Le consentement, c’est l’action d’accepter, d’autoriser qu’une chose ait lieu
Je me suis étonnée, j’ai même été souvent bouleversée par le nombre de récits que j’ai pu entendre durant ces cinq dernières années à ce sujet.
Le consentement considéré comme acquis
Si l’idée de départ du CCF était de permettre aux femmes de pouvoir investir leur sexualité en toute liberté, c’était en supposant que le consensus était entendu.
Parmi, celles qui découvrent, envisagent, réapprennent leur intimité, il y a celles qui ne se sentent plus ou pas concernées. J’investigue, analyse pour comprendre. Pourquoi se désinvestir d’une chose censée nous apporter du plaisir ?
Plus j’avance, plus je comprends alors que beaucoup de ces femmes désinvesties de leur sexualité, sont en réalité, celles qui l’ont bien trop souvent subi.
L’une de nos missions est de faire prendre conscience à ces femmes que réinvestir leur sexualité est possible à partir du moment où l’on comprend ce qui fait défaut.
Et si l’on considère bien trop souvent que le consentement est quelque chose d’acquis, qu’il n’y a pas lieu de communiquer à ce sujet (d’avantage encore lorsque les partenaires forment un couple établi), il est essentiel de comprendre pourquoi, au contraire, cette notion doit sans cesse être rediscutée et communiquée à l’autre.
Les limites d’hier ne sont pas nécessairement celles d’aujourd’hui
J’entends souvent dire « elle est ma femme, je peux donc faire ce que je veux avec elle quand j’en ai envie, on ne va pas se dire à chaque fois que l’on fait l’amour, « tu es d’accord pour le sexe anal ?» , à partir du moment où on l’a déjà expérimenté, c’est qu’elle est d’accord pour cette pratique !» Et là, vous commettez la plus grosse erreur !
Les limites changent d’une personne à une autre, d’un jour à l’autre. Un(e) partenaire de jeu peut apprécier certaines pratiques, mais n’a pas forcément envie de les pratiquer chaque fois que vous faites l’amour. Les envies varient en fonction de notre état physique et mental du jour.
Important : Ne partez pas du principe que les pratiques que vous avez expérimentées ensemble sont devenues, de façon tacite, des actes que vous pouvez reproduire quand l’envie vous prend.
La communication est fondamentale pour qu’une relation sexuelle soit saine
Il faut absolument que le consentement soit exprimé.
Savoir dire « non », « stop », « je n’ai pas envie» etc., c’est à la fois un droit mutuel et la responsabilité de chacun.
Sentez-vous libre de vous guider mutuellement, physiquement et/ou verbalement, si besoin est. Si vous avez la moindre sensation que les choses vont trop loin pour vous, que vous êtes mal à l’aise, vous devez interrompre votre partenaire et lui faire part de votre insatisfaction.
Communiquez vos peurs, vos inquiétudes de la même façon que vos désirs et vos besoins, et ce, de façon très claire et très calme, cela permettra à votre partenaire de les respecter et ainsi de ne pas dépasser vos limites.
N’ayez pas peur de blesser l’autre, car si votre partenaire est bienveillant(e) et qu’il vous respecte, il ou elle acceptera ce que vous lui communiquez. A l’inverse, si votre partenaire ne se plie pas à vos souhaits, ne respecte pas vos limites et s’obstine, quittez-le, courez et fuyez !
Évoluez dans une relation où la considération et la confiance vous permettront d’accéder au véritable plaisir. Deux notions non-négligeables qui permettent d’établir une base saine dans les relations intimes.
Les signes qui ne trompent pas
Vous ne percevez aucun entrain de la part de votre partenaire ou bien au contraire elle ou il résiste, se débat, pleure, fuit votre regard… ce sont autant de signes qui prouvent que quelque chose ne va pas. Vous devez immédiatement arrêter ce que vous avez entrepris et rassurer votre partenaire.
Subir un acte sexuel non consenti n’est pas anodin !
Le geste de trop engendre du conflit, de la colère, du dégoût, de la frustration, un sentiment d’insécurité, une perte d’estime de soi et de l’autre, un manque d’intérêt pour le sexe, des dysfonctions sexuelles telles que l’anorgasmie, la dyspareunie, le vaginisme.
Il a fallu mettre des mots là où on croyait ne pas avoir à en mettre. Si vous, ou votre partenaire, avez évoqué un refus (physique et/ou verbal) et que celui-ci n’est pas respecté, c’est un viol !
Je vous invite vivement à lire et regarder la vidéo de cette tribune (« Proche », campagne contre le viol) qui vous éclairera d’avantage sur la réalité du sujet.
Enseigner le consentement dès le plus jeune âge !
« Aller trop loin c’est, ne plus avoir le droit de dire non… » Voilà ce qu’une jeune fille m’a rapporté l’autre jour.
Combien pensent de la même façon ? Séduire et se retrouver prise au piège parce qu’on pense avoir déjà trop fait pour ne plus avoir le droit de reculer, de dire stop.
Et pourtant… Rappelez-vous : savoir dire « non », « stop », « je n’ai pas envie» etc., c’est à la fois un droit mutuel et la responsabilité de chacun !
C’est pour cette raison que je vous invite, dès que vos enfants sont en âge de parler de sexualité avec vous, de leur enseigner cette base fondamentale à leur bien-être et à celui de leurs futurs partenaires, le consentement mutuel.
À lire aussi :