Les parents sont des partenaires
Le programme T.E.A.C.C.H. se veut un programme de prise en charge constant, tout au long de la journée (activités d'apprentissage, loisirs, tâches d'autonomie, communication...) et tout au long de l'année (semaine, week-end, vacances, soir après l'école).
II existe un continuum de la prise en charge tout au long du développement de l'enfant et pendant sa vie d'adulte. Pour lui, les parents sont comme des experts. Qui, en effet, mieux qu'eux, connaît cet enfant ? Ils sont donc une source importante d'informations et lorsque l'on comprend et adopte cette philosophie de penser, il est impossible de travailler correctement sans la collaboration indispensable des parents.
Ceux-ci sont d'ailleurs considérés comme des "co-éducateurs" (cotherapists, en anglais), ayant un rôle à jouer dans l'éducation de leur enfant, et faisant partie intégrante de l'équipe éducative.
Ce que l'enfant sait déjà
On écoute et l'on tient compte de leurs remarques, questions, suggestions, ainsi que de leurs priorités éducatives. Ils ont également une place à part entière dans la mise en place du programme et dans la généralisation des compétences de leur enfant.
Puisque les personnes autistes ont plus de difficultés à traiter les informations auditives que celles provenant du canal visuel, on va donc se baser sur leur point fort pour leur faire passer la plupart des informations.
En outre, ils éprouvent des difficultés importantes à se repérer dans le temps et à comprendre le pourquoi de bon nombre d'activités quotidiennes. On va donc leur faire intégrer ces notions en se basant sur des systèmes visuels qui aident à structurer l'espace et le temps.
La structure les aide à s'y retrouver dans un environnement parfois bien trop perturbant, du fait de l'afflux des stimulations sensorielles que les personnes autistes n'arrivent pas à traiter, à trier et à organiser. Cette structure leur permet aussi d'anticiper et de prévoir ce qui va se passer, ce qui réduit les troubles du comportement du fait de leur résistance aux changements.
L'individualisation est indispensable pour proposer des moyens de compréhension, de communication et d'éducation adaptés au niveau cognitif de l'enfant.
TEACCH : donner un sens à chaque activité
L'idée est de mettre l'enfant dans des conditions optimales de réussite, afin de l'encourager à fournir des efforts. La récompense n'est pas un but, mais bien un moyen : tout effort mérite salaire, et le "salaire" va se situer au niveau de motivation et de compréhension de l'enfant.
Les activités éducatives, d'autonomie ou sociales n'ont souvent pas de sens pour l'enfant. On y donne un sens en les associant à des situations qui sont agréables et positives.
Si la plupart du temps on commence à proposer des renforçateurs primaires (alimentation, boissons) qui intéressent véritablement l'enfant, on essaie de faire en sorte de varier les récompenses (activités plaisantes) et d'y associer systématiquement des gratifications sociales ("bravo, c'est bien", un bisou...) qui deviendront progressivement aussi importantes pour l'enfant qu'un bonbon.
Attention : Il est important de se souvenir que l'autisme est un handicap à vie dont on ne guérit pas.
Pour l'instant, si l'on n'est pas encore arrivé à soigner cette pathologie, le traitement le plus efficace, c'est la prévention par l'éducation.
Et si on se mettait à leur place ?
Le programme T.E.A.C.C.H. entre dans une globalité de prise en charge qui repose sur une philosophie de pensée. Apprendre à se mettre "à la place" de la personne autiste aide à percevoir un peu mieux le monde au travers de son fonctionnement, afin de l'aider progressivement et efficacement à s'adapter à la société qui l'entoure.
Lorsque l'on peut apprécier les résultats après 20 à 30 ans de prise en charge éducative, on ne peut qu'être convaincu de l'efficacité de ce programme.
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