Les scientifiques se lèvent (presque) tous pour une plante, un arbre unique en son genre, le ginkgo biloba. Et on ne parle pas de la prononciation ! Non, si le ginkgo fait autant parler, c'est qu'on lui prête des vertus curatives très diverses. Qui frôlent parfois le remède miracle...
Ginkgo biloba : Un costaud au cœur tendre
Il faut dire que tout, chez le ginkgo, tend à surprendre. D'abord, il est le seul représentant d'une famille ancestrale. Des cousins très proches ont bien été retrouvés, fossilisés, mais tous ont disparu.
Et lui ? Il serait apparu en Chine, il y a environ... 250 millions d'années. Rien que ça. Monsieur ginkgo a donc fréquenté les dinosaures. On le surnomme d'ailleurs le « fossile vivant ». Mais ce n'est pas tout. Un ginkgo pourrait vivre jusqu'à 2 500 ans.
L'arrivée en France des premiers représentants de l'espèce date des explorations scientifiques menées au XVIIIe siècle : le ginkgo aurait été ramené par le naturaliste Auguste Broussonnet, qui en aurait fait cadeau à un certain Antoine Gouan.
C'est ce dernier qui le plante au jardin botanique de Montpellier.
Première floraison ? Le 12 aril 1812. Auparavant, en 1795, une bouture est emmenée à Paris où elle est plantée au Jardin des plantes. Ces deux arbres à l'âge plus que vénérable sont toujours vivants à ce jour.
Le gingko est connu pour bien résister à la pollution, ce qui en fait un végétal assez répandu dans les parcs et jardins.
La particularité du ginkgo : son mode de reproduction. L'arbre femelle se pare d'ovules, petites boules que I 'on confond souvent avec les fruits. Ces ovules sont fécondés à l'air libre par le pollen d'un spécimen mâle. Elles germent à même le sol, contenant déjà tout ce dont la graine a besoin pour se développer (voir plus bas).
Procédé très rare, et qui nécessite donc deux arbres de sexe opposé dans un périmètre pas trop éloigné. Malgré sa résistance extrême et sa longévité, le ginkgo sauvage est classé « espèce en danger » (statut de conservation établi par l'Union internationale pour la conservation de la nature).
En revanche, il est cultivé en Chine, au Japon, en Corée, aux États-Unis et en Europe pour ses nombreuses propriétés.
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Ginkgo biloba : quels bienfaits et vertus ?
En Asie, le ginkgo est mis à toutes les sauces. En Chine, on grignote ses amandes (ses graines) à l’apéritif, notamment lors des mariages. Certains lui confèrent des vertus aphrodisiaques. Au Japon, il est de bon ton de les croquer pour accompagner le saké : cela éviterait l’effet "gueule de bois". Plus scientifiquement, les chercheurs s'accordent à reconnaître au ginkgo deux propriétés principales.
D'abord, c 'est un puissant Vasodilatateur. On l'utilise pour lutter contre les varices, les problèmes de jambes lourdes et de circulation en général (mains et pieds froids).
De plus, il contient des flavonoïdes en grande quantité et possède donc une action antioxydante importante. Une étude présentée à Baltimore lors d'un congrès en 2015, montre qu’une supplémentation en ginkgo de lutter contre le cancer de l’ovaire. Par ailleurs, des études sont en cours pour prouver I 'efficacité du gingko en prévention de la maladie d'Alzheimer.
Ainsi, le gérontopole de Toulouse a engagé une recherche sur 2800 personnes âgées prenant du Tanakan ® pendant cinq ans. Ce médicament à base de gingko est prescrit habituellement contre les troubles vasculaires. Néanmoins, des spécialistes attirent l’attention sur la nature du ginkgo utilisé.
Les feuilles séchées seraient moins efficaces que l'extrait, et la qualité de celui-ci dépendrait du procédé utilisé (les chercheurs ont noté une différence importante dans la quantité d’antioxydants).
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