Faire du sport, c'est bien, mais pas si cela doit entraîner des douleurs. Un enfant n'a pas besoin de pratiquer une activité de manière intensive pour avoir mal à la cheville, au genou... ou pour boiter, par exemple. Ces symptômes sont des signes d'alerte qui doivent amener à consulter un médecin, afin d'éviter des traumatismes articulaires ou osseux plus graves.
Qui sont les enfants à risques de douleurs articulaires ?
Les critères à prendre en compte sont :
1. La santé
Les parents doivent être particulièrement vigilants si leur enfant souffre d'obésité, s'il a les membres inférieurs désaxés (problème de genou varum ou valgum, par exemple), ou s'il a déjà eu une fracture des membres inférieurs.
2. L'âge
La période de la puberté est la plus délicate, soit entre dix ans et douze ans chez la fille et douze ans et quatorze ans chez le garçon. Ces tranches d'âges correspondent à un moment où la masse musculaire des jeunes devient adulte alors que leur squelette est encore infantile. Ce décalage entraîne d'importantes sollicitations des cartilages de croissance, qui peuvent souffrir et s'abîmer.
Faire attention à certains sports
Selon l'activité physique pratiquée par l'enfant, le siège des traumatismes éventuels est différent.
La cheville et le genou
Ces articulations sont très sollicitées dans les sports avec réception fréquentes de sauts, comme le basket, la danse, le football, le tennis et la gymnastique.
La colonne vertébrale
Elle peut être malmenée par la pratique de l'équitation, du judo... Elle est particulièrement à surveiller chez l'enfant qui souffre d'une scoliose ou d'une lordose, par exemple.
A savoir : la natation et le vélo sont très peu pourvoyeurs de pathologies ostéo-articulaires. Il faut en profiter !
Ne pas négliger les signes d'alerte
Régulièrement, le soir, en rentrant du sport, l'enfant ressent une douleur au niveau des cartilages de croissance (cheville ou genou). Il ne faut pas la prendre à la légère. Il est vivement conseillé de l'emmener consulter un médecin. Ce dernier l’examinera et lui prescrira éventuellement une radiographie.
Au niveau du genou, on parle de la maladie d'Osgood-Schlatter. Elle survient en fin de croissance, plus souvent chez le garçon, quand les articulations ont été trop sollicitées. Elle se caractérise par un décollement du cartilage rostral (en haut du tibia). Ce décollement entraîne une inflammation avec un gonflement : on peut voir une tuméfaction plus ou moins importante sous le genou de l'enfant. Ce dernier a d'ailleurs mal lorsqu'il saute, s'agenouille ou monte les escaliers... Le traitement repose sur l'arrêt du sport pendant plusieurs mois, parfois même un an, jusqu'à l'ossification des cartilages de croissance.
La plupart du temps, il suffit que les articulations ne soient plus sollicitées pendant quelque semaines ou mois pour que tout rentre dans l'ordre.
L'enfant doit donc accepter un repos sportif transitoire. Mais parfois, attention, ces douleurs peuvent être le signe d’une authentique ostéochondrite du genou. Il s'agit d'un trouble de croissance qui touche à la fois l'os et le cartilage. L'ostéochondrite atteint aussi bien la hanche, le genou que le coude par exemple. Elle survient plus volontiers chez les garçons ou les jeunes faisant beaucoup de sport.
L'enfant ressent une douleur au niveau de l'articulation défectueuse. Seule la radiographie permet de révéler le problème. II faut arrêter le sport et marcher avec des béquilles pendant deux mois environ pour que l'ostéochondrite cicatrise. Plus l'enfant est âgé, plus la capacité de cicatrisation est réduite. Par conséquent, dans certains cas, une greffe osseuse peut être nécessaire. Les suites opératoires sont alors longues : six à huit mois, et l'enfant doit être suivi pendant plusieurs années.
Cette ostéochondrite peut avoir des répercussions à long terme, notamment une arthrose du genou survenant chez l'adulte jeune.
Visite médicale indispensable pour l’enfant !
Trop souvent, les parents demandent à leur médecin, en début d’année scolaire, un certificat médical de complaisance destiné à l'association sportive où est inscrit leur enfant. Or, une visite médicale est absolument nécessaire, non seulement pour vérifier le système cardiorespiratoire de l'enfant, mais également pour rechercher un éventuel problème ostéoarticulaire.
Les jeunes pratiquant un sport de façon intensive, c'est-à-dire avec deux entrainements par semaine et un match le week-end devraient, par sécurité, passer deux visites médicales annuelles une en début d'année scolaire lors de la reprise de l'activité, et l'autre en milieu d’année.