Agissent-ils rapidement ?
Les effets bénéfiques d'un traitement antidépresseur ne sont pas immédiats. II faut attendre trois à quatre semaines pour que l'anxiété diminue, l'humeur et les capacités intellectuelles redeviennent comme avant.
En début de traitement, les consultations médicales sont nécessaires toutes les semaines pour faire le point. Deux conseils : s'armer de patience et se faire soutenir par ses proches.
Puis-je arrêter mon traitement en cours si je me sens mieux ?
Même si on se sent mieux, il faut le maintenir au moins six mois pour éviter les risques de rechute. D'autant que les arrêts prématurés et les changements fréquents de médicaments risquent d'installer une résistance aux antidépresseurs : le patient n'y croit plus. Les médecins conseillent souvent de poursuivre le traitement pendant six autres mois après la disparition des symptômes dépressifs afin de consolider l'amélioration.
Quand sait-on qu'un antidépresseur est inefficace ?
Un antidépresseur s'avère inefficace lorsque, après six semaines de traitement bien suivi, il n'y a pas eu d'amélioration. Peut-être la posologie ou le médicament sont-ils mal adaptés à votre cas ? Toutefois, il est fortement déconseillé de changer soi-même la dose : en deçà ou au-delà d'une certaine quantité journalière, l'antidépresseur n'agit plus du tout, et peut même être dangereux.
Par ailleurs, n'oubliez pas que, pour remonter la pente, en plus des antidépresseurs, il faudra un changement de mode de vie ou d'environnement.
Mon médecin va-t-il m'en prescrire ?
Pas dans l'immédiat. Il s'agit d'abord de modifier votre rythme de vie pour ne pas vous focaliser sur votre travail, de faire de la relaxation, une activité physique, des sorties avec des amis... Si les troubles persistent, un traitement médicamenteux peut alors aider à prendre du recul. On prescrit des antidépresseurs dits sédatifs afin d'éviter qu'une dépression ne s'installe.
Serai-je encore moi-même si je prends des antidépresseurs ?
C'est une peur non fondée. D'abord, ces médicaments soignent une maladie qui, elle, change nos compétences, nos émotions et notre façon de penser.
Ensuite, les antidépresseurs ne modifient pas la structure du cerveau. Mais ils rééquilibrent les neuromédiateurs, notamment la sérotonine et la noradrénaline, des substances chimiques qui transmettent l'information dans tout le système nerveux.
J'ai déjà pris des anxiolytiques. Quelle différence avec les antidépresseurs ?
Il s'agit de deux classes de médicaments très différentes. L'une soigne l'anxiété, l'autre la dépression. Seul le médecin peut faire la distinction entre ces deux états. Compte tenu du phénomène d'accoutumance qu'entraînent les anxiolytiques, on ne les prescrit que pour huit à quinze jours. A l'inverse, les antidépresseurs donnent peu ou pas de dépendance. On les utilise en général sur le long cours.
Peuvent-ils traiter l'insomnie ?
Près de 80 % des personnes dépressives souffrent d'insomnie. Même s'il n'existe que le symptôme de l'insomnie, on le surveille de près car il peut annoncer une dépression.
Un antidépresseur n'est pas un somnifère. Mais dans le cas de l'insomnie, on peut vous prescrire un antidépresseur sédatif à petites doses. Destiné à la fois à calmer et à prévenir une éventuelle dépression, il permet de restaurer un bon sommeil... sans avoir recours aux hypnotiques.
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Y a-t-il des contre-indications ?
Pas plus que dans le traitement d'une dépression. Généralement bien tolérés, les antidépresseurs peuvent toutefois avoir des effets indésirables, surtout en début de traitement : bouche sèche, vision brouillée, vertiges, somnolence ou excitation, léger tremblement des doigts, parfois constipation ou baisse de la libido.
Certaines personnes y sont plus sensibles que d'autres. Si ces effets persistent au-delà de quelques semaines, signalez-les à votre médecin.
A noter également que les antidépresseurs provoquent parfois le "syndrome de jambes sans repos". Survenant le soir, cette sensation de devoir bouger les jambes est elle-même source d'insomnie. A côté d'un traitement spécifique, il vous faudra alors peut-être changer de médicament.
Pourraient-ils me donner un "coup de pouce" ?
Si vous allaitez, vous n'avez pas droit à ces médicaments. En passant dans le lait, les antidépresseurs peuvent avoir de graves conséquences sur le cerveau de votre bébé. De même avec les plantes telles le millepertuis. Si vous n'allaitez pas, les antidépresseurs ne seront pas pour autant conseillés. En revanche, un soutien psychologique aidera à vous familiariser avec votre nouveau rôle de mère.
Et si mon "blues" persiste ?
Au-delà de quelques mois, il peut s'agir d'une véritable dépression. Elle nécessitera alors une prise en charge "classique" avec psychothérapie et médicaments.
À mon âge, est-ce normal d'être triste ?
Surtout pas ! Même si la dépression chez les seniors est fréquente et trop souvent méconnue. Elle est favorisée par de nombreux facteurs : solitude, diminution des capacités physiques, fatigabilité, certains médicaments (antihypertenseurs, cortisone...) Mais elle se traite, comme chez les personnes plus jeunes.
J'ai un problème cardiaque. On m'a dit que ces médicaments pouvaient être nocifs ?
Oui, avec les antidépresseurs plus anciens comme les tricycliques. Ils sont contre-indiqués en cas de troubles cardiovasculaires, de problèmes de prostate ou de troubles de la vue.
Ajouter un antidépresseur à tous mes médicaments... est-ce nécessaire ?
Oui, d'autant plus qu'un travail sur soi n'est pas facile à entreprendre à cet âge. Et si le soutien de ses proches est essentiel, il ne suffit pas toujours à retrouver confiance en soi.
Chez les personnes âgées, on oublie souvent d'utiliser les antidépresseurs. Or ils peuvent être de précieux atouts, à condition de bien les choisir. Quitte à se passer d'autres médicaments moins utiles tels que les "remontants". On peut les remplacer par une alimentation riche en vitamines et par une activité physique.
Puis-je arrêter sans problème de sevrage ?
Les antidépresseurs n'entraînent pas de dépendance physique, contrairement aux benzodiazépines (anxiolytiques). On arrête d'en prendre en accord avec son médecin, lorsqu'on se sent comme avant, voire mieux qu'avant. Les doses sont diminuées progressivement afin de surveiller le risque de récidive.
Quels risques de rechute ?
Ces risques existent car les antidépresseurs ne soignent pas définitivement. Ainsi, le traitement a pu être pris en quantité ou en durée insuffisante, ou bien les difficultés de la vie à l'origine de la dépression persistent.
Aux premiers signes, consultez votre médecin. Il vous prescrira éventuellement les mêmes médicaments à doses semblables. Avec comme objectif d'éviter la rechute ou, du moins, d'en réduire l'intensité.
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