Des symptômes prémonitoires
Certains signes doivent alerter les parents et les amener à consulter pour leur enfant. De quoi s'agit-il ? De sifflements dans la poitrine qui apparaissent soit spontanément soit après un effort ou une infection virale ; ou encore une toux prolongée résistant aux traitements médicaux et survenant surtout la nuit.
Outre ces signes, il existe des facteurs qui prédisposent l'enfant à l'asthme. C'est, par exemple, un terrain familial favorisant l'allergie (père ou mère asthmatique, eczémateux...). Les rhinopharyngites, bronchites récidivantes sont également des symptômes à ne pas négliger.
L’asthme : une maladie encore tabou
Le bilan repose sur un interrogatoire des parents qui fournit déjà, au médecin, des éléments d'orientation. Puis ce dernier pratique un examen clinique. Il demande une radiographie pulmonaire (qui doit être normale) et une enquête allergologique avec des tests cutanés. En cas de doute, le diagnostic peut être affiné par une exploration fonctionnelle respiratoire (EFR). Cette dernière est de toute façon absolument indispensable à la surveillance de l'évolution. Elle permet d'apprécier le degré d'obstruction des bronches.
Aujourd'hui, le diagnostic d'asthme est relativement simple à poser. Cependant, cette maladie est encore parfois considérée comme taboue, et l'énoncé d'un tel diagnostic est souvent mal vécu par les parents. Dommage ! Car tout diagnostic différé retarde la mise en place d'un traitement véritablement efficace.
C'est pourquoi il est important que les parents comprennent que les médicaments prescrits ne sont pas dangereux, alors que la maladie non ou mal traitée l'est.
Dehors, les allergènes !
Le tout premier des traitements est, bien sûr, l'éviction des allergènes. Quels sont-ils ? Les plus couramment rencontrés chez l'enfant sont les acariens et les poils d'animaux domestiques, particulièrement ceux du chat. Il ne faut pas oublier non plus les pollens, les moisissures, les cafards, etc.
Parfois, dans de très rares cas, la seule éviction de l'allergène suffit. Mais, la plupart du temps, la mise en place d'un traitement personnalisé est nécessaire. Il dépend de la gravité de l'asthme. Ce dernier étant classé en trois catégories d'intensité.
1. L'asthme bénin
Il se manifeste par des épisodes brefs de toux et de sifflements et une fonction respiratoire normale entre les crises. Son traitement : il repose sur l'inhalation de bronchodilatateurs (médicaments ayant la propriété de dilater les petites bronches pour permettre une meilleure respiration), utilisés uniquement pendant les crises.
2. L'asthme modéré
Il se caractérise par des crises légères survenant au maximum une fois par semaine ainsi que par la présence de symptômes présents durant la journée, voire également la nuit. Son traitement : il est continu et repose sur l'inhalation de cromones (médicaments anti-asthmatiques) et au besoin de bronchodilatateurs pendant plusieurs semaines ou même plusieurs mois.
3. L'asthme sévère
Cette forme est heureusement beaucoup plus rare. Les crises sont très fréquentes. Elles entraînent une perturbation de la scolarité de l'enfant avec des absences répétées ainsi qu'une baisse de l'activité physique. Son traitement : la corticothérapie inhalée (médicaments anti-inflammatoires) est alors souvent prescrite. La corticothérapie orale reste cependant utile au moment des crises.
Quelle que soit la gravité de la maladie, pour que le traitement soit bien suivi, l'enfant doit se sentir impliqué, d'où l'importance d'un partenariat entre le médecin, l'enfant et ses parents. Et même lorsque le jeune asthmatique est en âge de se soigner tout seul, la présence de ses parents à ses côtés demeure importante. Quant aux fréquences des consultations, en période d'instabilité, l'enfant est vu toutes les semaines ou tous les quinze jours, et sinon tous les deux à trois mois, en moyenne.
Ne plus avoir peur des corticoïdes
Le traitement de l'asthme, à base de corticoïdes, inquiète les parents qui les considèrent comme dangereux et les rendent responsables d'effets secondaires : candidose buccale (champignons), retentissement sur la croissance...
Il n'en est rien. Aujourd'hui, les sprays ou poudres prescrits contiennent des produits actifs en très faible quantité. Et l'utilisation de chambre d'inhalation permet de faire pénétrer les médicaments directement dans les bronches. Pour la santé de leur enfant, il faut que les parents comprennent qu'il est important de traiter au plus tôt et le mieux possible. De cette façon, le développement de l'appareil respiratoire et le capital respiratoire de leur futur adulte seront protégés.
Prévoir une crise
Les parents doivent être attentifs aux signes avant-coureurs de crise. Les plus fréquemment rencontrés sont une rhinorrhée claire, une toux sèche. Devant ces symptômes, ils doivent prendre l'habitude de mesurer systématiquement le débit expiratoire de pointe de l'enfant. Cela leur permettra d'instituer ou de renforcer le traitement qui évitera la survenue d'une crise.
Adapter l'environnement
Outre le traitement médicamenteux, le respect de règles d'hygiène simples, au quotidien, est important. Quelles sont-elles ?
- La suppression des cigarettes dans l'appartement, car aucun parent ne fume sur le balcon !
- L'éviction, si possible, des animaux domestiques. Cette mesure se révèle parfois psychologiquement traumatisante pour l'enfant. Il est alors conseillé de laver chat ou chien toutes les semaines.
- Dans la chambre de l'enfant, éviter les tapis, moquettes et doubles rideaux à moins qu'ils ne puissent être lavés ou traités régulièrement avec des produits spéciaux antiacariens.
- Protéger matelas et oreiller par une housse "antiacariens" (vendue en pharmacie).
- Laver régulièrement les peluches.
- Faire le ménage à fond en aérant bien la pièce.
- Supprimer les humidificateurs, à l'origine de la prolifération des moisissures et acariens.
Et l'avenir ?
Aujourd'hui, les traitements proposés à l'enfant asthmatique sont performants et très bien supportés. Est-il alors nécessaire d'en changer ?
Mais la recherche continue. Elle s'oriente sur un approfondissement des facteurs prédisposant à l'asthme et sur toutes les pathologies sifflantes et leurs risques. Cela afin de mieux prévenir encore l'asthme de l'enfant.
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