Quand le liquide lymphatique stagne parce qu'il n'est plus drainé par les ganglions, le volume des membres augmente, voire triple : c'est le lymphœdème. Parfois congénital, il touche alors surtout les jambes. Il peut aussi résulter du traitement d'un cancer : après radiothérapie, les ganglions sont neutralisés par les rayons et après une opération avec curage ganglionnaire (les ganglions participant à la propagation des cellules malignes). Le lymphœdème peut alors concerner les bras (cancer du sein) ou les jambes (cancer de l'utérus ou opération des organes génitaux masculins).
La kinésithérapie, étape obligatoire et souvent efficace
« Les malades doivent d'abord consulter un kiné sachant prendre en charge le lymphœdème par les techniques de drainage lymphatique, de bandage et de pressothérapie », explique le Dr Franck Pialat, spécialiste en chirurgie reconstructrice.
Le drainage lymphatique est une stimulation (légères pressions manuelles) de la circulation de la lymphe, pour relancer l'activité des ganglions. Même principe pour la pressothérapie, mais tout est automatisé : le gonflement de chambres à air pousse progressivement le liquide lymphatique.
Le tout est complété par l'application de band ces soins restent sans effet, l'autogreffe de ganglions est envisageable.
Une opération qui a fait ses preuves
Cette intervention, consiste à prélever chez le patient des ganglions sains2 (avec une portion de veine et d'artère, pour permettre une réimplantation sur le site receveur), afin de les greffer sur le membre touché.
« Cette vascularisation est indispensable à la réussite de la greffe. Le réseau de canaux lymphatiques se redéveloppe tout seul par l'effet régénérateur de la graisse entourant les ganglions. »
L'intervention est réservée aux patients dont le lymphœdème résiste à la kinésithérapie (30 %) et à ceux qui font des infections répétées. En effet, le liquide lymphatique contient des agents infectieux et des corps étrangers qui pénètrent dans l'organisme. Le ganglion joue alors normalement un rôle de filtre, en abritant les cellules immunitaires (macrophages et lymphocytes) chargées de nous en débarrasser. Chez les malades, le liquide stagne et des infections se développent parfois, risquant de se propager à tout l'organisme. Fait rare, mais potentiellement mortel.
Grâce à l'autogreffe, en cinq ans, pour 50 % des malades, tout redevient normal. Pour les autres, l'amélioration est variable, mais le lymphœdème diminue et peut être soulagé par la kinésithérapie. Seuls 2 % des patients n'obtiennent aucun résultat. Il est parfois possible de les réopérer.
Vos questions, nos réponses sur la greffe ganglionnaire
Je m'inquiète parce que j'ai tout le temps mal à la tête. J'ai peur d'avoir un accident cérébral, est-ce que cela peut m'arriver ?
À priori non, si vous n'avez aucun autre symptôme. Mais, avant toute chose, il faut faire la différence entre un vrai mal de tête persistant, c'est-à-dire qui ne s'arrête jamais, et un mal de tête qui s'arrête pour reprendre ensuite. Un mal de tête persistant mais sans aucun autre symptôme simultané ne fait pas penser à un accident vasculaire cérébral. En revanche, s'il y a des troubles moteurs associés tels que : modification de la vue ou de la parole, congestion de la face, troubles de l'équilibre, alerte ! Ce sont là des signes précurseurs d'atteintes cérébrales sérieuses, il y a urgence à consulter.
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