À vingt ans, 20 % des hommes perdent leurs cheveux. Un chiffre qui augmente régulièrement avec l'âge. Ainsi vers cinquante ans, un homme sur deux est touché par l'alopécie. Dans la majorité des cas, celle-ci est d'origine héréditaire (plusieurs cas dans la famille) ou hormonale (hyperactivité des hormones masculines, les androgènes).
Cette forme très fréquente d'alopécie, que l'on qualifie d'androgénétique, est due à l'hyperactivité d'une enzyme, la 5 alpha-réductase qui transforme la testostérone (hormone masculine) en dihydrotestostérone. Les cycles pilaires raccourcissent, les cheveux s'affinent de plus en plus, jusqu'à leur disparition totale si l'on n'agit pas pour enrayer la chute.
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Stress, soleil, aggravent le problème
L'alopécie est par ailleurs aggravée par l'inflammation du cuir chevelu, le tabac, l'exposition solaire, le stress et... la musculation pratiquée de manière intensive ! Une étude américaine menée en 2017 et exposée lors du congrès européen de recherche sur le cheveu, a en effet montré une élévation des taux de testostérone chez les culturistes.
La même étude a montré à contrario une amélioration chez les personnes exerçant une activité endurante.
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La meilleure façon de traiter la chute androgénétique est de réagir le plus tôt possible. Prescrits par les deux tiers des dermatologues, les traitements médicamenteux, finastéride 1 mg (par voie orale) et minoxidil 2 % et 5 % (par voie locale), stabilisent la chute dans 80 % des cas et induisent une repousse dans 40 % des cas. Le premier, en inhibant la 5-alpha réductase. Le second, par vasodilatation des capillaires irriguant les bulbes pileux. Depuis peu, le minoxidil 5 % est prescrit en première intention au lieu du minoxidil 2 %. Ce dosage a prouvé son efficacité dès deux mois de traitement, avec des résultats supérieurs à la moyenne pour plus des trois quarts des patients traités.
De plus en plus de femmes concernées
Moins connue, l'alopécie androgénétique touche également les femmes (entre 20 % et 40 %). Mais elle se manifeste en général plus tardivement (vers 45 ans) et différemment : la chevelure s'éclaircit progressivement sur le sommet du crâne (alopécie diffuse).
Les trois périodes révélatrices d'une alopécie androgénétique. C'est la même chose au moment de la ménopause.
Deux traitements sont préconisés le minoxidil 2 % quandrogènes. En revanche, chez celles qui ont eu un cancer du sein, le médecin ne prescrira que le minoxidil.
Masser, c'est utile !
Même si le massage du cuir chevelu n'induit pas une repousse des cheveux, il peut cependant jouer un rôle positif, une étude américaine de 2016 a émis l’hypothèse que le massage du cuir chevelu pourrait expliquer l'efficacité des traitements placebo dans les études, en favorisant reprise de la croissance des « follicules vides » (Où il n’y a plus de bulbe pileux). Le massage redonnerait ainsi vie à quelques follicules endormis.
Comprendre pourquoi ils tombent
La majorité des chutes de cheveux féminines restent néanmoins temporaires. Les chutes saisonnières, par exemple, en été et à l'automne, sont fréquentes : l'état de la chevelure s'améliore spontanément dans les trois mois. Le stress, le surmenage, la fatigue, la prise de certains médicaments, un déséquilibre alimentaire, une pilule contraceptive mal équilibrée... sont également des facteurs déclenchants.
Un traitement inhibiteur de la 5-alpha réductase n'est pas justifié dans ces cas particuliers. En revanche, les compléments alimentaires spécifiques "cheveux' ou certaines lotions antichute peuvent améliorer l'état général de la chevelure (brillance, souplesse...).
Dans tous les cas, si vous ne constatez pas d'amélioration après trois mois, consultez votre médecin.
Les compléments nutritionnels qui aident
Pour être en bonne santé, le cheveu a besoin de vitamines du groupe B, de minéraux (zinc, fer), d'oligo-éléments, d'acides aminés soufrés.
Les compléments dosés en zinc et ceux contenant de la gélatine végétale peuvent accélérer le processus de croissance, en cas de chutes saisonnières et réactionnelles (Anacaps, Vitalfan...). Nouveau venu, le complément nutritionnel Alpharégul revendique pour sa part une action antichute chez l'homme dès trois mois de traitement. Les acides gras, phytostérols, lignanes (anti-oxydants extraits de certaines huiles), oxyde de zinc, vitamines B6 et E qui le composent réguleraient l'activité de la 5-alpha réductase. Malgré une présentation séduisante, ce produit n'a pas encore fait la preuve de son efficacité sur la chute des cheveux.
En traitement local
On ne peut accorder trop de crédit aux lotions ou sérums antichute, en vente libre dans les pharmacies, tant qu'ils n'ont pas fait la preuve de leur efficacité sur la chute des cheveux androgénétique. Les médecins leur reconnaissent pourtant un rôle dans l'amélioration de la qualité du cheveu, sa résistance et dans la régulation de l'hyperséborrhée.
Comme les compléments nutritionnels, ces produits peuvent accélérer la pousse des cheveux dans les cas de chutes saisonnières et réactionnelles.
Certaines grandes marques proposent un nouveau traitement en deux étapes pour l'homme et la femme : la première consiste à préparer le cuir chevelu avec un extrait de quinquina rouge.
La seconde, à traiter le cuir chevelu avec un extrait de pin, l'alpha pinène (stimulation du bulbe en phase de croissance) pour les hommes, et avec un extrait d'olivier (action antiradicalaire) pour les femmes, en cas de stress ou de fatigue.
Quels shampooings ?
Les traitements locaux sont souvent proposés avec leur shampooing "antichute". Ils n'ont pas d'activité antichute, mais sont formulés pour ne pas agresser les cheveux ni le cuir chevelu. Certains promettent une action stimulante et vitaminée.
D’autres ont une action anti-séborrhéique, anti-irritante, antifongique qui peut améliorer l'efficacité des traitements antichute.
Cela dit, vous pouvez également utiliser un shampooing doux, qui respecte l'équilibre physiologique du cuir chevelu.
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