« J'ai divorcé depuis maintenant cinq mois. C'était ma décision, témoigne Béatrice, 47 ans. Nous n'avions pas d'enfants, j'ai pensé que la rupture serait facile. Je me suis sentie comme libérée au début, mais j'ai énormément souffert ensuite. D'une souffrance que je n'imaginais pas. Je me sentais perdue et seule. Lui s'est déjà remarié. Moi, je commence peu à peu à me remettre ».
Une étape douloureuse
« Si le divorce est un événement qui s'est beaucoup banalisé ces dernières années, il reste vécu comme un vrai drame personnel, soutient Marie Chason, médiatrice familiale. Il ne suffit pas de régler les problèmes juridiques pour que tout soit résolu. Non ! C'est une épreuve qui doit aussi se digérer au point de vue parental, social, économique, émotionnel et psychique. »
Divorcer, c'est changer les repères de son quotidien : renoncer à son statut social (redevenir célibataire, éduquer seul(e) ses enfants, accepter de vivre loin d'eux en cas de résidence alternée, ne plus voir certains membres de la famille et amis du conjoint...), à son environnement (changer de logement si les revenus ne suffisent plus...). Ces bouleversements sont autant de marques à redéfinir.
Comment se quitter sans tout détruire : nos 6 conseils essentiels
- Ne pas faire table rase du passé. Une vie à deux ne s'oublie jamais. C'est une partie de nous.
- S'interroger sur ses propres erreurs.
- Arriver à mettre des mots sur les qualités de l'autre et lui exprimer : "Avec les enfants, tu as toujours été formidable...'
- Discuter ainsi permet de sauvegarder l'estime personnelle de chacun (souvent mise à mal dans une rupture) et ne pas considérer le mariage comme un simple échec. Chacun a besoin de l'autre pour se reconstruire de manière positive.
- Préserver les enfants : le divorce doit se régler entre adultes.
- En cas de désaccord profond, une médiation familiale peut être utile pour prendre le temps de parler et d'être entendu en toute impartialité et trouver le meilleur aménagement pour les enfants et l'avenir. Et surtout : revenir sur des paroles blessantes échangées qui peuvent rester gravées à vie, comme autant de blessures narcissiques inoubliables.
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Les étapes psychologiques de la rupture
- La reconnaissance de la séparation : « Il y a rarement égalité dans les ruptures, quoi qu'en disent les deux conjoints, analyse Marie Chason, médiatrice familiale. Il y a souvent quelqu'un qui quitte ou qui est quitté. Ou du moins, quelqu'un qui est plus avancé dans la décision et le processus de rupture que l'autre. »
- Une phase plus ou moins aiguë de déni : « Ce n'est pas possible. Elle agit ainsi pour que je m'intéresse à elle… »
- Une phase violente colère, désir de vengeance... Il est recommandé de ne pas prendre de décisions importantes pendant cette période. Elles peuvent être irrationnelles et regrettables.
- Un sentiment de perte, de solitude, de tristesse,
- 5. L'acceptation : reconnaître les points négatifs, mais surtout positifs, de cette histoire pour se reconstruire, se reconstruire de manière positive », précise Marie Chason.
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