[Automédication] Douleur, fièvre, rhumes, maux de gorge, anxiété, angoisses : comment se soigner seul et sans risques ?

Auto Médication
Contrairement à une idée reçue, en France nous boudons volontiers l’automédication. Pourtant, si l’on prend certaines précautions, il reste possible de recourir à cette pratique avec beaucoup de vigilance toutefois !

L'automédication contre douleurs et fièvre

Les médicaments qui ont cette indication sont très nombreux. La grande majorité d'entre eux contient l'une de ces trois substances : aspirine, paracétamol ou ibuprofène. À des posologies différentes, sous des présentations très variées (comprimé, gélule, poudre, suppositoire...), avec parfois l'association d'autres produits, et enfin à tous les prix. Bref, le choix est énorme. De façon schématique, il est possible de s'y retrouver si l'on connaît la substance (le principe actif) que ce médicament contient.

Aspirine

Points forts : Elle est un peu la référence, étant peut-être le médicament le plus utilisé à travers le monde. Très fiable et active contre la douleur et la fièvre, elle a également un pouvoir anti-inflammatoire, mais très faible par rapport à d'autres molécules plus spécifiques.

Points faibles : Ses effets indésirables sont assez nombreux. Risques de saignements, d'allergie parfois grave. Prise sur de très longues périodes, elle risque d'engendrer une insuffisance rénale. Elle peut être contre-indiquée chez des personnes ayant des antécédents d'ulcère gastrique. L'aspirine doit être associée avec prudence avec les anti-coagulants ou certains médicaments contre le diabète. Elle est déconseillée durant la grossesse, surtout lors des premiers et des derniers mois.

Remarque : II n'est pas recommandé de l'utiliser lors d'une crise de goutte. On peut l'associer avec le paracétamol, mais pas avec l'ibuprofène.

Paracétamol

Points forts : Dans cette gamme de produits contre les douleurs et la fièvre, il est aussi considéré comme une référence. Il présente très peu d'effets secondaires et peut être utilisé lors d'une grossesse ou d'un allaitement.

Points faibles : Il est à noter que de rares accidents allergiques ont été enregistrés.

Dans le sang, une diminution des plaquettes est un phénomène qui a été observé de manière exceptionnelle. Le paracétamol est contre-indiqué en cas d'insuffisance hépatique grave.

Remarque : Il peut être utilisé en association avec l'aspirine et l'ibuprofène. Attention, il est également présent dans de nombreux autres médicaments indiqués dans la toux, le rhume... ce qui risque d'entraîner d'éventuels surdosages.

lbuprofène

Points forts : Pour ces indications antipyrétique et antalgique, on peut dire que c'est un médicament de nouvelle génération. De nombreuses études ont prouvé son efficacité.

Points faibles : II doit être utilisé avec grande précaution en cas d'antécédent d'ulcère digestif. Il doit être pris sous surveillance médicale chez la femme enceinte, interdit au-delà du sixième mois de grossesse, déconseillé en cas d'allaitement. Il existe aussi des risques d'allergie (antécédents d'asthme)

Remarque : Son association avec l'aspirine (à forte dose) ou un autre anti-inflammatoire non stéroïdien est déconseillée, mais elle est possible avec le paracétamol.

Se soigner seul contre rhumes et maux de gorge

En général, chacun les soigne à sa façon. En prenant quelques comprimés ou un sirop, en utilisant un spray ou en faisant des inhalations

Pour le nez

  • Les comprimés sont souvent constitués d'une association de plusieurs médicaments. A commencer par un antipyrétique. Ils contiennent aussi parfois des vasoconstricteurs, comme l'éphédrine. Ce produit est contre-indiqué en cas d'allaitement, d'hypertension artériel, d'affections cardiaques... Association également fréquente, celle avec des antihistaminiques, comme la triprolidine, qui risquent de provoquer une rétention urinaire, un glaucome. Ces anti-histaminiques sont particulièrement indiqués quand la rhinite a une composante allergique (éternuements, écoulements clairs).
  • Les inhalations, notamment avec des essences aromatiques de plantes ou des comprimés à base de soufre, sont souvent efficaces même si elles ne sont pas d'utilisation simple. Elles permettent de déboucher le nez durant quelques heures car les substances que l'on inspire sont en contact direct avec la muqueuse respiratoire.
  • Les sprays vendus sans ordonnance n'ont pas une grande efficacité, surtout s'il existe une obstruction totale. Chez l'enfant, on préfère en général utiliser un sérum physiologique.

Pour la gorge

En fonction de l'importance des maux de gorge et d'éventuels autres symptômes, l'avis d'un médecin peut être nécessaire. Mais la plupart du temps, dès les premiers picotements phalyngés, on se précipite sur un collutoire ou une pastille adoucissante.

En général, ces produits soulagent un temps, mais assez rapidement la douleur réapparaît. C'est un anesthésique présent dans un grand nombre de ces produits qui apporte cet apaisement passager. Ils contiennent aussi souvent un antiseptique, un antibiotique ou un enzyme comme l'amylase. une utilisation supérieure à six jours d'antiseptiques locaux est déconseillée, car ils risquent de perturber la flore bactérienne normalement présente dans la cavité buccale et, au contraire, "réveiller" un gène nocif.

Certains de ces produits peuvent encore provoquer des nausées si l'on en abuse. D'autres médicaments contiennent des substances luttant contre la toux. Ces antitussifs ont l'inconvénient d'engendrer parfois une légère somnolence... ou des troubles encore plus sévères.

Anxiété et angoisses : peut-on pratiquer l'automédication ?

Elles peuvent se manifester de différentes façons, associant généralement un mal-être psychologique et des symptômes physiques. L'anxiété dite généralisée se caractérise par la perception "infondée" de sombres pressentiments, par des ruminations d'impression d'insécurité, un état de tension continu, une irritabilité.

Elle se définit aussi par l'association de quelques symptômes physiques, comme des troubles digestifs, une sécheresse de la bouche.

Les crises d'angoisses, quant à elles, sont beaucoup plus soudaines et "violentes". Les manifestations somatiques sont en général plus importantes : tremblements, nausées, palpitations, pâleur...

Différents médicaments peuvent être indiqués pour ces problèmes. Si l'on possède dans son "armoire à pharmacie" des anxiolytiques (benzodiazépines), ils peuvent être pris avec certaines précautions : pas d'antécédent d'allergie, à prendre durant un temps très court, ne pas les associer avec de l'alcool...

L'avis d'un médecin est recommandé si les épisodes anxieux se multiplient, s'ils perturbent le quotidien ou si des signes de dépression surviennent (baisse des désirs et des envies, diminution de l'appétit, amaigrissement).

II existe aussi des médicaments vendus sans ordonnance. Certains contiennent des bromures ou encore du phénobarbital. Ces médicaments ne sont pas très appréciés des médecins, car ils ont des effets secondaires parfois aussi importants que les produits vendus avec ordonnance.

Aussi est-il souvent souhaitable de recourir à des produits à base de plantes ou d'oligo-éléments (comme le lithium), voire l'homéopathie dont voici quelques prescriptions classiques : 3 à 5 granules à laisser fondre sous la langue matin et soir.

Avec prises intermédiaires en cours de journée, si nécessaire. un des produits suivants, en fonction des manifestations dominantes.

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