De nos jours, tout le monde, ou presque, se dit "stressé". En réalité, peu de gens connaissent la signification exacte du mot stress. Par définition, c'est la réponse fournie par notre organisme pour s'adapter aux sollicitations de notre environnement. Il s'agit d'un réflexe biologique à une stimulation extérieure, qu'elle soit d'ordre physique, sensoriel ou psychique.
Le stress est l'une des grandes fonctions de notre organisme, au même titre que la digestion, la respiration et la reproduction. Cela signifie que, sans stress, nous ne pourrions pas survivre. C'est là son grand paradoxe : il nous est indispensable pour fonctionner.
Pourtant, lorsqu'il devient aigu et, surtout, lorsqu'il est mal géré, il peut être à l'origine d'effets néfastes. Voire déclencher ou bien aggraver une maladie. Lorsqu'on tire trop sur une chaîne, c'est l'anneau le plus faible qui lâche...
Les maladies déclenchées ou aggravées par le stress
Si le stress ne constitue pas, à lui seul, une maladie, il est en revanche scientifiquement identifié comme pouvant être un facteur déclencheur dans presque toutes les pathologies.
Les signaux d'alarme varient d'une personne à l'autre. Cela explique pourquoi, face à un niveau comparable de stress, l'une réagit par un mal au dos, la deuxième par de l'anxiété et la troisième par une crise d'eczéma. En règle générale, on ne cumule pas tous ces symptômes car chacun a sa façon d'exprimer l'excès de stress.
- Des affections cardiovasculaires. L'accélération du rythme cardiaque peut avoir de graves conséquences chez les personnes fragilisées.
- Des douleurs. Sous l'effet du stress, les muscles du dos, de la nuque, du ventre et des membres, ainsi que les articulations, peuvent devenir douloureux.
- Des troubles digestifs. Ulcères, spasmes, diarrhée, constipation : l'appareil digestif est particulièrement vulnérable chez certaines personnes.
- Des maladies de peau. Eczéma, psoriasis, herpès, zona, chute des cheveux ou encore dermite séborrhéique, ces affections cutanées touchent plus souvent les personnes ayant des difficultés à exprimer un traumatisme psycho-affectif.
- Des problèmes de libido. Ils surviennent très fréquemment chez les personnes soumises à certaines tensions, qu'elles en soient conscientes ou non.
- L'anxiété, la fatigue, des troubles du sommeil. Une tension intérieure permanente, la démotivation, l'auto-accusation - je suis nul, je n'y arriverai jamais ! — les conséquences du stress peuvent provoquer un grave mal-être psychique pouvant même aller, dans certains cas, jusqu'à la dépression. Par ailleurs, une personne stressée est fatiguée. Elle dort en moyenne une à deux heures de moins.
- Des troubles du comportement. Agressivité, irritabilité, repli sur soi... le stress peut avoir de nombreux effets gênant les relations familiales et professionnelles. On précipite les choses ou bien on refuse de les faire. Tout semble devenir insurmontable. Dans ces cas, le recours à des "stimulants" comme le tabac, le café, l'alcool et la cigarette est fréquent, ce qui peut augmenter encore le stress.
- Des troubles de l'appétit. Boulimie ou anorexie, les répercussions sur le comportement alimentaire sont courantes.
- Des perturbations de la mémoire. Mais aussi de l'attention, des capacités intellectuelles : erreurs, hésitations, doutes et oublis se multiplient, car le stress peut provoquer des troubles de la concentration.
Le stress : une réaction en 3 temps
La réaction de l'organisme face au stress se décompose en trois phases .
- L'alerte : au cours de l'alerte, nos glandes surrénales libèrent de l'adrénaline ; notre cerveau lance le signal de l'action. Le rythme cardiaque s'accélère, la tension artérielle et la respiration augmentent, les muscles se tendent, les pupilles se dilatent, l'acuité visuelle et la sensibilité auditive s'affinent, la peau pâlit, les poils se hérissent et les pores se dilatent.
- La résistance : pour nous adapter et lutter, nous passons en phase de résistance. L'hypophyse ordonne alors à la glande corticosurrénale d'enclencher la fabrication d'une seconde hormone : le cortisol. Celle-ci active la synthèse du sucre, ce qui permet à notre corps de tenir le choc. À ce stade, soit le travail de résistance est efficace et nous réussissons à gérer la situation : nous retrouvons alors notre état d'origine. Soit nous nous laissons déborder et nous restons en "état de stress", sollicitant notre organisme pour qu'il continue à faire face. Cependant, nos capacités de résistance ne sont pas illimitées.
- L'épuisement : si la pression perdure, elle risque d'affecter nos performances, notre vigilance et notre santé. Les dépenses énergétiques se font trop importantes, notre corps n'a plus le temps de se reposer et de reconstituer ses réserves, ce qui finit par entraîner une baisse de nos défenses immunitaires. Nous n'arrivons plus à lutter c'est la phase d'épuisement.
Trouvez des solutions contre le stress au quotidien
Un embouteillage, un travail imprévu, une relation professionnelle difficile, un divorce... les facteurs déclenchants du stress peuvent être très différents. Mais ce sont plus nos pensées qui nous mettent en état de stress que la situation elle-même.
- Notez vos émotions et vos pensées. Voyez si vous pouvez agir pour diminuer ou changer les événements qui vous stressent. Sinon, changez d'attitude. Prenez du recul. Quand vous êtes dans l'urgence, votre jugement est faussé. Au lieu de vous laisser envahir par vos émotions et vos pensées automatiques, projetez-vous dans le futur : demandez-vous si, dans trois jours, trois mois ou trois ans, le problème qui vous tracasse à cette minute vous paraîtra toujours aussi important.
- Positivez au maximum. Essayez de raisonner différemment. Pensez à ce que vous diriez à un(e) ami(e) de confiance. Développez des pensées qui ne sont pas stressantes ou dévalorisantes du genre personne ne me comprend", "il m'en veut"... Ne prenez pas toujours tout au sérieux. Dédramatisez les situations qui vous posent des problèmes. Déclenchez des émotions positives : les optimistes sont ceux qui résistent le mieux. Donnez- vous des priorités et acceptez que tout ne soit pas réalisé tout de suite.
Ne traversez pas une journée sans moment de plaisir : il libère des endorphines qui neutralisent les effets négatifs du stress. Cultivez des émotions plaisantes. Faites monter votre plaisir... plutôt que votre colère. C'est un contre-poison, un antidote au stress.
- Prenez soin de votre corps. Pour calmer la réaction physique liée au stress, il est fondamental de vous occuper de vous. Préservez votre capital sommeil. Nourrissez-vous bien. Mobilisez votre corps, ne serait-ce qu'en marchant quinze minutes par jour, prenez les escaliers. C'est déjà un vrai plus. Apprenez à vous détendre, à respirer paisiblement avec le ventre.
- Privilégiez les relations sociales : ceux qui sont bien entourés affrontent mieux le stress. Rapprochez-vous de ceux qui vous offrent empathie et écoute émotionnelle, qui vous écoutent sans vous juger.
- N'hésitez pas à consulter un thérapeute, si vous vous sentez incapable de surmonter une épreuve. Quelques séances peuvent parfois suffire à débloquer une situation.
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