Qu’est-ce qu’une descente d’organe ?
La descente d’organe, appelée également prolapsus, est très fréquente puisqu’elle concerne environ une femme sur trois après la ménopause sachant qu’il est difficile d’en estimer le nombre avant.
On parle de descente d’organes ou de prolapsus génital quand l’un ou plusieurs organes présents dans le bassin de la femme : la vessie, l’utérus ou le rectum n’est plus maintenu par les ligaments et/ou les muscles qui forment le plancher pelvien. C’est ce dernier qui sert à soutenir tous ces organes qui s’effondrent alors à travers la paroi vaginale.
Ils descendent et tombent dans le vagin au niveau des zones anatomiques de faiblesse du périnée, la fente urogénitale, puisque le maintien n’est plus présent.
La descente d'organe se manifeste parfois seulement au cours de certaines situations qui augmentent la pression intra-abdominale comme quand vous faites un effort pour soulever quelque chose de lourd, en station debout, ou en période de constipation, mais il peut également se manifester de manière permanente.
Les symptômes
Seules 10% des femmes concernées par un prolapsus présentent des symptômes gênants. Ces derniers sont en effet généralement assez peu caractéristiques. Le plus courant est la sensation de lourdeur au niveau du bassin, du rectum ou du périnée ou une impression de boule vaginale. D’autres ressentent simplement une gêne sans savoir exactement ce que c’est et à quoi c’est dû.
- La gêne peut être plus forte après des efforts physiques, mais elle disparaitra en s’allongeant quelque temps.
- Quand le prolapsus s’extériorise, il forme une boule qui sort de la vulve, mais cela peut se produire dans environ 12% des cas de prolapsus chez les femmes de 45 à 85 ans.
- La plupart du temps d’autres signaux peuvent alerter : les fuites urinaires lors d’effort, et des troubles anaux qui peuvent être associées au premier ou isolées comme la constipation ou des difficultés à évacuer les selles.
- Les douleurs pelviennes ou lombaires ou des douleurs durant l’acte sexuel lors de la pénétration peuvent également alerter.
Comment savoir si on a une descente d'organes ?
Pour savoir si vous avez vraiment une descente d’organe, le plus simple est de consulter votre médecin si vous avez des symptômes qui pourraient l’évoquer. Après l’examen clinique, celui-ci vous dirigera vers un urologue ou un gynécologue-obstétricien pour qu’il évalue le problème et vous propose un traitement adéquat.
Les causes
De nombreuses causes peuvent entrainer une descente d’organe ou prolapsus, parmi les plus courantes on retrouve :
- Les accouchements difficiles surtout si vous avez eu un gros bébé, autour de quatre kilos, représentent le premier facteur prédisposant au prolapsus. Le traumatisme périnéal ou l’utilisation des forceps est également un facteur de risque.
Bon à savoir : l’épisiotomie évite le risque de la déchirure grave du périnée, mais rien jusque-là ne prouve qu’elle diminue le facteur risque de descente d’organe.
- Les différentes interventions au niveau du bassin.
- L’hérédité peut effectivement vous prédisposer au problème de faiblesse des tissus conjonctifs. On note par exemple que les femmes jeunes qui sont victimes d’un prolapsus ont souvent une mère en ayant eu aussi. Dans ce cas bien souvent d’autres symptômes sont associés comme une hyperlaxité ou des hernies.
- Certains métiers qui obligent à rester debout trop longtemps ou à porter des charges lourdes de manière répétée accentuent encore le risque.
- Certaines anomalies du bassin et de la colonne vertébrale peuvent en être la cause. C’est le cas de l’effacement de la lordose absence de courbure dans le bas du dos ou des anomalies des tissus entre les organes qui jouent un rôle sur l’élasticité des ligaments et des muscles.
- La pratique de sport de manière intensive, une constipation sévère et chronique ou même une toux chronique favorisent également le prolapsus
- L’âge et la ménopause constituent des facteurs de risque dus essentiellement à la diminution des estrogènes.
- L’obésité, un périnée fatigué, le relâchement musculaire entrainent également des risques de même que des tissus fragiles, ce problème étant également constaté chez des femmes n’ayant pas eu d’enfants.
Les traitements naturels de la descente d'organe
Tous les prolapsus ne nécessitent pas forcément de traitements particuliers ni d’intervention. Celui-ci est décidé en fonction de la gêne ressentie par la patiente et du degré de celle-ci.
Le seul traitement naturel ne peut en aucun cas corriger le prolapsus, mais permet de le stabiliser et de retarder une intervention éventuelle, c’est la rééducation périnéale qui s’effectue chez un kinésithérapeute avec des exercices, dont certains peuvent être faits à la maison en dehors des séances.
Il est également recommandé d’observer quelques règles diététiques et d’hygiène pour limiter et contrôler l’évolution : prévention de la constipation, éviter tous les exercices physiques qui sont traumatisants pour le périnée et perte de poids.
Tous les prolapsus doivent être diagnostiqués par un spécialiste qui évaluera la gêne ressentie et le niveau d’atteinte pour pouvoir envisager le traitement le plus adapté à votre cas. Dans le cadre d’un prolapsus extériorisé, seule la chirurgie peut corriger le problème et éviter les éventuelles complications : infections, hémorragies et détérioration des organes sortis. Cette atteinte concerne généralement les personnes âgées entrainant même parfois une perte d’autonomie.
Quelle intervention pour une descente d'organes ?
L’intervention dans le cadre de la descente d’organe peut prendre deux formes :
Par voie vaginale, donc sans ouverture, elle est effectuée pour les patientes qui ne peuvent bénéficier de la coelioscopie. Elle consiste à renforcer les tissus avec des prothèses textiles ou en utilisant les tissus de la patiente.
Par voie abdominale, il existe alors deux méthodes : soit par coelioscopie (promonto-fixation), il s’agit d’un appareil optique qui est introduit dans la paroi abdominale par une petite incision, ou par une ouverture de l’abdomen. Le but est d’insérer des prothèses dans le vagin pour remonter les organes. Celles-ci sont généralement posées entre le rectum et la vessie et/ou entre le vagin et la vessie. Cette opération peu invasive permet de limiter le temps d’hospitalisation ainsi que les effets secondaires.
Descente d’organe ou prolapsus : est-ce dangereux ?
Le prolapsus est plus gênant que grave, mais comme il est inconfortable et entraine des effets secondaires extrêmement ennuyants dans la vie de tous les jours comme la constipation, des difficultés d’évacuation des selles ou des fuites urinaires, il convint d’y remédier. C’est au médecin d’évaluer les conséquences sur la vie de la patiente avant de proposer une intervention chirurgicale si celle-ci est trop impactée. C’est pourquoi il est nécessaire de consulter rapidement un spécialiste qui vous proposera le traitement adéquat.
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