La colère est une émotion humaine qui est tout à fait respectable, au même titre que la joie, la peur ou encore la tristesse.
Mais la colère a mauvaise presse socialement. Pourquoi ? Parce qu'elle s'apparente souvent à la violence : verbale (sous forme de mots injurieux, grossiers), ou physique (pouvant parfois mener aux coups). Être civilisé et bien élevé consisterait à la camoufler pour l'empêcher de s'exprimer. Pourtant, la colère a besoin de sortir !
Comprendre pour mieux réagir
- Pourquoi se met-on en colère ? Pour faire face à une menace : si l'un de nos besoins physiologiques est contrarié (sommeil, alimentation...), quand notre sécurité est remise en cause, si un proche est attaqué si notre estime personnelle est bafouée, si nos propres valeurs (politiques, morales... ) sont critiquées.
- Et vous ? Identifiez les situations qui vous mettent en colère ("Quand on me critique" ; "Quand je ne suis pas écoutée"...), la cause est souvent la même.
- Vous comprendrez ainsi ce qui est en jeu (manque de confiance personnelle, fatigue...) et vous pourrez l'expliquer calmement. Exemple "Quand tu critiques ma façon d'élever mes enfants, ça me met en colère car j'ai l'impression que je suis une mauvaise mère. J'aurais plutôt besoin d'encouragements ! "
- Apprivoiser sa colère nécessite un véritable entraînement. Plus vous apprendrez à l'exprimer, mieux vous y arriverez. Pour faciliter cette pratique, travailler votre souffle peut être aussi un excellent exercice : par le sport (tel que la course à pied par exemple), le chant et même le rire !
Ne pas fuir, ne pas lutter, mais s'expliquer
Trois situations décryptées :
Avec votre patron
- Évitez à tout prix de vous exprimer sous le coup de la colère. Vos paroles pourraient dépasser votre pensée et mettre en péril votre poste.
Laissez votre supérieur hiérarchique exprimer ses idées ou ses critiques jusqu'au bout. Même si vous êtes en complet désaccord. Profitez de ce moment pour calmer votre respiration et mettre vos arguments en ordre. Parlez ensuite sans énervement (vos propos auront plus de poids).
"J'entends bien ce que vous dites. Sachez que, de mon côté, je suis en colère car je ne partage pas ce point de vue..." Et exposez vos arguments. Si c'est possible, isolez-vous avant l'entretien : dans les toilettes, un bureau vide... pour calmer vos nerfs avant l'entretien.
- Vous vous êtes emporté en réunion de manière violente contre un projet, ou pour répondre à une attaque personnelle ? Même si vous estimez avoir raison, vous devez vous excuser. La fatigue, le stress… empêchent parfois d'extérioriser posément sa colère. Le principal est de reconnaître ses débordements.
Avec votre conjoint
- La vie de couple est le lieu de prédilection de toutes les petites colères quotidiennes : le tube de dentifrice mal rebouché, la répartition des tâches... Il faut réagir immédiatement. Ce qui se joue dans ces petites frustrations, c'est votre place dans le couple, vos valeurs, votre liberté. L'autre n'est pas censé décoder tous ces messages et leur importance pour vous. Il a besoin d'explications "Quand tu te moques de moi en public, je le vis très mal. J'ai l'impression que tu ne me soutiens pas et ça me met en colère. "
- Veillez aussi à ne pas décharger sur votre conjoint une colère accumulée au travail ou avec vos enfants. Il faut en discuter avec lui sans agressivité ni reproches. Déchargez vos tensions en hurlant dans votre voiture, en prenant un bain...
Avec vos enfants
- Si vous réagissez en état de nerfs, vous pourriez regretter certains gestes ou paroles et culpabiliser par la suite. Vous êtes à bout de nerfs ? Isolez-vous quelques instants, ou isolez l'enfant. Dans un état de colère, les muscles sont sous tension : il est vivement conseillé d'éviter tout contact physique et de restaurer un espace vital. Si votre enfant reste collé à vos talons, sa proximité peut devenir oppressante et vous empêcher de retrouver votre calme.
- La colère est un outil éducatif efficace. Bien apprivoisée, elle donnera une force au ton de voix des parents, un appui dans leur regard auquel l'enfant sera sensible pour comprendre ses limites. "Ce que tu as fait n'est pas bien du tout et je suis en colère. Tu vas t'excuser immédiatement. " A contrario, si vous perdez le contrôle de la situation à chaque colère, l'enfant ressent votre fragilité et renouvellera l'expérience !
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