Cicatrices : espoir et réalité des lampes LED
- « J’ai la sensation d'avoir été touchée dans mon intégrité », dit Audrey, 39 ans, quand elle évoque la cicatrice dans son dos. Elle ne supporte plus que son mari caresse cette zone...
- « A cause d'elle, j’ai cessé de porter des maillots deux-pièces », confie Sylviane, 59 ans, opérée à 27 ans de la vésicule biliaire.
- Nathalie, 55 ans, ne porte que des pantalons ou des jupes longues pour éviter de montrer celle qui lui zèbre la cheville. « Cette cicatrice m'a fragilisée car elle me rappelle que je ne suis pas aussi résistante que je le croyais », avoue-telle.
De nombreuses femmes souhaitent effacer une cicatrice inesthétique. Malheureusement, c’est un problème compliqué parce qu'il n’y a pas une mais des cicatrices, et chacune est un cas particulier qui dépend de son origine, de sa localisation, de sa surface, de sa couleur et du “sous-sol” de la peau.
Par exemple : La jambe et le pied cicatrisent souvent moins bien que les autres parties du corps, car l'oxygénation des tissus et la circulation veineuse y sont moins bonnes. Surtout, il est extrêmement difficile d'effacer une cicatrice ancienne.
Les lasers les améliorent plus ou moins, de 20 à 80 %, mais ce n'est jamais gagné d'avance. Quant à la chirurgie, les chances de réussite sont aléatoires. Comment va réagir la peau à cette incision ? La seconde cicatrice sera-t-elle plus belle que la première, plus fine et moins rouge ?
Autant de raisons qui font hésiter à se faire de nouveau opérer. Et espérer que les nouvelles lampes, ces fameuses leds (Light ernitting diode ou diode électro-luminescente) soient vraiment capables de les atténuer.
Led : de quoi s'agit-il ?
Elles ont envahi notre vie. Tableaux de bord et feux arrière de voiture, lampes témoins, signalisations routières, télécommandes... ces petites lumières rouges, vertes, jaunes ou bleues qui nous entourent sont des leds. Il faut dire que ces diodes ont tout pour plaire. Elles produisent de la lumière sans trop chauffer et sans consommer d'énergie ou presque (l'équivalent d'une ampoule de 60 W ne consomme en led que 3 W environ).
Ce qui explique qu'elles sont susceptibles de remplacer toutes les sources de lumière, y compris dans le domaine médical, où elles sont de plus en utilisées. Les premiers à avoir identifié l'intérêt des leds pour la peau sont des chercheurs de la Nasa aux États- Unis.
Observant que ces lampes accéléraient la croissance des plantes, ils ont testé leur capacité à stimuler la cicatrisation d'astronautes ou de sous-mariniers. Car, dans ces cas, la cicatrisation est freinée par l'apesanteur ou par la pression atmosphérique élevée. Les résultats furent positifs : les leds amélioraient les processus de réparation de la peau.
Comment ça marche ?
Les leds émettent une lumière de basse énergie dotée d'un bon rendement lumineux. La combinaison intelligente de plusieurs couleurs agit directement sur le métabolisme des cellules. Elle active la respiration cellulaire, stimulant ainsi la synthèse de collagène et d'élastine, dont le rôle est prépondérant dans la cicatrisation.
Qu'est-ce qui distingue les leds des Iasers ?
La chaleur délivrée par les leds est mille fois moins puissante que celle émise par les lasers. Leur avantage est donc d'émettre les mêmes types de lumière (même longueur d'onde), avec un risque bien moindre de brûlure.
Un autre avantage est qu'elles permettent au médecin de combiner plusieurs lumières, de plusieurs couleurs (rouge, vert, bleu, jaune).
Pour quels résultats ?
Plus le dermatologue agit tôt, dans les mois qui suivent l'opération ou la blessure, plus le traitement est efficace.
On ne peut pas effacer une cicatrice, mais l'améliorer. De nombreuses études sur biopsies ou modèles de peau maintenue en survie ont montré une augmentation de l'ordre de 28 % de la synthèse de collagène par les fibroblastes après réalisation de séances de led. De tels résultats demandent d'être patient et de prévoir plusieurs séances, dont le nombre va dépendre de la nature de la cicatrice et de sa localisation.
Quant à l'efficacité des leds sur des cicatrices anciennes, il est difficile de se prononcer. Il existe un traitement en deux étapes :
- la première vise à réactiver la cicatrice (par exemple, une cicatrice blanche redevient rouge) ;
- la seconde la traite comme si elle était récente.
En associant deux types de traitements, les leds et les lasers à colorant pulsé ou/et fractionné, on peut espérer une amélioration de 50 à 60 % d'une cicatrice ancienne.
Quels sont les risques ?
Ils sont a priori négligeables, car les leds ne sont pas suffisamment puissantes pour endommager les tissus.
A quel prix ?
À partir de 50 € la séance, non remboursés. Il faut prévoir environ six à huit séances (1 par semaine).
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Environ un mois après une opération de la thyroïde, je suis allée voir ma dermatologue pour une histoire de grain de beauté. Je portais en permanence un foulard autour du cou pour cacher ma cicatrice, qui était fine mais très rouge. Elle m’a parlé du traitement avec la led et j’ai décidé d’essayer car je n’avais qu’une envie : atténuer cette marque au maximum. J’ai fait six séances, à raison d’une par semaine. Dès la quatrième, ma cicatrice était nettement moins rouge et moins flagrante. Je pouvais enfin me passer de mon foulard.
Après la sixième, elle avait pratiquement disparu. Deux semaines plus tard, personne ne pouvait deviner que j’avais été opérée. J’aurais pu garder une ‘chaînette » autour du cou… C’est génial, je n’ai plus rien du tout !
J’habite à Toulon et je me baigne tous les jours ou presque d’avril à octobre. En juillet dernier, alors que je nageais, j’ai ressenti une décharge électrique sur le bras gauche : c’était une méduse !
J’ai appliqué une pommade mais, comme j’avais une brûlure de plus de 10 cm et qu’elle me faisait très mal, je suis allée voir mon dermato, qui m’a conseillé de la traiter avec des leds. J’ai eu quatre séances espacées de trois à quatre jours. Dès la deuxième, une petite croûte a commencé à se former et, surtout, je n’avais plus mal. Après la quatrième, j’avais encore une petite rougeur, qui a disparu dans les jours qui ont suivi. C’est spectaculaire. Il y a quelques années, j’avais déjà été piquée, et j’ai gardé une trace rouge. Là, non !