Insomnie : causes et symptômes
Presque un tiers de la population souffre d'insomnies occasionnelles ! Et une personne sur dix, d'insomnies chroniques. Toutes correspondent à une réalité physique, sociale ou psychique de l'individu.
C'est pourquoi, lors de toute consultation, le médecin vous pose de nombreuses questions afin de déterminer la cause de votre insomnie : vie familiale, activités professionnelles, heures de coucher et de réveil, prises éventuelles de médicaments, antécédents personnels et familiaux, etc.
L'insomnie se manifeste sous trois formes : On peut avoir du mal à s'endormir (plus d'une demi- heure en moyenne), à "faire sa nuit" (réveils nocturnes fréquents) ou bien on se réveille trop tôt, avec impossibilité de se rendormir après 3 ou 4 heures du matin. 20 % des insomniaques n'expriment qu'un seul de ces symptômes tandis que la majorité d'entre eux les connaissent en alternance.
On peut aussi souffrir d’insomnies "mixtes", combinant les trois premiers symptômes, qui altèrent gravement la qualité du sommeil.
L'adolescent néglige trop les rythmes naturels
Si l'enfant de dix ans est un hypervigilant, l'adolescent, au contraire, est un gros dormeur. C'est une période où le jeune est spontanément hypersomniaque : il dort beaucoup (entre 9 et 12 heures) ! Les insomnies survenant chez l'adolescent sont liées à un dérèglement du temps de sommeil. Faire la fête, se coucher à des horaires irréguliers ou veiller tard parce qu'on étudie, favorise les insomnies occasionnelles.
L'ado "tire" sur le sommeil, alors qu'il devrait respecter son rythme naturel de gros dormeur.
Ajoutons à cela certaines habitudes qui stimulent l'éveil (café fort, thé noir, boissons à base de coca), des activités sportives ou intellectuelles intenses après 19 heures, sans parler des jeux vidéo et des réseaux sociaux. Les troubles du sommeil peuvent être liés également à des problèmes psychologiques propres à l'adolescence : transformation physique, soucis d'examens, d'amour, d'avenir professionnel, etc.
La plupart du temps, ce type d'insomnie est transitoire. Il disparaît avec le retour à des comportements plus compatibles avec le sommeil. Toutefois, si ces habitudes perdurent, les insomnies peuvent devenir chroniques. Si l'insomnie dure un mois ou plus, il faut consulter. Et ce, d'autant plus lorsqu'il existe un comportement anorexique ou boulimique (chez les jeunes filles en particulier).
L'hygiène du sommeil pour éviter les insomnies chez les ados
Le jeune doit d'abord faire ou refaire l'apprentissage d'une bonne hygiène du sommeil. Des horaires réguliers de coucher et de lever, une absence d'excitants ou d'activité sportive le soir et prendre le temps de dormir.
Tant que l'insomnie est ponctuelle, mieux vaut éviter la prise de somnifères pour ne pas créer de dépendance future. Mais le médecin peut prescrire un hypnotique ou un anxiolytique, sur une courte durée, voire une médication homéopathique passagère.
Quand l'insomnie dure plus longtemps (une à quatre semaines) et qu'elle est liée à un stress ponctuel (période d'examens, recherche d'emploi, peine sentimentale), des exercices de relaxation, des séances d'acupuncture ou de massages chez un kinésithérapeute peuvent aider à passer les moments difficiles. Toute insomnie persistante, et s'accompagnant d'angoisses nocturnes, peut être le premier signe d'un véritable état dépressif ou d'une maladie psychiatrique, exigeant un traitement spécifique.
L'adulte paie pendant la nuit son stress de la journée
Si, chez le jeune, les causes d'insomnies graves sont relativement rares, il n'en va pas de même chez l'adulte. Stress de la vie familiale ou professionnelle, deuil, nuisance environnementale (bruit, chaleur, manque d'air, lumière), médicaments, maladies (asthme, ulcère), les raisons du "mal dormir" chez les adultes sont de plus en plus nombreuses.
