Quels sont les signes ?
Très désagréable, et parfois très douloureuse, la cystite se manifeste habituellement par des brûlures et une fréquence anormale des mictions. Les urines sont troubles et il n'y a généralement pas de fièvre (lorsque ces symptômes s'associent à de la fièvre, cela peut signifier que l'infection est plus grave et qu'elle a atteint le rein). La cystite se soigne généralement très bien, à condition de ne pas attendre.
Pourquoi ce sont les femmes qui en souffrent ?
Les hommes n'ont pratiquement jamais de crise de cystite mais, parfois, des crises de même nature (fréquence anormalement élevée des mictions, brûlures et urines troubles), avec de la fièvre qui traduit une infection aiguë de la prostate.
On ne sait pas vraiment pourquoi les femmes souffrent aussi souvent de cystite. On l'explique par la brièveté de l'urètre et par la proximité du vagin, de la vulve et de l'anus qui permettrait à certains germes de remonter vers la vessie. Il y a quelques années, on a incriminé un rétrécissement de l'extrémité de l'urètre et beaucoup de femmes ont été opérées... sans résultat.
Quand consulter un urologue ?
La crise de cystite chez la jeune femme guérit facilement et ne masque aucune maladie grave, mais il faut se méfier de ces crises quand elles commencent tard au cours de la vie. Surtout chez une femme qui fume ou qui, en même temps, voit apparaître des ennuis digestifs.
Une tumeur de la vessie, un cancer du côlon ou de l'urètre peuvent en effet provoquer des brûlures lorsqu'on urine, voire une vraie cystite. Des examens complémentaires seront alors nécessaires (échographie et cystoscopie).
De même, la présence de fièvre pendant la crise de cystite devra conduire à consulter un urologue, une fois la crise guérie par antibiotiques. Par ailleurs, il est à noter qu'un calcul de la vessie et certaines maladies parasitaires peuvent aussi provoquer des brûlures.
Quel examen le médecin prescrit-il ?
C'est l'ECBU (examen cyto-bactériologique des urines) : il s'agit d'un prélèvement d'urine qui permet de détecter la présence d'infection dans les urines et d'identifier le microbe en cause. Il sera aussi possible de déterminer l'antibiotique le plus efficace contre le germe.
Dans la plupart des cas, le colibacille est retrouvé. Cet examen est surtout recommandé lors de la survenue des premières crises de cystite.
Existe-t-il des cystites sans infection ?
Oui, il arrive que l'examen des urines montre l'absence d’infection (on parle de cystite à urines claires). Le cas est rare. Il peut s'agir d'une guérison spontanée, surtout si cet examen a été pratiqué tardivement Mais d'autres causes doivent être envisagées, surtout en cas de récidives : tumeur de la vessie, vaginite...
Quel est le traitement le plus courant ?
Le traitement "désinfectant" aux antibiotiques ou aux sulfamides est presque toujours nécessaire (sans utiliser d'antibiotiques majeurs, sauf en cas de fièvre). En général, si le traitement est administré dans les premières heures de la crise, elle guérit en 24 à 48 heures.
On parle de traitement "minute". C'est-à-dire ?
Le praticien a le choix. II peut prescrire soit un traitement antibiotique au long cours (environ 4/5 jours), soit un traitement dit "minute" parce qu'il se limite à la prise d'un seul comprimé d'antibiotique.
L'efficacité est la même ; le choix du traitement reste essentiellement une affaire d'habitude du médecin.
Dans quel cas une intervention chirurgicale est-elle nécessaire ?
Le recours à la chirurgie est exceptionnel. Ce n'est que lorsque la cystite est la conséquence d'une maladie de la vessie (une tumeur, par exemple) qu'il faut l'envisager.
Dans le cas d'une cystite à proprement parler, il est rare que l'on découvre un vrai rétrécissement de l'urètre ou une malformation qui nécessite une intervention chirurgicale.
Quels sont les conseils pour éviter les crises ?
Dans plus de 90 % des cas, on ne s'explique pas, pourquoi les germes ont gagné la vessie. Heureusement, les cystites cèdent très bien à un traitement médicamenteux.
Il est important d'entamer ce traitement dès les premiers signes, sans attendre que les symptômes s'aggravent (antibiotiques ou sulfamides en cas d'infection à colibacilles ; sulfamides, même si les urines sont claires). Les conseils d'hygiène sont fondamentaux pour éviter le déclenchement des crises.
Conseils de prévention
- Boire : au minimum un litre et demi d'eau par jour (jusqu'à deux litres), en répartissant la prise tout au long de la journée. Mais en évitant les eaux bicarbonatées type Célestins ou Badoit.
- Éliminer les bactéries : un demi-verre de jus d'airelle (ou de myrtille) par jour aurait le pouvoir d'éliminer la bactérie la plus courante qui affecte les cellules du système urinaire.
- Éviter les facteurs irritants : supprimer de votre alimentation la caféine, l'alcool, le piment et les édulcorants.
- Respecter la flore vaginale : en n'utilisant pas de produits agressifs (déodorant, douche vaginale...) pour votre hygiène intime, ni de spermicide.
- Atténuer les risques de constipation : pour favoriser l'élimination des bactéries, renforcez vos apports en fruits, en légumes frais et en céréales complètes.
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