Avez-vous des problèmes digestifs, circulatoires, nerveux, allergiques, de thyroïde ? un diabète ? une maladie cardiaque ? Un stress familial ? Fumez-vous plus de cinq cigarettes par jour ? Ne soyez pas surpris si le dentiste vous pose toutes ces questions lors d'une première entrevue.
Il a besoin de savoir si votre état de santé peut avoir des conséquences sur votre santé bucco-dentaire. Et vice-versa.
La bouche est une porte d'entrée idéale pour les bactéries qui peuvent gagner d'autres parties du corps. Ainsi, une carie dentaire peut fragiliser un organe vital (cœur, rein, foie...), une dévitalisation mal faite peut infecter les sinus ou encore une infection sur une dent de sagesse peut provoquer une tendinite !
Patients diabétiques : les gencives en première ligne
Si vos gencives saignent, consultez votre dentiste, car tout saignement doit faire suspecter la présence d'un foyer infectieux. Si ce foyer n'est pas traité, il peut entraîner, localement ou à distance, des troubles secondaires.
C'est le cas chez les personnes diabétiques, a fortiori si leur diabète est mal équilibré. Non seulement, elles sont plus fragiles en cas d'infections dentaires, et doivent pour cela prendre des antibiotiques de façon quasi systématique (même pour un simple détartrage). Mais elles sont également plus exposées aux maladies du parodonte (gencives, os, ligaments). Ce qui demande une auto-surveillance et des visites régulières chez le dentiste.
Une démarche qui démontre un intérêt certain : le traitement d'une parodontite sévère chez ces patients permettrait en effet de mieux équilibrer leur diabète ensuite !
Personnes cardiaques : une infection du cœur
Tout foyer infectieux présente un risque vital chez les patients cardiaques qu'il faut à tout prix éradiquer. Notamment celui de la survenue d'une endocardite d'Osler (infection d'une enveloppe du coeur) qui peut être grave. Des mesures préventives sont donc nécessaires.
- Avant une intervention dentaire, on prescrit systématiquement, comme pour les diabétiques, des antibiotiques pendant quelques jours.
- Quand une intervention chirurgicale est programmée, le patient doit consulter son dentiste le plus tôt possible. Si une ou plusieurs dents présentent un risque (carie, parodontite débutante, existence d'un kyste...), elles sont traitées si c'est possible. Dans le cas contraire (parce que certaines dents nécessitent des traitements longs ou ne peuvent pas être sauvées), la chirurgie ou l'extraction de la dent malade sont parfois l'unique solution.
- En cas de greffe ou de pose de prothèse orthopédique, les dentistes suivent le même protocole, car toute infection remettrait en question le succès de la greffe.
Femmes enceintes : accouchement prématuré
Dans la mesure du possible, les dentistes évitent d'intervenir sur les dents au cours de la grossesse. En revanche, il est vivement recommandé aux femmes enceintes de faire un bilan dentaire au deuxième et au septième mois. Une démarche préventive pour apprendre à bien éliminer la plaque bactérienne, responsable de gingivites et de caries dites "de grossesse".
Mais le mieux est encore de faire contrôler sa santé buccale avant d'être enceinte. Par exemple, une maladie du parodonte qui ne serait pas dépistée et traitée pourrait avoir des conséquences sérieuses. Il existe un risque pour le fœtus, mais aussi d'accouchement prématuré et de bébé de faible poids.
Selon les chiffres délivrés par l'Association dentaire française, le risque d'accoucher prématurément serait en effet trois à sept fois plus élevé que chez une femme ayant une dentition saine.
Mauvaise occlusion : douleurs musculaires
Toute intervention sur les dents (plombages, couronnes, implants...) modifie ce que l'on appelle l'occlusion, c'est-à-dire la fermeture harmonieuse des dents du haut avec celles du bas. Normalement, les muscles de la mastication s'adaptent, mais ce n'est pas toujours le cas. En quelques mois, le patient peut alors ressentir dans les régions périphériques (cou, épaules, dos, bras) des douleurs musculaires ou névralgiques, souffrir de tendinites, ressentir des fourmillements dans les membres supérieurs, un spasme oculaire... Les plus courants étant les maux de tête et les vertiges.
Pour rétablir une bonne occlusion dentaire, il est d'abord proposé au patient de porter pendant deux à quatre mois une gouttière en plastique sur les dents du bas. Celle-ci sert de "fusible" elle permet aux muscles de se décontracter, de récupérer et aux douleurs de disparaître. Elle sert aussi à confirmer que les symptômes sont bien d'origine dentaire. Ensuite, le dentiste effectuera les corrections qui s'imposent pour éviter les récidives de douleurs.
Cela étant, il est toutefois inutile de vous précipiter chez votre dentiste parce que vous avez une tendinite au bras ou des vertiges. Les dents ne sont pas responsables de tous les maux : c'est seulement quand toutes les autres causes ont été éliminées que l'on peut effectivement penser à une origine dentaire.
En attendant, consultez votre dentiste au moins une fois par an et soignez votre hygiène bucco-dentaire. Si le brossage était effectué pendant trois minutes à chaque fois, on éliminerait bon nombre d'affections bénignes et de maladies dentaires.
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