d'être fortement diminués.
À lire aussi :