Que faire en cas d’entorse de la cheville ?

Entorse De La Cheville
En France, l’entorse de la cheville est le traumatisme orthopédique le plus courant, avec environ 6,000 consultations par jour. Cette pathologie survient généralement suite à une torsion ou une flexion de l’articulation, impactant principalement les trois ligaments latéraux qui garantissent sa stabilité. Les premiers soins consistent à cesser toute activité, appliquer du froid, et en cas de douleur intense ou de lésions sévères, une consultation urgente est requise. Cette introduction aborde le mécanisme, les symptômes, les facteurs de risque, et les méthodes de diagnostic et de prévention de cette affection fréquente.

Anatomie et traumatologie de l’entorse de la cheville

Le tibia et le péroné sont les deux os de la jambe. Juste en dessous se trouve l'astragale (en forme de parallélépipède) qui est le premier os du pied. Dans l'entorse de la cheville, c'est en général l'articulation péroné-tibio-astragalienne qui est touchée. Le pied "se tord" le plus souvent vers l'intérieur. Ce qui provoque un étirement temporaire, voire une rupture du ligament situé sur l'extérieur de l'articulation.

En réalité, ce ligament comprend trois faisceaux différents : les faisceaux antérieur (le plus souvent touché), moyen et postérieur. En fonction de l'importance de l'accident initial, les lésions peuvent être plus ou moins importantes (distension ligamentaire, ou rupture partielle ou totale). Le traumatisme engendre même parfois un petit arrachement osseux.

La capsule (le tissu fibreux qui entoure l'articulation) est aussi quelquefois lésée. C'est alors au médecin d'évaluer l'étendue des lésions.

Quand consulter pour une entorse ?

Il est déconseillé de négliger une entorse de la cheville, même si elle paraît a priori minime. Quand, après le traumatisme, la douleur s'estompe... il est faux de croire que la cheville ne souffre d'aucune lésion. Une entorse mal soignée risque à long terme de mal consolider, de demeurer instable.

Dans la grande majorité des cas, un avis médical est donc nécessaire. En fonction des autres symptômes se manifestant après le traumatisme (œdème, hématome...), il est possible d'évaluer en partie la gravité de l'entorse. Par un examen clinique, et en particulier par la palpation des différentes régions de la cheville (en regard des faisceaux ligamentaires), le médecin apprécie davantage l'étendue du mal.

Quand effectuer une radiographie de la cheville ?

Lorsqu'existe une douleur post-traumatique, une radiographie est presque systématiquement indiquée. Elle permet de visualiser une éventuelle petite fracture (arrachement ligamentaire, lésion "d'impact" provoquée par un petit "écrasement" osseux). Pour bien apprécier les lésions articulaires, un autre examen radiographique plus spécifique est parfois nécessaire.

Un cliché radiographique de la cheville blessée est effectué en "varus forcé" : le médecin incline le talon du patient vers l'intérieur tandis que l'on prend un cliché radiographique.

Ce test, un peu douloureux pour le malade, permet d'évaluer une éventuelle lésion ligamentaire et donc de connaître la gravité du traumatisme. Si, au cours de cette manœuvre, les bords de l'articulation (observés à la radio) s'écartent, le ligament a dû être sévèrement touché. Plus rarement, une radiographie est effectuée en poussant le talon vers l'avant ("en tiroir antérieur" - terme médical). D'autres examens radiographiques sont très rarement proposés.

Quelles sont les solutions pour soulager l'entorse ?

Pour les entorses bénignes, il faut se limiter à "consolider" la cheville, sans l'immobiliser véritablement. On utilise des moyens de contention souple (une gaine élastique, un plâtre mou, un strapping : les bandes élastiques adhésives sont placées par le médecin autour de la cheville). Ils sont laissés quelques jours.

Pour les entorses de gravité moyenne, une immobilisation rigide permet aux faisceaux ligamentaires lésés de cicatriser correctement. Les moyens de contention souple sont en général insuffisants, un plâtre (ou résine synthétique) de marche est souvent préférable. Cette immobilisation est laissée environ trois semaines.

On peut également utiliser une attelle pneumatique qui se gonfle pour maintenir la cheville en place à la marche et qui est enlevée la nuit.

Pour les entorses plus graves, avec un petit arrachement osseux par exemple, une immobilisation rigide doit être gardée six semaines. Enfin, une opération est parfois nécessaire pour suturer et réparer le ou les faisceaux ligamentaires lésés. Cette intervention est indiquée si le ligament est sévèrement touché, sans qu'il puisse correctement cicatriser avec une immobilisation seule.

L'opération est plus facilement proposée si la personne blessée est très sportive. En effet, la poursuite de son activité physique nécessite une bonne stabilisation de sa cheville et donc une bonne réparation de son ligament. La solution chirurgicale peut être encore indiquée s'il existe certains types de fractures associés. Après l'opération, une immobilisation plâtrée de six semaines est nécessaire.

Quelles sont les suites de cette blessure à la cheville ?

Une rééducation peut être conseillée quelques jours après avoir enlevé la botte plâtrée (ou de résine). Elle est d'autant plus indiquée que l'immobilisation a été longue. Car à long terme, le risque est une instabilité de la cheville - surtout si, dès le départ, les premiers soins ont été insuffisants. La personne se plaint d'épisodes douloureux, et son pied tend à se dérober, à "se tordre" facilement... ce qui est propice à de nouvelles entorses.

Cette instabilité chronique de la cheville peut être corrigée grâce à des séances de rééducation ou une intervention chirurgicale.

À retenir

Chez un adulte, toute immobilisation rigide, même avec un plâtre de marche comportant une talonnette, nécessite de prendre des anticoagulants afin d'éviter un risque de phlébite. Chez l'enfant, en cas d'entorse grave, pendant plusieurs années une surveillance médicale sera nécessaire pour vérifier si les cartilages de croissance n'ont pas été touchés.

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