Pourquoi cet intérêt pour les ventouses chinoises ?
Depuis que des actrices américaines apparaissent en public avec des marques de ventouses chinoises sur leurs décolletés, l'intérêt pour cette technique "de grand-mère" est subitement ravivé.
Pourtant, rien n'est moins joli à regarder ! L'aspiration provoquée par les ventouses laisse sur la peau d'étranges marques violacées, pas très esthétiques.
L'effet des ventouses est concluant. Pourquoi "chinoises" ? Parce que la technique n'est plus guère utilisée que par les acupuncteurs et praticiens en médecine traditionnelle chinoise. Les ventouses font partie de l'arsenal thérapeutique au même titre que l'acupuncture, la moxibustion. On ne vient pas spécialement pour s'en faire poser, mais elles peuvent être utilisées au cours de la séance.
On les emploie essentiellement pour traiter les affections respiratoires. Les coups de froid, les rhumes ou les grippes qui sont provoqués ou aggravés par trois éléments extérieurs : le vent, la pluie, le froid.
Les ventouses sont ainsi appliquées sur des points d'acupuncture qui correspondent aux organes à traiter. Ou bien elles sont mobilisées sur des zones situées le long des méridiens énergétiques (très souvent sur le dos).
Pour la médecine chinoise, la maladie ou la douleur est un signe de blocage. Cela signifie que l'énergie fondamentale, le Qi, ne circule plus ou mal, voire qu'elle est inversée. La ventouse rétablit la circulation du sang et, par conséquent, l'énergie.
Retrouver l'énergie défaillante grâce aux ventouses
Le praticien plonge d'abord les ventouses en bambou ou en verre dans l'eau bouillante, pour les stériliser. Après avoir fait le vide dedans à l'aide d'un brûlot (ou d'une pompe à vide), il applique la ventouse sur la peau. L'aspiration crée un appel de sang "libératoire" : la peau prend petit à petit une coloration violacée, signe qu'il faut retirer la ventouse.
L'application dure généralement de 5 à 20 minutes, selon l'intensité de la maladie, les patients, leur âge, leur réaction, et même selon le praticien. Si on se trompe de diagnostic ou si on ne connaît pas les points d'acupuncture ni les tracés des méridiens énergétiques, leur efficacité est aléatoire. Voire nulle. Mais, dans tous les cas, le risque se limite à cette inefficacité. Par ailleurs, on peut ressentir un pincement dû à l'aspiration de la peau par la ventouse.
Xia Lin, praticien en médecine chinoise traditionnelle, teste les ventouses depuis trois ans, à l'hôpital neuro-psychiatrique de Nankin, en Chine, chez des patients dépressifs. « Le but est de rééquilibrer l'énergie "Yang" (énergie de la terre), qui fait habituellement défaut chez les personnes dépressives. Les ventouses sont utilisées pour soulager certains symptômes liés à la maladie, notamment les douleurs musculaires de tensions. »
Et lorsque le mal est important, Dr Lin associe la phytothérapie : « C'est plus efficace. On prépare une décoction de douze plantes médicinales, référencées dans la pharmacopée chinoise. Elles ont des propriétés stimulantes sur la circulation de l'énergie et du sang, et apaisent également les douleurs. » Les ventouses sont plongées dans cette décoction avant application.
On prend moins de médicaments
II est évident qu'elles ne traitent pas la dépression. Mais elles sont intéressantes dans la mesure où l'on cherche à limiter la consommation de médicaments.
C'est une erreur d'avoir mis au placard une technique qui peut éviter la prise de médicaments antalgiques et anti-inflammatoires !
Certains spécialistes revendiquent la pose de 6 000 à 7 500 ventouses par an. Selon eux, les ventouses doivent suivre un protocole très précis pour être efficaces.
Et leur champ d'application dépasse amplement celui des affections O.R.L., en étant aussi indiquées dans les pathologies articulaires et musculaires : tendinite, lombalgie, sciatique, entorse, rhumatismes...
Elles soulageraient aussi les maux de tête, voire les migraines, certains problèmes de peau (acné, eczéma, psoriasis...), les effets du stress (oppression respiratoire, palpitations cardiaques...), les insomnies, ou encore les colopathies fonctionnelles (constipation...).
Soulager les affections chroniques
Depuis six ans, Michel, 70 ans, traite ses rhumes au début de l'hiver par les ventouses. « Mon pancréas ne supporte plus les médicaments. Il y a quelques jours, je suis arrivé le nez complètement congestionné, j'avais du mal à respirer et je toussais... En deux-trois séances, le problème était réglé. »
Ce sont des ventouses scarifiées : Le spécialiste gratte légèrement la peau avec un bistouri stérile sur le point énergétique de l'organe à traiter, afin d'en extraire un peu de sang. Une sorte de saignée avant la pose de la ventouse… un traitement qui n'effraie pas du tout Marielle, 53 ans, assistante médicale.
Depuis plusieurs années, elle est suivie pour des douleurs au niveau des cervicales et du coude. « Aujourd'hui, je prends des anti-inflammatoires en dernier recours. Mais, jusqu'à présent, l'utilisation des ventouses marche très bien sur mes douleurs. La dernière fois, c'était il y a cinq mois et, depuis, je n'ai pas eu de nouvelle crise. » Marielle se moque du scepticisme ambiant et trouve même dommage que cette technique ne soit pas plus développée : 400 à 500 médecins, kinés, ostéopathes, acupuncteurs, homéopathes... seraient formés à la pose des ventouses chinoises.
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