Or, un sommeil fragilisé exige une bonne hygiène de vie avec, en particulier, des horaires réguliers. Il faut se coucher au moment où l'organisme le réclame. Bâillements, paupières lourdes ou l'envie d'aller retrouver son lit sont des indicateurs auxquels il ne faut pas résister ! Disciplinez vos horaires en vous réveillant à heure fixe et plutôt de bonne heure... La grasse matinée, destinée à compenser une mauvaise nuit, n'a pas forcément l'effet escompté. ElIe diminue la durée de veille et favorise un sommeil instable la nuit suivante.
Et le mieux, pour ce type d'insomnie, est encore de limiter... le stress ! Facile à dire, moins facile à faire. Dans un premier temps, identifiez toutes les sources de stress aisément modifiables.
Evitez les repas abondants, l'alcool (il entraîne des réveils nocturnes) et les cigarettes le soir ; baissez la température de votre chambre (18- 19° C) ou laissez la fenêtre entrouverte ; changez votre lit de pièce si elle donne sur une rue bruyante, etc. Ou visez des changements plus radicaux : Prenez des vacances anticipées, avant de tomber "malade de stress" ; déménagez si le domicile est peu propice à votre sommeil (bords d'autoroute, de périphérique).
Chez la femme, la ménopause peut, même si c'est plus rare, provoquer l'insomnie. Et cette dernière est d'autant plus marquée lorsque cette période coïncide avec des difficultés conjugales, des soucis d'enfants. Mais ces insomnies ménopausiques cèdent généralement à une hormonothérapie adaptée sur un ou deux ans.
Médication ou relaxation ?
Si les conseils d'hygiène ne suffisent pas ou qu'il est trop tard pour avoir recours à des méthodes "douces", le médecin prescrira des médicaments, dont les plus efficaces sont les hypnotiques les benzodiazépines aux propriétés hypnosédatives, anxiolytiques, myorelaxantes et anti-convulsivantes.
Leur rapidité et leur durée d'action sont variables selon les individus. Le sommeil peut s'améliorer pour une période de quelques jours à quelques mois. Si le produit n'agit plus, il ne faut, en aucun cas, augmenter les doses, mais revoir son médecin. II vous orientera vers une autre thérapie plus efficace.
D'autres solutions existent, plus difficiles à mettre en place, mais avec des résultats à long terme. Vous pouvez par exemple pratiquer des exercices de relaxation. Mise en œuvre par un psychologue, la relaxation pourra être poursuivie à la maison : Relaxation progressive de Jacobson, Training auto- gène de Schultz, Biofeedback. Ou bien exercer le "stimulus contrôle" (qui consiste à se lever quand on ne dort pas) Toutes ces techniques ont pour but de vous détendre au moment du coucher.
De même, des massages relaxants et des séances d'acupuncture peuvent améliorer les troubles du sommeil qui ne sont pas "installés". Enfin, diminuer le temps passé au lit (30 à 45 minutes avant son heure habituelle) est une méthode éprouvée qui donne les meilleurs résultats.
Stades et cycles du sommeil
Le sommeil de l'adulte dure en moyenne 8 heures. Selon son intensité, de légère à profonde, on distingue 4 stades successifs de sommeil, de l'endormissement jusqu'au réveil. Mais, tout au long de ces différents stades, interfèrent des cycles de plus ou moins vive activité cérébrale.
Ainsi, toutes les heures, et pendant une vingtaine de minutes, le cerveau est encore plus actif que dans la journée. C'est la période des rêves, appelée sommeil paradoxal. Le premier épisode de ces cycles d'un tel sommeil survient de 50 et 120 mn après l'endormissement. Et les suivants, tout au long des autres stades du sommeil, avec des périodes de plus longue durée. Sur l'ensemble d'un même sommeil, les stades III et IV représentent environ 75 à 80 % du temps passé à dormir.
Mais la durée du sommeil et sa répartition peuvent varier sous l'influence de facteurs psychologiques.
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