La maladie veineuse est encore trop peu prise en considération et diagnostiquée chez les jeunes. Pourtant, elle existe. Le facteur héréditaire est très important : si l'un des deux parents souffre de maladie veineuse, l'enfant a 25 % de risque d'être touché s'il s'agit d'un garçon, 62 % si c'est une fille. Lorsque les deux parents sont concernés, la probabilité monte à 90 % !
Troubles veineux chez l’adolescent : La faute aux hormones
Si certains enfants souffrent déjà de troubles veineux, ceux-ci se déclenchent le plus souvent à la puberté sous « l'explosion hormonale ». Les hormones responsables sont les œstrogènes et la progestérone. Elles pourraient entraîner une modification des parois veineuses. Quand tout va bien, les parois veineuses sont élastiques. En cas de troubles, elles perdent peu à peu de leur élasticité (un peu comme l'élastique d'une vieille chaussette !).
Dans les veines, il y a également des valvules ou "clapets" qui empêchent le sang de redescendre (les veines ont pour rôle de ramener le sang au cœur). Ils deviennent alors de moins en moins actifs.
Au début de la maladie, les altérations visibles sont situées derrière le genou. On distingue une veine apparente, une petite veine bleue ou verte, ou des petits paquets de vaisseaux.
D'autres signes peuvent évoquer la présence de la maladie veineuse. Ils sont plus délicats à détecter, les douleurs de croissance, fréquentes à cet âge-là, peuvent les masquer. Toutefois, il faut être attentif si l'adolescente éprouve des difficultés à rester longtemps assise ou debout ; si elle surélève régulièrement ses jambes ; ou si elle adopte spontanément la position couchée sur le ventre pour lire, faire ses devoirs, regarder la télévision...
Des symptômes désagréables, comme les jambes lourdes, peuvent se manifester chez des adolescentes qui poursuivent des études nécessitant une station debout prolongée. C'est le cas des apprenties coiffeuses, par exemple.
À lire également : Adolescent : surveillez de près leur dos !
Un suivi médical indispensable
Seuls 4 % des parents consultent spontanément pour leur enfant. L'examen clinique est primordial. Il évalue l'importance de la pathologie à un moment précis. Un deuxième bilan est proposé six mois ou un an plus tard, ou dans d'autres conditions : en été par exemple. Il permet de suivre l'évolution de la pathologie.
Grâce à l'écho-Doppler - examen échographique qui utilise les ultrasons - le phlébologue peut repérer les anomalies des artères et des veines. Il visualise les principaux axes veineux touchés (les veines saphènes ou veines superficielles des membres inférieurs). Le médecin regarde leur taille, mesure la vitesse du sang circulant et la présence d'un éventuel reflux. Cet examen permet de faire l'inventaire des lésions.
Une fois la maladie veineuse dépistée, il est important de consulter régulièrement le phlébologue, afin de diminuer le risque de complications pouvant apparaître vers cinquante ans.
À lire également : Grain de beauté chez l’ado : pas d'inquiétude
Plusieurs traitements sont possibles contre les problèmes veineux chez l’ado
Selon la gravité initiale de la maladie veineuse, le traitement démarre tôt, ou plus tard.
- Des phlébotoniques peuvent être prescrits. Ces médicaments renforcent le tonus des parois veineuses. Ils soulagent aussi des symptômes de la maladie veineuse (sensations de lourdeurs des jambes, par exemple).
- La sclérothérapie est, actuellement, le traitement le plus utilisé pour détruire les "grosses" varicosités et les varices de l'adolescente. Le soin se pratique au cabinet du phlébologue. Il est normalement indolore et dure entre cinq et quinze minutes. Le praticien injecte, dans la paroi interne de la veine, un produit (liquide ou mousse) sclérosant. Plusieurs séances espacées de quatre à six semaines sont nécessaires pour obtenir un résultat.
- Les traitements endoveineux (laser, technique Closure...) brûlent la veine de l'intérieur. Ils sont pratiqués en ambulatoire (en clinique ou en hôpital avec une sortie le jour même). Un bas de contention est ensuite porté pendant une semaine.
- La chirurgie se fait plus rare. Elle consiste à retirer le segment affecté de la veine. Elle nécessite une très courte hospitalisation.
Avoir une bonne hygiène de vie
La maladie veineuse, une fois présente, l'est pour la vie. Les symptômes ne régressent pas. Certaines mesures simples à suivre sont bénéfiques pour les soulager.
- L'alimentation : privilégier les mets riches en fibres (fruits, légumes...) et en vitamine E (céréales complètes, huiles végétales...), au détriment de ceux contenant beaucoup de "mauvaises" graisses (viennoiseries, pâtisseries, plats tout prêts souvent appréciés des ados).
- Le sport : la pratique d'une activité sportive est vivement conseillée. Certains sports sont plus adaptés que d'autres : la marche, la natation, le golf. En revanche, d'autres peuvent être traumatisants : le tennis, le handball, le volley-ball.
- A éviter : les bains chauds, les saunas.
À lire aussi :