La cystite est très mal vécue par les femmes. Elle se manifeste généralement par des brûlures intenses et très douloureuses pendant les mictions et par des besoins fréquents d'uriner. En cas d'infection urinaire basse, c'est-à-dire localisée dans la vessie, les urines sont aussi parfois troubles, hémorragiques et même malodorantes. Souvent, il existe une pesanteur au bas-ventre.
Une forte fièvre (39-40°C) doit alerter, car elle révèle en général une infection d'un ou des deux reins (appelée pyélonéphrite). On parle d'infection urinaire haute. Elle est heureusement plus rare et se caractérise par des douleurs lombaires uni ou bilatérales, des frissons et une altération de l'état général. S'il s'agit d'une première infection basse, il est habituellement prescrit des antibiotiques (de la famille des pénicillines ou des quinolones) pendant quelques jours. Ce traitement, efficace, soulage assez rapidement les douleurs et ne nécessite généralement pas d'autres examens complémentaires.
Consulter au tout début
Reste qu'il est important de consulter lors d'un premier épisode. En effet, non traitée, une cystite peut évoluer en une infection haute atteignant le rein. L'apparition d'une fièvre inexpliquée doit être prise au sérieux et il ne faut pas hésiter à consulter rapidement. La pyélonéphrite est une infection grave qui peut altérer un rein, si elle n'est pas soignée à temps.
Pour le traitement d'une pyélonéphrite, on prescrit des antibiotiques pendant deux à trois semaines. Attention, en l'absence de traitement, l'infection haute peut alors se compliquer et provoquer une septicémie ou un abcès au rein. Une hospitalisation est alors nécessaire pour éviter des lésions, voire la destruction de l'organe.
Identifier la bactérie
Les cystites à répétition sont fréquentes. Les femmes font des récidives (plus de trois fois par an) dans 20 % des cas.
Un test à faire soi-même : si vous êtes sujette à des cystites à répétition, il existe des bandelettes urinaires disponibles en pharmacie (8 à 10 € la boîte de 12). Elles servent à établir un premier diagnostic qu'il faut faire valider par un examen chez le médecin. Ce test est pratique, mais ne reste qu'une valeur d'orientation.
Ensuite, on a recours à des antibiotiques mais seulement après avoir effectué une analyse d'urines (examen cytobactériologique des urines - ECBU) qui permet d'identifier la bactérie en cause et l'antibiotique le plus approprié.
Le médecin peut également proposer un traitement « antibiotique-minute » en prise unique dans le cas de cystite à faible récidive.
Des examens pour comprendre le problème
Le médecin pose de nombreuses questions à la patiente pour déceler les causes de la récidive ou les facteurs la favorisant. En fonction des réponses, des examens complémentaires (d'imagerie) peuvent être demandés. Des malformations congénitales de l'appareil urinaire, jusque-là non détectées, sont parfois mises en évidence.
Ce bilan pourra aussi identifier d'éventuels calculs à l'origine de l'obstruction des voies urinaires. Selon les résultats de ces examens, une solution chirurgicale peut être proposée.
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Des solutions très simples
Si aucune anomalie anatomique ou organique n'est découverte, de simples conseils d'hygiène et d'alimentation peuvent suffire à limiter l'apparition d'infections urinaires et réduire leur fréquence.
Règles d'hygiène : tout d'abord, aux toilettes, il est important de s'essuyer d'avant en arrière, pour éviter de transporter les bactéries de l'anus à l'urètre. S'assurer que la miction soit complète permet ne pas laisser les urines stagner dans la vessie. Éviter de se retenir, car les risques d'infections seraient importants,
II faut limiter les bains moussants et préférer les savons à pH neutre pour éviter de modifier l'équilibre de la flore du vagin.
Conseils vestimentaires : mieux saut éviter les pantalons trop serrés et les vêtements en fibres synthétiques qui accentuent la macération et la multiplication des germes
Et les rapports sexuels : Ils peuvent provoquer des infections urinaires que l'on peut aisément enrayer en allant aux toilettes après chaque rapport. En effet, le frottement au niveau du méat urinaire favorise l'entrée dans l'urètre et dans la vessie de microbes naturellement présents dans le vagin.
D'ailleurs, les premiers rapports sexuels coïncident souvent avec une première infection.
Recommandations diététiques : limitez les boissons gazeuses, le vin blanc, la bière, le café et le thé en leur préférant des jus de fruits qui limitent la prolifération des bactéries. Boire 1,5 L d'eau par jour en moyenne est un excellent moyen de purger la vessie et l'éliminer les éventuelles bactéries qui peuvent s'y trouver. On peut y associer une tisane de canneberge dont les actions diurétiques et antiseptiques limiteraient les récidives.
Privilégiez les fibres dans l'alimentation pour les personnes sujettes à la constipation.
En effet, les matières fécales peuvent comprimer la vessie qui se vide mal. Réduisez les laitages et le fromage qui favorisent l'apparition de calculs susceptibles d'obstruer les voies urinaires.
Attention en cas de grossesse !
Les femmes enceintes sont particulièrement sensibles aux infections urinaires. Elles doivent se méfier, surtout lorsqu'elles ont déjà eu des infections urinaires avant leur grossesse. En effet, dans de rares cas, les conséquences peuvent être graves.
Il est important de consulter car l'infection peut provoquer un accouchement prématuré.
Témoignage : "Aujourd'hui, je suis guérie"
Camille a eu sa première cystite au début de sa vie sexuelle. Depuis, l'infection est revenue fréquemment.
« À chaque fois que j'urinais, ça me brûlait. J'avais régulièrement envie d'aller aux toilettes car je ressentais en permanence une pression sur le bas-ventre. Mais quand j'urinais, j'avais cette sensation désagréable que ma vessie n'était pas complètement vidée », explique-t-elle.
Des consultations fréquentes chez son généraliste ont permis de mettre fin momentanément aux symptômes. Mais les traitements n'ont pas enrayé définitivement l'infection. La cystite réapparaissait tous les trois mois pendant deux ans.
« Le pire, c'est que ces infections ont ralenti mon activité sexuelle. J'avais trop peur qu'avec les rapports, les choses empirent ».
C'est au cours d'un rendez-vous de contrôle chez la gynécologue que celle-ci lui conseille d'uriner après chaque rapport et de boire beaucoup d'eau :
« Je n’avais jamais fait le lien avec l'activité sexuelle. Depuis, je n 'ai plus aucun problème, Cela fait bientôt dix ans que je suis débarrassée de la cystite. »
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