Diabète de type 2 : Une pathologie bien connue
Les spécialistes parlent d'une véritable "épidémie". Pourtant, il ne s'agit pas d'une nouvelle maladie contagieuse, mais d'une pathologie connue depuis l'Antiquité : le diabète de type 2. L'Organisation mondiale de la santé estime ainsi que, dans dix ans, le nombre de personnes diabétiques aura doublé dans le monde et dépassera les 350 millions, principalement à cause de cette forme de diabète.
Deux phénomènes expliquent la forte augmentation du nombre de cas : l'absence d'activité physique et la mauvaise alimentation, car elles favorisent le surpoids et l'obésité. En effet, l'accumulation de graisse abdominale chez les personnes en surpoids ou obèses freine l'action de l'insuline, l'hormone chargée de faire baisser le taux de sucre dans le sang (glycémie). Le nombre de malades augmente aussi du fait du vieillissement de la population.
Diabète de type 2 : Qui est à risque ?
Tous ceux qui s'alimentent mal et mènent une vie trop sédentaire ne vont pourtant pas développer cette maladie. Ce sont des facteurs révélateurs d'un terrain sous-jacent. Seules les personnes prédisposées vont devenir diabétiques.
On est davantage à risque si on a un parent, un frère ou une sœur atteints d'un diabète de type 2. Le diabète dit "gestationnel", qui s'installe pendant la grossesse et disparaît après l'accouchement, ou la naissance d'un bébé d'au moins 4,5 kilos augmente aussi pour la mère le risque de devenir diabétique plus tard. Ces deux situations peuvent en effet refléter un dysfonctionnement du pancréas, l'organe qui sécrète l'insuline.
Si vous faites de l'hypertension artérielle et/ou si vous souffrez d'un excès de cholestérol et/ou de triglycérides (les corps gras de l'organisme), vérifiez que vous ne faites pas partie des nombreux diabétiques qui s'ignorent.
Enfin, la prise de certains médicaments, en particulier les corticoïdes à fortes doses, provoque parfois la survenue d'un diabète. Les personnes à risque accru de déclarer un diabète doivent donc bien évaluer avec leur médecin traitant le rapport bénéfice/risque avant toute prescription de cortisone.
Attention aux complications
Le diabète de type 2 évolue pendant des années silencieusement, sans symptômes. Mais après une dizaine d'années, des complications parfois sévères peuvent survenir au niveau des yeux, des reins ou des artères.
Mais ce n'est pas une fatalité ! Avec un traitement efficace pour réguler la glycémie et une bonne hygiène de vie pour combattre le surpoids, les complications sévères peuvent être évitées. En revanche, il n'y a pas de temps à perdre. En effet, la maladie est souvent diagnostiquée alors que le patient est déjà diabétique depuis dix ans, sans le savoir. De plus, les principales mesures à adopter sont simples : faire de l'exercice et mieux s'alimenter.
Pour les plus jeunes, l'objectif est de perdre du poids. Au-delà de 70 ans, on se contentera de maintenir son poids car, en maigrissant, les seniors risquent surtout de perdre du muscle qui ne se reconstituera pas. Concernant l'activité physique, privilégier les sports qui demandent des efforts assez soutenus, mais non violents.
Il faut également s'en tenir à une activité physique modérée. On recommande par exemple la marche à pied (30 minutes par jour), la course de fond, ou la natation. Néanmoins, il est indispensable de prendre un avis médical au préalable, pour s'assurer que l'on ne présente pas de complications au niveau des artères du cœur.
Manger de tout, mais avec modération
Pour contrôler son poids, une personne diabétique devra manger moins et, bien sûr, adopter un régime pauvre en sucres mais également en graisses, principales responsables du surpoids.
Donc, attention à la charcuterie, au fromage, aux pâtisseries, aux produits laitiers, au chocolat même pauvre en sucre, voire aux biscottes de base, beaucoup plus caloriques qu'il n'y paraît !
Eviter l'alcool, trop riche en calories, en particulier la bière qui contient aussi beaucoup de sucre.
Le menu idéal privilégiera les graisses végétales aux graisses animales, en quantité modérée (attention, l'huile d'olive contient autant de calories que les autres huiles, même si elle est moins néfaste pour les altères). Et du poisson, deux à trois fois par semaine, sans panure ni friture, à la place de la viande.
Consommer des huiles (de lin, de colza, de noix, de germe de blé ou de pépin de raisin) et des poissons des mers froides (sardine, saumon, hareng…) riches en acides gras oméga 3 est aussi conseillé.
Dans certains cas, l'activité physique et l'alimentation suffisent à équilibrer la glycémie. Mais, en complément, il est fréquent que des médicaments soient prescrits pour améliorer l'efficacité de l'insuline. Et, assez souvent, au bout de quelques années, le patient devra se résoudre à être traité avec des injections d'insuline.
C'est une évolution naturelle du diabète car la carence en insuline s'aggrave progressivement avec le temps, même si on traite bien son diabète. Il ne faut surtout pas le prendre comme un échec.
Diabète de type 1 et de type 2 : deux maladies distinctes
Caractéristiques | Diabète de type 1 | Diabète de type 2 |
DÉFINITION : dans les deux cas, le taux de sucre dans le sang (glycémie) à jeun est supérieur à 2 g/l, à au moins 15 jours d'intervalle. | Le corps ne fabrique plus d’insuline | L'insuline est présente, du moins au début de la maladie, mais inefficace pour faire baisser la glycémie |
SURVENUE DE LA MALADIE | Brutale | S'installe pendant une dizaine d'années avant l'apparition des premiers symptômes |
ÂGE | Personnes jeunes ou très jeunes (moins de 30 ans, en moyenne) | A partir de 40 ans le plus souvent, mais touche de plus en plus de personnes jeunes |
POIDS | Normal, voire inférieur à la normale | Dans 80 % des cas, surpoids ou obésité |
TRAITEMENT | Injections d'insuline, plusieurs fois par jour | Activité régime adapté en première intention, Médicaments oraux injections d'insuline |
FRÉQUENCE | Assez rare : 1 diabétique sur 10 | Répandu : 9 diabétiques sur 10 |
NOMBRE DE MALADES EN FRANCE | Estimé à 200 000 | Estimé à 2,3 millions |
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