Questions - réponses sur le sentiment d’oppression
Je n'arrive plus à respirer. C'est comme si j'étouffais ou manquais de souffles.
Depuis longtemps ? Est-ce permanent, ou par crises ? Dans quelles circonstances ?
Cela remonte à seulement quelques semaines et ne se produit pas tout le temps. Mais je ne sais pas bien vous dire quand...
Est-ce après un effort, en montant un escalier par exemple, ou en marchant un peu plus vite ?
Non je ne pense pas. Ce serait plutôt quand je parle un peu longuement. Tenez, je me réveille parfois la nuit, après un cauchemar, le souffle coupé. Je m'assieds, me lève, bois un verre d'eau et, après, cela va beaucoup mieux, Mais ce n'est pas normal. Ne pensez-vous pas que je souffre d'asthme ?
Ce que vous me dites n'y fait pas vraiment penser. Vous n'avez jamais eu jusqu'à présent d'ennuis respiratoires particuliers, et, que je sache, rien de nouveau dans vos conditions de vie ne pourrait l'expliquer.
Par contre, il me semble me souvenir que vous aviez quelques inquiétudes pour votre travail que votre société vient d'être rachetée et qu'on parle de restructuration...
C’est vrai, mais vous ne supposez quand même pas que c'est nerveux ?
Peut-être... Vous permettez que je vous examine. Bon ! Vos poumons et vos bronches ne posent aucun problème. Votre cœur est peu rapide, sans plus, mais c'est habituel chez vous, comme chez tous ceux qui ont une vie un peu trop sédentaire. Mais, dites-moi, lorsque vous êtes oppressée, n'est-ce pas douloureux ?
C'est surtout très désagréable. Mais vous savez, habituellement, cela ne dure pas très longtemps. Du moins, quand je suis seule, J'essaie de me calmer/ de contrôler ma respiration et, après quelques minutes c'est fini. En revanche si je suis en réunion et si je ne peux pas sortir, surtout si j'ai parlé, alors cela peut durer davantage et j'ai peur qu'on s'en aperçoive !
Après cette auscultation, je crois que je peux vous rassurer sur absence de maladie grave asthme ou autre. Ce que vous me racontez n'est qu’une manifestation d'angoisse qui doit apparaître lorsque vous craignez quelque chose, ou quand vous êtes surmenée.
Vous avez peut-être raison, c'est vrai que je me fais du souci, sans trop vouloir le reconnaître. Surtout, je n'aimerais pas que mon entourage s’en rende compte, que ce soit en famille ou au travail. Et ce n'est pas toujours facile de se contrôler
Il y a des moments où il faut accepter d'être aidé avant que 'les choses ne deviennent plus importantes.
Vous craindriez donc quelque chose, docteur ?
Non, puisque nous allons ensemble surmonter cette difficulté. Dans un premier temps, ce médicament vous évitera de mal respirer. Vous savez bien que normalement nous n'avons aucun effort à fournir pour respirer, que nous n'avons pas à "chercher notre respiration", comme vous dites. Je vous garantis qu'aucune anomalie de votre cœur ou de vos poumons - les deux sont étroitement liés - ne justifie les troubles que vous ressentez.
Quand vous serez durablement détendue, ils disparaîtront totalement et vous supprimerez le médicament que je vous donne aujourd'hui. Je vous conseille, pour éviter la réapparition de ces ennuis, de faire de la relaxation et de reprendre l'habitude de marcher régulièrement une demi-heure par jour. C'est suffisant et sans danger. Tenez-moi au courant d'ici à une quinzaine de jours. Cela devrait aller bien mieux...
Ce qu’il faut retenir
De nombreuses manifestations respiratoires peuvent traduire des réactions d'angoisse. L'asthme comporte souvent une composante anxieuse importante. Il peut s'agir, comme ici, de véritables "soifs d'air"', de "sanglots secs", de raclements de gorge ou de nez, de toux sèche dite nerveuse, voire de bâillements irrépressibles.
Toutes ces manifestations ont en commun de n'être associées à aucune lésion du cœur ou des voies respiratoires et apparaissent dans un contexte d'angoisse.
À lire aussi :