Qu'est-ce que c'est ?
Cela forme une sorte de boule sous la peau, de consistance assez molle, qui s'enfonce sous vos doigts quand vous appuyez dessus ? Il s'agit peut-être d'un "lipome", une lésion constituée exclusivement de graisse.
L'avis d'un médecin est toutefois obligatoire. Car selon l'aspect ou la localisation de cette tuméfaction, le diagnostic peut être différent. Une boule sous la mâchoire ou au-dessus de la clavicule correspond en général à un gros ganglion. Une boule située dans la région du sein peut évoquer un kyste, voire un nodule cancéreux.
Le dermatologue fait pratiquement toujours le diagnostic de lipome au doigt et à l'œil, c'est-à-dire en regardant l'aspect de la boule et en la touchant. Si des cellules graisseuses se sont effectivement développées et amassées, ne soyez pas inquiet, car cette lésion est bénigne. Elle n'évolue pratiquement jamais vers la malignité.
D'où vient-il ?
Il a l'air d'être juste sous la peau mais ce n'est qu'une impression. En fait, il surgit bel et bien des profondeurs du derme.
En effet, nous avons tous, sous l'épiderme et le derme, une petite couche formée de cellules adipeuses (qui, en se regroupant, forment la graisse), juste au-dessus des muscles. Quand les cellules adipeuses se développent trop, elles gonflent et forment cette boule gélatineuse qui remonte à fleur de peau, qu'on appelle lipome.
Où peut-il être localisé ?
Sur pratiquement tout le corps (sauf les pieds et les mains et plus rarement au visage), mais on peut l'avoir plus volontiers sur :
- le cou,
- l'épaule,
- le thorax,
- le ventre,
- le haut du dos,
- les bras et/ou les jambes.
Vous pouvez en avoir un seul ou plusieurs, très petits (de la taille d'un petit pois) ou énormes (gros comme une orange ou un pamplemousse).
Qui est concerné ?
Que l'on soit un homme ou une femme, jeune ou plus âgé, on peut avoir un ou plusieurs lipomes.
C'est indolore et bénin, mais très fréquent ; presque tout le monde en a certainement un ou deux sans en être gêné pour autant quand ils sont petits. Mais comme les lipomes évoluent en grossissant, plus vous avancez en âge et plus vous êtes concerné. C’est pourquoi les dermatologues ont plus souvent à traiter les personnes qui en sont atteintes à partir de 30-35 ans
Est-ce héréditaire ?
Seule la lipomatose nodulaire est héréditaire. C’est une maladie au cours de laquelle les lipomes apparaissent par centaines sur tout le corps. Cette lipomatose est, fort heureusement, assez rare.
Quelles solutions ?
Un lipome ne peut pas disparaître de lui-même et il n'existe aucun traitement pouvant l'atténuer (pas de médicament ni de pommade ou de piqûre, et le laser est inefficace). La seule solution est de l'enlever. Selon la zone à traiter, la consistance et le nombre des lipomes, le dermatologue peut vous proposer une lipoaspiration ou une opération chirurgicale.
Comment se passent les interventions ?
La liposuccion
Après avoir incisé la peau avec un bistouri, le dermatologue aspire le lipome à l'aide d’une petite canule branchée sur un aspirateur à graisse puis referme en faisant un point de suture. Les fils sont enlevés 10 jours plus tard. La liposuccion d'un lipome étant considérée comme un acte de chirurgie réparatrice, elle est remboursée par la Sécurité sociale (mais pas les dépassements d'honoraires).
La chirurgie
Elle est indiquée pour les petits lipomes de moins de 3 cm de diamètre, pour les lipomes profonds situés sous l'aponévrose musculaire (membrane qui entoure les muscles) et pour ceux à composante fibreuse (quand des fibres sont mélangées à la graisse), douloureux au toucher. Dans ce dernier cas, la lipoaspiration ne peut retirer l'ensemble de la lésion.
L'opération est aussi remboursée par la Sécurité sociale.
Y a-t-il des cicatrices ?
Difficile d'ouvrir la peau sans qu'il y ait une cicatrice, mais généralement les dermatologues et les chirurgiens sont aujourd'hui habitués à faire en sorte que la ou les cicatrices soient cachées dans un petit pli ou une zone peu visible.
S'agissant du lipome, la cicatrice est microscopique. Elle ne mesure pas plus de 3 à 5 mm et s'atténue au fil du temps.
Existe-t-il un risque de récidive ?
Si la graisse a été entièrement extraite, il n'y a pas de récidive. C’est pourquoi le chirurgien qui pratique une lipoaspiration (ou opère des lipomes très profonds) s'assure en palpant qu’il ne sent plus aucun nodule graisseux en dessous.
De même, le dermatologue qui opère vérifie avec une pince qu'il a enlevé toute la graisse. Lorsqu'il y a plusieurs lipomes, il peut toutefois y en avoir un autre juste à côté, si petit qu'il n'a pu être décelé lors de l'extraction et qui se développe avec le temps. Pour cette raison, certaines personnes pensent qu'il s'agit d'une récidive. Or, un lipome ne peut pas revenir s'il a été correctement enlevé.
Le soleil peut-il avoir une incidence ?
Contrairement aux taches brunes, les rayonnements solaires n'ont pas d'influence particulière sur le lipome. En revanche, le soleil est néfaste à la cicatrice qui rougit et peut, par la suite, rester apparente.
Enlever un lipome n'étant pas une urgence médicale, il faut éviter de le faire juste avant de partir en vacances.
Sachant qu'une cicatrice peut évoluer pendant plus d'un an, il est donc préférable de choisir une période peu ensoleillée.
Après l'opération (ou la lipoaspiration), protégez la cicatrice avec une crème "écran total", de type stick que vous vous mettez sur les lèvres en hiver. Cette seule précaution permettra à la cicatrice de s'atténuer au fil des jours, voire de disparaître au bout de dix-huit mois.
Cas pratiques : Deux interventions réussies
Thomas avait trois petits lipomes sur le thorax. Son dermatologue a choisi la solution chirurgicale. L'opération a eu lieu à son cabinet, sous anesthésie locale (l'anesthésie générale est aux lipomes multiples et/ou très développés). Après avoir coupé les petites membranes qui attachaient le lipome à la peau et aux muscles sous-jacents. La graisse a été rapidement extraite, et la plaie refermée par des points de suture. L'opération n'a duré que 15 minutes. Thomas, qui est représentant et passe toutes ses journées en voiture, n'a pas eu besoin d'arrêt de travail ni d'antibiotiques. II ne regrette pas de s'être enfin débarrassé de ces petites boutes qui l'inquiétaient et, surtout, le faisaient souffrir dès qu'il mettait sa ceinture de sécurité car celle-ci appuyait dessus.
Nathalie avait un lipome sur l'épaule droite. Avec le temps, il était devenu gros comme une mand elle portait une robe sans manches. Son lipome étant très gros et facile à extraire, le dermatologue lui a enlevé par lipoaspiration. Nathalie n'a pas souffert et, aujourd'hui, elle s'habille sans problème et n'a plus de complexes à se promener bras nus.
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