L'enfant qui désire une glace ou un jouet se sent parfaitement dans son droit : "Je veux ça, donne-le moi !" Il affirme : "C'est moi, je suis là, j'ai cette envie !" Il est dans l'instant, il a besoin d'être entendu. Il veut obtenir la reconnaissance de son désir par son père ou sa mère.
La colère est une réaction naturelle et saine pour l'enfant qui subit une frustration. Ce n'est que progressivement, par l'éducation des parents, qu'il apprend à canaliser, à dominer ses pulsions et à différer éventuellement la satisfaction de ses désirs.
Le pédiatre Jean-Claude Haze n'hésite pas à dire : "J'ai appris avec le temps qu'une colère est une affaire qui concerne l'enfant, pas les parents." Si c'est son affaire, laissez-le s'exprimer, quittez-le quelques instants, pour lui apprendre à se calmer tout seul. Parfois, l'agitation du petit coléreux est si vive qu'il en a le souffle coupé, il suffoque ! "Que faire ? “ demandent les parents affolés. Cela peut arriver dès l'âge de six mois et jusqu'à cinq ou six ans.
Pas de panique. Si le blocage de la respiration se produit alors que l'enfant se sent frustré ou fait une colère, il n'y a rien d'anormal et cela n'exige aucune mesure spéciale. Une attitude calme et rassurante reste le meilleur moyen de lui apprendre à gérer ces explosions.
Selon l'âge de l'enfant, les solutions diffèrent. Voici quelques pistes.
Chez le bébé, elles sont nécessaires.
La plupart des nourrissons, entre un et trois mois, ont des fins d'après-midi très agitées. L'universalité de ces crises est telle que les psychologues s'accordent à dire qu'elles sont nécessaires. Comme si le bébé évacuait à la fin de la journée le trop-plein de tension de son système nerveux encore immature. Ses pleurs, ses cris lui préparent un sommeil plus long et réparateur. Ils font partie de l'organisation de sa journée et de l'éveil de sa conscience.
Les parents, lorsqu'ils sont avertis, acceptent mieux cette période nerveusement difficile et, souvent, leur calme et le fait de porter bébé dans leurs bras diminuent la durée des crises.
À deux ans, calmez-le dans vos bras
Quand l'enfant de deux à trois ans est emporté dans la violence de sa colère, il faut qu'il soit "contenu", pris dans les bras. Cela est nécessaire pour qu'il n'ait pas peur de ses propres cris, de sa douleur, de ses pulsions.
N'hésitez pas à lui parler : « Ta colère n'est pas dangereuse, tu vois, elle ne me fait pas mal, je continue d'être là et de t'aimer ».
A quatre ans, envoyez-le se défouler dans sa chambre
Plus tard, l'enfant est capable de s'exprimer dans sa colère, de mettre des mots sur ce qu'il ressent. Il a déjà fait l'expérience de sa propre violence.
La meilleure attitude est alors de l'inviter à aller se défouler dans une autre pièce, où il pourra crier, taper des pieds, en lui expliquant que ce n'est pas une punition, mais un défoulement.
Dès l'âge de trois ans, un enfant qui parle bien peut accepter cette technique et en tirer le plus grand profit si on l'y a bien préparé. Il se calmera et viendra ensuite reprendre sa place naturellement dans la famille.
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