Lypémanie : qu’est-ce que c’est ?
La lypémanie est une maladie psychiatrique qui a été décrite dès le XIXe siècle. C’est le professeur Esquirol, psychiatre, qui l’a mise en lumière à cette époque. Il s’agissait d’après lui d’un délire partiel chronique sur un ou plusieurs objets. On peut aussi observer une certaine tristesse et un état dépressif. Elle a souvent été appelée mélancolie. Il faut toutefois savoir que parfois la lypémanie s’accompagne de manie. C’est en tout état de choses une dépression assez sévère de type mélancolique qui entraine des épisodes au cours desquels s’enchainent des périodes mélancoliques et parfois psychotiques.
On a reparlé de cette maladie assez récemment à la suite des aveux du chanteur Marc Lavoine qui affirme souffrir de lypémanie, trouble qu’il aurait hérité de sa mère. Elle diffère de la dépression parce qu’elle entraîne un manque réel de motivation qui entraîne la personne dans des sentiments négatifs : peur de tout, idées noires obsédantes, susceptibilité exacerbée, sentiment d’échec. Difficulté à accepter les petits bonheurs, dès que quelque chose ne se passe pas comme le voudrait la personne.
Les causes de la lypémanie
D’après les écrits laissés par Esquirol, elle pourrait bien être héréditaire. Il semblerait probable que cette maladie soit liée à une composante génétique : en effet, chez les enfants nés de parents atteints par ce trouble ou simplement à tendance dépressive, le risque est 1.5 à 3 fois plus fréquent que pour le reste de la population. Ce facteur est encore aggravé par le fait que l’enfant évolue dans une ambiance triste qui peut aggraver encore la propension. S’il n’existe pas de gênes de la dépression au sens strict, il n’en reste pas moins vrai que des régions de l’ADN sont capables de transmettre une certaine prédisposition à la dépression.
Contrairement à la dépression classique, cette maladie ne survient pas suite à un événement difficile par exemple, mais elle s’installe de manière chronique et perdure avec chez certaines personnes des épisodes plus difficiles à gérer.
S’il existe plusieurs formes et degrés dans la lypémanie, et certaines personnes vivent très bien avec.
Les symptômes de la lypémanie
Si l’on se réfère aux travaux du docteur Esquirol, il est dit que : « les lypémaniaques naissent avec un tempérament particulier, le tempérament mélancolique qui les dispose à la lypémanie ».
Les personnes qui souffrent de cette maladie sont constamment ou presque tristes, elles présentent une fatigue chronique, une perte d’énergie, de plaisir et d’intérêt. Elles n’ont pas d’envies particulières et rien ne peut leur faire réellement plaisir. Elles attendent quelque chose ou quelqu’un qui ne vient jamais, c’est certainement la sensation qui définit le mieux cette maladie. Elles peuvent pleurer souvent et sans raison particulière.
Elles présentent également des troubles du sommeil importants qui peuvent être de l’hypersomnie comme des insomnies. On observe souvent des problèmes au niveau psychomoteur qui peuvent se manifester par une grande agitation ou au contraire un état léthargique.
On note également une baisse de concentration ou d’aptitude à réfléchir et à penser, des sentiments de culpabilité, une dévalorisation de soi-même et parfois peuvent apparaitre des idées suicidaires qui peuvent devenir récurrentes. On constate souvent également des troubles alimentaires qui se manifestent par une prise ou une perte de poids. L’anxiété est souvent bien présente et les lypémaniaques peuvent avoir tendance à se replier sur eux-mêmes.
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Le traitement de la lypémanie
Si la personne en éprouve le besoin, il ne faut pas qu’elle hésite à consulter un médecin, surtout si celle-ci présente un tempérament pessimiste ou triste exacerbé. C’est à ce moment que le médecin peut différencier la dépression sévère ou seulement un trait de caractère. Il faut évaluer le degré et les répercussions entrainées par ce trouble pour pouvoir le traiter avec efficacité.
En cas d’atteinte sévère, il faudra peut-être prendre des antidépresseurs. Ils peuvent en quelques semaines améliorer considérablement l’humeur de la personne et sa tendance dépressive. Le mieux est cependant d’accompagner ce traitement par une psychothérapie qui peut prendre diverses formes : psychothérapie dynamique, d’inspiration analytique, thérapies cognitives et comportementales, psychothérapie de soutien, thérapie systémique… Le docteur Esquirol pensait que l’activité physique et l’exposition au soleil pouvaient aider les lypémaniaques à se remettre.
Si cet état dépressif sévère ne cède pas avec les médicaments, ils peuvent alors être traités par le biais de la sismothérapie. C’est un traitement plus connu sous le nom d’électrochoc qui n’est réservé qu’au cas très grave, mais qui est très efficace dans le cadre des dépressions graves avec des résultats de l’ordre de 80 % de réussite.
Comment pouvez-vous aider une personne proche atteinte de lypémanie ?
Il faut savoir tout d’abord qu’il est important pour un lypémaniaque d’être entouré. Vous pouvez donc lui proposer des activités que vous pouvez ou non partager avec lui, mais évitez de vous montrer trop insistant. Écoutez-le attentivement même si ses paroles sont toujours les mêmes. Il faut essayer également de le mettre en valeur en saluant les progrès ou les efforts. Peu à peu, vous pouvez lui redonner confiance en lui et c’est primordial. Il faut également parler de son état à son entourage, essayer d’expliquer aux enfants pourquoi la personne a certaines réactions qui peuvent parfaitement paraître incompréhensibles.
En résumé : montrez-lui que vous êtes présent et qu’il peut compter sur vous en posant sur lui un regard bienveillant.
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