Quand propose-t-on cette intervention ?
Elle est indiquée pour certaines inégalités de longueur des membres inférieurs. Cette différence provient d'un problème de croissance d'une jambe, dû à des séquelles de fracture, d'infection, de tumeur, ou à une affection congénitale...
Un des impératifs pour envisager l'opération : une inégalité de longueur supérieure à 3 cm.
Beaucoup plus rarement, cette intervention est effectuée pour l'allongement bilatéral des membres inférieurs chez des sujets de petite taille (souffrant de nanisme lié à une anomalie des cartilages de croissance).
A quel âge peut-on l'effectuer ?
Cette intervention peut être réalisée aussi bien chez un adulte que chez un enfant.
Dans ce dernier cas, l'enfant doit avoir plus de cinq ans, et l'inégalité de longueur finale de ses jambes doit être estimée avec exactitude.
En quoi consiste-t-elle ?
La méthode la plus utilisée est l'allongement progressif. Le chirurgien ne sectionne que l'os lui-même en respectant certains éléments essentiels à la régénération osseuse. Dans le même temps, l'opérateur place sur l'os un fixateur externe qui s'arrime de part et d'autre. La section osseuse peut être effectuée sur le fémur ou le tibia.
Le patient reste hospitalisé pendant une courte période. Peu de temps après l'opération, il marche avec son fixateur externe. Il faut attendre quelques jours pour qu'un cal osseux - au niveau de la section - commence à se former.
C'est seulement à ce moment que l'on démarre l'allongement. A l'aide d'une petite clé (ou d'une petite vis) actionnant le fixateur externe, les deux fragments osseux s'écartent de quelques dixièmes de millimètre. Cette manœuvre est répétée quotidiennement. Le cal osseux s'allonge au fur et à mesure que la distance entre les deux fragments augmente. Ainsi, il faut de 210 à 240 jours de traitement pour allonger un os de 6 centimètres !
Peut-on rester à domicile tout le temps de l'allongement ?
Cela dépend de l'objectif fixé, des dispositions du patient... et de l'expérience de l'équipe soignante.
Quand l'allongement ne dépasse pas 7 cm, le patient peut rester chez lui et venir toutes les semaines à l'hôpital pour des contrôles réguliers et des séances de kinésithérapie. D'autres fois, une longue hospitalisation en centre spécialisé est nécessaire.
Quels sont les risques ?
Cette technique d'allongement progressif nécessite une grande surveillance et des exercices réguliers de kinésithérapie. Car en plus d'allonger l'os, on allonge tout ce qui se situe autour : nerfs, vaisseaux, muscles et tendons, etc. Au total, les contraintes mécaniques s'exerçant sur ces éléments risquent d'engendrer des problèmes plus ou moins graves : sensation de fourmillements, déficit moteur, diminution de la mobilité articulaire, luxation...
Il s'agit donc d'une opération qui ne doit être pratiquée que par des équipes expérimentées. Elle peut être, en effet, source de complications, nécessite de la patience et beaucoup de bonne volonté... mais aboutit finalement à un résultat spectaculaire.
Si l'inégalité de longueur entre les deux jambes est inférieure à 3 cm, une compensation par une semelle suffit. Il existe aussi des techniques de blocage de la croissance du côté long pour ces petites inégalités.