Chirurgie esthétique : pas toujours le résultat escompté
La chirurgie esthétique s'efforce d'effacer les disgrâces d'un corps, d'harmoniser ses courbes. La plupart du temps, l'histoire se finit bien : l'opération se passe sans complication et le résultat esthétique est satisfaisant. Malheureusement, parfois, cela tourne mal. Un acte chirurgical même "classique" ne garantit pas obligatoirement un beau résultat.
Toutefois, un "bon" chirurgien plasticien doit être en mesure de gérer les situations à problèmes. Un peu comme un pilote d'avion, il "déclenche" les procédures médicales adaptées pour assurer avant tout la sécurité de sa patiente et parvenir au résultat souhaité.
Mais à cause de mauvais choix opératoires ou de techniques mal maîtrisées, de manque de sérieux, voire d'incompétence... on assiste à des catastrophes. Ce n'est heureusement pas une fatalité : ces "erreurs" médicales peuvent être, la plupart du temps, corrigées par un chirurgien qualifié et compétent. Il est en effet rare qu'il n'y ait rien à faire pour rattraper les ratés.
Comment choisir son chirurgien ?
- La première chose à faire est de vérifier auprès de l’Ordre des médecins que le praticien est spécialiste en « chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique ». C’est la base qui garanti à priori compétence et sécurité, mais ne protège pas des ratés de chirurgiens qualifiés…
- La première consultation est essentielle : demandez des explications, exigez une information sur les problèmes éventuels. Prenez le temps de lire attentivement le consentement éclairé remit par votre médecin avant de le signer. Et ne repartez pas sans un devis, obligatoire, pour tout acte dont le prix dépasse 300€. Respectez le délai de réflexion de 15 jours.
- N’hésitez pas à consulter plusieurs chirurgiens (au moins deux). C’est une pratique courante en Angleterre, où les médecins parlent de « double avis ».
- Usez et abusez du bouche-à-oreille, il reste une bonne solution dès lors qu’on voit les résultats.
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Qu'est-ce qu'un raté ?
Apprécier le résultat d'une opération esthétique n'est pas simple, le qualifier de raté encore moins... Comment savoir s'il s'agit d'un ratage subjectif ou réel ? En fait, trois situations sont vécues comme des ratages par les patientes, sans être forcément des échecs.
- Le résultat est satisfaisant, mais n'est pas celui qu'on attend. Conséquence : on est déçue. Et cette déception peut être interprétée comme un ratage. Pourtant, le résultat est visiblement joli : il ne s'agit pas d'un "vrai" raté. A l'origine de ce "malentendu", on retrouve souvent un problème de communication préalable entre le chirurgien et sa patiente.
- Le résultat est moyen. Bien sûr, c'est mieux qu'avant l'opération, mais on espérait plus. Un tel résultat n'est pas à proprement parler un échec : il n'y a pas d'erreur technique. Mais c'est clairement un résultat insuffisant qui s'apparente à un ratage.
- Le ratage est évident. Le résultat est inesthétique. L'échec est indiscutable, incontestable... Les suites sont douloureuses, pour le corps et pour l'esprit. Entre complexe et handicap, ce raté peut réellement perturber la vie intime, affective et sociale.
Il y a des solutions !
Après un premier raté, nombreuses sont celles à qui l'on a répondu que personne ne pourra faire mieux... Il faut arrêter de dire cela et expliquer que le rattrapage est possible. Mais comment se préparer à une nouvelle intervention, avec un autre spécialiste, là où d'autres ont échoué ?
Pour que ce ne soit pas une promesse de plus, il est important d'expliquer ce qui s'est passé, pourquoi il y a eu un raté et ce qu'il est possible de faire pour réussir. Il ne faut surtout pas dire que tout est faisable, qu'on peut tout effacer d'un coup de baguette magique. Le résultat sera plus ou moins satisfaisant, se réalisera en une ou deux étapes. Et, parfois, l'opération ajoutera une cicatrice. Mais des solutions existent le plus souvent pour améliorer un résultat inesthétique.
Notre conseil : recevoir l'avis de différents chirurgiens qualifiés. Et, surtout, demander aux chirurgiens de vous mettre en contact avec des femmes qui ont vécu la même expérience. Pour que vous puissiez vous rencontrer, vous parlez et voir de vos propres yeux des exemples de ratés corrigés avec succès.
Le corps souffre, la tête aussi
Après un raté, certaines femmes ont attendu cinq, huit ou dix ans avant de se faire réopérer. Il est alors difficile d'affronter une nouvelle intervention. Chaque histoire est singulière, mais on retrouve souvent dans cette "autre" préparation une grande douleur, douleur à la hauteur des espoirs perdus. Car l'espoir s'est transformé en échec.
Pour ces femmes, c'est donc le moment des questions, de l'espoir, mais aussi du doute : « Je me suis déjà fait opérer et je ne suis pas contente, est-ce que j'ai raison d'espérer ? Ça a raté une fois, et si ça ratait encore ? »
Difficile aussi de "s'abandonner" aux mains d'un autre chirurgien. Le discours médical ne doit pas donner trop d'espoir. Le chirurgien doit exposer les limites de ses actes. Dire à sa patiente "Je ne peux pas faire de miracle" et s'assurer que celle-ci l'entende.
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