En France, le suivi de grossesse intègre des visites obligatoires et des examens recommandés, mais non obligatoires.
La visite prénatale mensuelle
À partir du troisième mois de grossesse. Au total, sept visites sont obligatoires pour bénéficier du remboursement des frais médicaux à 100 % prévu par la Sécurité sociale. Cette cadence pourrait pourtant être espacée pour les grossesses normales.
Les échographies
À 12 semaines de grossesse, pour confirmer le terme de la grossesse et dépister la trisomie 21 (mesure de l'épaisseur de la nuque) ; à 22 semaines, pour dépister d'éventuelles malformations ; et à 32-34 semaines, pour s'assurer de la bonne croissance du bébé et prévoir les conditions de l'accouchement. Depuis l'arrêté Perruche, qui a engagé la responsabilité médico-légale des échographistes, les femmes ont parfois des difficultés pour obtenir leurs rendez-vous. Le nombre d'échographies est peu contesté par les parents, souvent émus de découvrir leur bébé à l'écran.
Le dépistage de malformations neurologiques ou d'anomalies chromosomiques.
Le test HT 21 (prise de sang avec dosage hormonal) est proposé avant 18 semaines. Le médecin obstétricien apprécie les risques en croisant les résultats de la prise de sang avec ceux de l'échographie de 12 semaines. En cas de risque élevé, il conseille de réaliser une amniocentèse, en expliquant aux parents les risques de malformations du bébé et ceux liés à l'amniocentèse (1 % de fausses couches, risque d'accouchement prématuré). L'amniocentèse est aussi proposée aux femmes à partir de 38 ans. Les parents qui le souhaitent ont le droit de refuser ces tests de dépistage.
Des mesures qui ont changé
Certaines techniques autrefois répandues ont actuellement des indications plus limitées. Les cerclages, par exemple, sont souvent remplacés par une mise au repos. Plus récent, le déclenchement de l'accouchement est aujourd'hui contesté par certaines équipes, qui considèrent que le bébé doit naître lorsqu'il est prêt. Ces équipes limitent les déclenchements aux cas de souffrance fœtale.
Contre les contractions précoces, la tendance actuelle est à l'arrêt de travail, pour limiter la prescription médicamenteuse (anti-spasmodiques).
Des tendances contradictoires
Le dépistage des malformations et la mise en cause croissante des médecins conduisent à réaliser de plus en plus d'examens. Cette prise en charge est rassurante pour certains parents, mais mal vécue par d'autres. En effet, des mères se sentent dépossédées de leurs choix par un système hypermédicalisé qui leur est imposé.
Difficile pourtant de poser la limite entre le "tout- médical" et le "pas trop médicalisé" souhaité par bien des femmes. Car les différents examens, indispensables quand la grossesse pose problème, sont superflus lorsque tout se passe bien. Mais on ne le sait qu'après...
Choisir sa maternité
En plus du suivi "standard", certaines maternités proposent des préparations plus personnalisées pour permettre aux femmes de mieux vivre leur grossesse et leur accouchement.
L'accouchement physiologique est un exemple d'alternative naturelle et efficace pour limiter la douleur des contractions : pendant le travail, la femme peut marcher, prendre des postures particulières, s'étirer le dos, se faire masser par le père. Encore faut-il que le service soit équipé des salles et du matériel nécessaires, et que le personnel soit formé à ces techniques. Dans tous les cas, vous avez le droit de demander à ne pas être hypermédicalisée.
Se faire suivre en ville
Les sages-femmes libérales font souvent un accompagnement de grande partie de la grossesse (jusqu'à sept mois par exemple). Certaines d'entre elles ont même accès aux plateaux techniques hospitaliers pour accoucher les femmes qu'elles ont suivies.
Ces sages-femmes peuvent proposer des activités pour aborder la grossesse et l'accouchement avec confiance : chant prénatal, fasciathérapie, haptonomie, préparation à l'allaitement... Ce suivi personnalisé permet souvent de limiter la médicalisation.
À lire aussi : Grossesse : que révèle la 3eme échographie ?