Qu'est-ce que la rhinoplastie ?
De nos jours, la chirurgie esthétique n'est plus un sujet tabou. Cette pratique, même si elle n'est pas anodine, est de plus en plus sollicitée, que ce soit pour des raisons esthétiques ou de confort. Si les États-Unis et le Brésil sont les maîtres en la matière, la France commence à suivre le rythme. Augmentation mammaire, liposuccion, abdominoplastie… Parmi les interventions que l'on demande le plus souvent, chez les femmes comme chez les hommes, on retrouve la rhinoplastie. Plus de 18% des Français disent s'être déjà fait refaire le nez.
La rhinoplastie est la chirurgie esthétique du nez. Elle consiste à modifier la forme du nez ou la corriger. Le plus souvent, on y a recours pour des raisons esthétiques. Mais certaines fois, l'intervention permet de remédier aux problèmes respiratoires. La rhinoplastie se fait dans tous les cas sous anesthésie locale ou générale, ce qui n'est pas sans risques.
Les techniques de rhinoplastie
La rhinoplastie est une pratique qui date de plus de 3 000 ans. Mais depuis, les techniques ont bien évolué ! Aujourd'hui, cette chirurgie est utilisée pour réduire ou augmenter le nez ou le reconstruire.
La rhinoplastie reconstructrice
Comme son nom l'indique, la rhinoplastie reconstructrice permet de restaurer la forme du nez. Cette intervention peut être nécessaire après une fracture nasale, pour corriger une déformation ou pour le traitement d'une perte de substance (PDS). De nombreuses techniques ont été développées pour une reconstruction optimale, tant sur le plan fonctionnel qu'esthétique.
Parmi elles, il existe la technique de reconstruction du lambeau nasogénien à pédicule supérieur. Cette technique, développée en 1994 par Préaux et Texier, permet de reconstruire de manière efficace le PDS de l'aile du nez. Elle a été revue pour que la cicatrice soit moins visible. Le lambeau nasogénien, situé sur l'artère faciale, est en effet glissé sous le lambeau cutané triangulaire. On obtiendra ainsi une cicatrice unique et discrète au niveau de la face latérale du nez.
Il y a également la technique de reconstruction du lambeau frontal. Elle permet de réparer les PDS du bas du nez. Contrairement au lambeau nasogénien, la chirurgie se fait en deux étapes. D'abord, un lambeau de la peau du front est transféré sur la partie du nez à reconstruire. L'approvisionnement en sang du lambeau est assuré par un pont de tissu relié au front. Celui-ci sera ensuite retiré et les incisions seront refermées.
Dans les cas où l'anomalie se situe au niveau du cartilage, il est possible de prélever celui du septum nasal. En cas d'insuffisance, le cartilage des oreilles peut également être utilisé pour la reconstruction.
La rhinoplastie de réduction ou d'augmentation
La rhinoplastie de réduction est une chirurgie essentiellement à but esthétique. Cette intervention est sollicitée pour réduire un nez trop long ou des narines dilatées par exemple. Mais le plus souvent, les patients veulent l'effectuer pour retirer une bosse au niveau du nez. Pour la corriger, le chirurgien utilisera soit une râpe soit un ostéotome ou même des microscies. La bosse sera râpée ou retirée, selon les observations pré-opératoires. Pour la réalisation, le chirurgien fera une cicatrice soit à l'intérieur du nez, soit à la jonction des narines. Selon la méthode utilisée, l'intervention peut durer une quinzaine de minutes à 1h30, sous anesthésie locale ou générale. La plupart du temps, la réduction de la bosse amène à faire d'autres manipulations, notamment au niveau des pointes (source : chirurgien esthétique Dr Abbou).
La rhinoplastie d'augmentation, quant à elle, est effectuée sur les patients ayant un nez trop court ou peu volumineux. Ces caractéristiques peuvent être liées à l'hérédité ou à un traumatisme. Pour réaliser l'intervention, le chirurgien procède à une greffe cartilagineuse ou osseuse. Le cartilage est le plus souvent prélevé sur le septum et en cas d'insuffisance, sur l'oreille. Pour une correction plus conséquente, on prélève du cartilage costal.
Une opération à voie fermée ou à voie ouverte ?
Chaque médecin a son mode opératoire et chacun se vaut. Les patients eux se demandent souvent pour laquelle opter : une rhinoplastie à voie ouverte ou fermée ?
On parle de rhinoplastie fermée ou endonasale lorsque les cicatrices se trouvent sous la narine. Le chirurgien pratique une incision interne pour effectuer l'opération. D'un point de vue esthétique, cette voie est l'idéale puisqu'aucune cicatrice ne sera visible de l'extérieur. D'un point de vue pratique, elle est plus complexe. Le chirurgien travaille en quelque sorte à l'aveugle. La rhinoplastie fermée est ainsi utilisée lorsque l'anatomie du nez est relativement simple. Les techniques utilisées sont donc quelque peu limitées et la pratique est de moins en moins sollicitée.
Dans la rhinoplastie à voie ouverte, le chirurgien pratique une incision au niveau de la jonction entre les deux narines. On parle d'incision transcolumellaire. La peau du nez peut ainsi être relevée et le chirurgien a une meilleure vision du squelette nasal. L'opération peut se réaliser dans des conditions optimales et avec précision car la marge de manœuvre est plus large. La rhinoplastie ouverte est utilisée pour des interventions complexes. Son seul inconvénient est au niveau de la cicatrisation, celle-ci sera plus longue que celle de la rhinoplastie fermée. Comptez environ 3 ans pour constater les résultats définitifs.
A quel âge se faire refaire le nez ?
La rhinoplastie est une chirurgie qui se banalise de plus en plus, surtout aux États-Unis. Bien que l'on soit encore assez timide en France, la pratique se fait une place, mais ne reste pas sans risque : il s'agit tout de même d'une opération chirurgicale, et à ce titre, ce n'est pas anodin. Elle concerne autant les femmes que les hommes et le public devient de plus en plus jeune. Soucieux des complexes et des moqueries, les adolescents veulent corriger leur apparence très tôt, parfois vers 14 ans. Hormis pour des cas de reconstruction, il est conseillé de n'avoir recours à la rhinoplastie qu'à partir de 18 ans. D'abord parce l'os finit de croître à cet âge, mais aussi d'un point de vue psychologique.
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